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EAN : 9782207135266
160 pages
Denoël (02/02/2017)
3.24/5   31 notes
Résumé :
Londres, époque victorienne. Le sanatorium de Wakewater est une sinistre bâtisse située sur les bords de la Tamise qui accueille les jeunes femmes dépressives. On retrouve régulièrement des cadavres de noyées échoués à proximité...
Londres, de nos jours. Délaissé pendant des années, Wakewater a été transformé en immeuble dernier cri. C'est ici que s'installe Kirsten, à la suite d'une rupture. Elle espère y trouver la paix, grâce au calme réparateur de la Tam... >Voir plus
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Ce très court roman (140 pages) à l'ambiance gothique est très dépaysant.
On y suit deux femmes à 150 ans d'écart, la première, Evelyn fait un séjour dans les années 1850 au sanatorium de Wakewater, censé traiter les maux féminins, et la seconde, Kirsten vient d'emménager, à notre époque, dans ce même sanatorium, désormais transformé en appartements de standing.
Des phénomènes inexpliqués se produisent dans ce lieu chargé d'émotions et de secrets.
Toutes les deux vont être littéralement aspirées par les eaux qui sont omniprésentes dans le récit, que ce soit les bains chauds ou froids qui sont à la base du traitement médical de la cure, les fuites incessantes qui rythment le quotidien de Kirsten dans son appartement pourtant neuf ou les eaux de la Tamise tantôt limpides et calmes, tantôt sombres et tumultueuses qui coulent juste sous les fenêtres du sanatorium.
Une lecture très agréable, qui, bien que courte, ne m'a pas semblé inconsistante ou bâclée.

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Londres, époque victorienne, Evelyn est hospitalisée au sanatorium de Wakewater à la demande (un peu forcée) de son père, elle est plutôt une jeune femme militante, elle vient en aide aux femmes que la société laisse de côté, qu'elle considère comme dépravée ...ce même genre de femme qui met fin à ses jours en se jetant dans la Tamise. Cette même Tamise dont l'eau est utilisée pour les soins prodigués à Wakewater.

Londres, de nos jours. du sanatorium de Wakewater, il ne reste que la magnifique bâtisse, réhabilité en immeuble dernier cri. C'est ici que choisi de s'installer Kristen après une rupture assez douloureuse, elle va vite faire la connaissance des "deux" autres occupantes des lieux, Manon et son chat Sahara.
Manon voue une obsession face aux eaux tumultueuses qui leur font face, ainsi qu'au passé médical du sanatorium, obsession quelque peu inquiétante et contagieuse ....

Un court roman, de moins de 150 pages, mais d'une telle intensité qu'il n'en aurait pas fallu plus, il est parfait tel que.
Un roman très féminin, pour ne pas dire féministe, qui met en lumière la condition des femmes à l'époque victorienne, qu'elles soient de la haute société et qu'elles fassent partie de la lie, un roman fantastique qui met en scène deux femmes, de deux époques différentes, mais réunie par une même souffrance, j'ai eu un coup de coeur pour Evelyn, son histoire, son implication auprès des "mal-nées" m'a énormément touché, sa force et sa fragilité surtout, j'aurais même voulu que le livre ne soit axé que sur elle ! Mais l'histoire de Kristen est tout aussi importante dans ce récit qui n'aurait pas eu la même force, le même côté envoûtant et intriguant.
Un roman que je recommande vivement, mais un conseil, ne le lisez pas trop prêt de l'eau, on ne sait jamais
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De nos jours...
Kirsten s'installe, après une séparation, dans un nouvel appartement au bord de la Tamise, à l'extérieur de Londres. Réalisant à quel point la vue de l'eau et l'éloignement de l'agitation urbaine l'apaisent, elle n'a pas hésité bien longtemps avant d'emménager dans cet imposant bâtiment en rénovation, laissé à l'abandon depuis l'époque victorienne, où il fut un centre de soins spécialisé dans la thérapie des maladies nerveuses -et invariablement féminines !-, que le médecin du lieu espérait guérir grâce au pouvoir de l'eau.

Milieu du XIXe siècle...
Evelyn est envoyée par son père à Wakewater, alors à l'apogée de sa splendeur, le caractère avant-gardiste de ses traitements attirant une clientèle élitiste. La jeune femme, très impliquée dans la prise en charge et la réinsertion des prostituées londoniennes, souffre de tension nerveuse. Les journées sont rythmées par les bains et les repas, et par des moments d'oisiveté au bord de la Tamise en compagnie d'Helen, autre pensionnaire de Wakewater, avec qui elle noue une trouble relation.

Très vite, des événements insolites et effrayants viennent perturber le quotidien des deux héroïnes dont nous suivons, en alternance, les mésaventures.

