Dès le début, Fred est un personnage ignoble qui engendre instantanément de l'antipathie. Valérie est quant à elle beaucoup trop soumise, voire « nunuche » pour qu'elle attire de la sympathie. Il est odieux, imbu de lui-même et rempli de clichés, elle, de par son attitude est agaçante.
Comme il s'agit d'une pièce de théâtre, on n'a pas de mal à imaginer les protagonistes. C'est d'ailleurs sans doute parce que cette histoire a été écrite pour une pièce que les deux acteurs sont aussi caricaturaux. Une tête à claque et une pauvre femme complétement soumise et manquant de personnalité. Alors quelle surprise et même quel plaisir lorsque Valérie se rebiffe , c'est jubilatoire, on a envie qu'elle se surpasse et dise ses quatre vérités à ce goujat qu'est son mari mais son aplomb n'est que de courte durée. Hé oui, c'est ça l'emprise, il faudra l'intervention d'une tierce personne pour faire prendre conscience à Valérie que son mari est violent psychologiquement, intrusif et tout à fait irrespectueux. La fin fait du bien, nous réconcilie avec Valérie et conforte notre impression première sur Fred.
Au-delà de cette pièce, cet écrit fait réfléchir sur la domination masculine qui est malheureusement encore très présente. le statut de la femme dans cette pièce peut paraître excessif mais il est pourtant encore présent dans nombre de foyer , il manque peut-être parfois cette tierce personne qui fait prendre conscience que la normalité n'est pas la soumission et la passivité.
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Le harcèlement moral et l'emprise m'interpellent souvent. Donc, grand intérêt pour cette pièce.
Nous avons Valérie et Fred, un couple qui semble aussi normal que possible : les deux travaillent et gagnent leur vie, ont des amis et une vie sociale. Alors, qu'est-ce qui va activer la curiosité et en même temps le mal-être du lecteur ?
Eh bien, au fil des pages et des situations se dessine une personnalité au minimum agaçante chez Fred et un peu apathique chez Valérie. Est-ce que tout cela va mal finir ? Je ne suis pas du style à spoiler, alors il faudra lire ou voir la pièce pour tout savoir.
J'ai aimé dans cette oeuvre la montée en puissance des situations, la description de l'emprise non violente physiquement mais déstabilisante et le message tout au long de ma lecture qui me disait en filigrane : regarde autour de toi, parle à qui te semble malheureux. Un petit bémol sur le titre qui me semble peut-être un peu fort au vu des situations mises en scène.
La lecture est facile, soigneusement guidée ; les dialogues sont percutants. J'espère que cette pièce est jouée et souvent. Elle est là pour dénoncer et si je peux avoir donné envie de la découvrir, j'aurais un peu participé.
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Les mots sont comme des regards, ils peuvent réveiller des fantasmes qu'on n'imagine même pas, véhiculer des images, idéaliser des situations, des physiques. Arranger la réalité sordide et décevante ! On arrange tout avec les mots ! On peut tomber amoureux, juste avec des mots.
le lys et la cocarde, bientôt la suite….