Kirsten, qui partage sa nouvelle et immense résidence avec une unique autre locataire dont le comportement révèle d'étranges obsessions, aperçoit à plusieurs reprises une silhouette féminine longeant la Tamise sous une pluie torrentielle. Et l'humidité rampante qui s'insinue inexplicablement dans les recoins de son appartement ajoute à son désarroi.
Plus d'un siècle auparavant, des fantômes aqueux apparaissent à Evelyn dans l'eau devenue trouble des fontaines de Wakewater...

Ce roman avait tout pour me plaire. Les pistes empruntées par l'auteur sont à la fois intéressantes -son récit amorçant une réflexion sur la condition féminine dans une Angleterre victorienne dont la rigidité puritaine exhaussait chez certaines le désir de transgression-, et propres à installer une atmosphère dense et oppressante, l'eau, bien sûr omniprésente et mise au service de la dimension surnaturelle et horrifique de l'intrigue, devenant tour à tour piège ou refuge.

Et pourtant, je suis restée en-dehors de cette histoire où tout se déroule à mon sens trop vite. Il faut dire que son récit est très court, et que du coup, V. H. Leslie ne s'embarrasse pas vraiment de subtilités, d'autant plus que le fait de le dérouler sur deux plans -ce dont je n'ai pas vraiment compris l'intérêt- ne lui donne pas la possibilité de prendre son temps. Si bien qu'en lieu et place de ce qui aurait pu être un beau roman d'ambiance, elle nous offre un texte certes rythmé et riche en action, mais passe à côté de ce qui donne de la profondeur et la prégnance aux écrits du genre : l'art de la suggestion, et la délicieuse irritation qu'il provoque, en distillant terreur sous-jacente et jamais vraiment exprimée.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Deux époques, deux femmes, un même lieu et l'eau comme catalyseur, une auteur qui nous embarque peu à peu dans un univers onirique, où l'eau purificatrice retrouve toute sa symbolique.
Mais attention si l'eau apaise les vivantes, elle engendre aussi des ondines vengeresses ….
Un petit roman fantastique, étonnant, envoûtant, un poil féministe, qui aborde intelligemment la condition féminine peu enviable des femmes du 19ème siècle, notamment les « mal-nées » ainsi que les méthodes peu orthodoxes utilisées pour soigner lesdites fragiles. L'abnégation totale du monde masculin pour la souffrance féminine et qui a soulevé une vague de suicide chez de nombreuses laissées pour compte n'est pas une légende, même si ici elle revêt un côté presque romantique.
Deux portraits de femmes intrigants bien que ma préférence soit allée vers Evelyn l'insoumise nostalgique qui se bat pour changer les choses, Kristen étant un personnage plus passif et pourtant chacune à un rôle à jouer, et est hantée par les mêmes fantômes.
Pour finir je vous conseille juste de vous laisser porter par le courant de cette lecture qui à bien y regarder n'est pas si tranquille.
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Bien des choses m'ont attirée vers ce roman.

Le fait qu'une partie de l'histoire se passe à l'époque victorienne, le fait que le roman alterne entre deux époques pour un même lieu (car les thématiques sont souvent intéressantes, j'aime qu'on me parle du passage du temps sur les bâtiments) et bien sûr, l'aura de mystère qui plainait sur l'ensemble. J'avoue que le fait que le roman fasse moins de 200 pages était aussi un point positif (car les romans courts ont l'avantage d'être lus rapidement) mais aussi un défaut potentiel car si le livre était aussi bien qu'il semblait l'être, n'était-il pas dommage qu'il soit si court ?

En réalité, non. Les Filles déchues de Wakewater est excellent, c'est un roman original et troublant mais sa longueur est idéale. Il est assez long pour nous raconter l'histoire de ces deux femmes et assez court pour être intense et marquant. Plus aurait été trop.
Il est difficile de parler d'un roman qui mélange de nombreux thèmes, qui est à la fois réaliste et étrange.

Il est réaliste quand il parle de la condition des femmes de l'époque victorienne car l'établissement thermal accueille des femmes jugées dysfonctionnelles et ayant besoin d'un traitement (celle qui a perdu son bébé, celle qui ne trouve pas de mari car elle n'est pas intéressée par les hommes, celle qui se remet d'une hystérectomie…).

Féministe aussi, car il évoque bien évidemment la bêtise des hommes qui ne voient les problèmes que via le prisme de leur toute puissance masculine. L'engagement d'Evelyn est mis en avant et permet d'évoquer cette inégalité, ces injustices et la pression d'une société qui obligeait bien des femmes perdues, ces fameuses femmes déchues, à préférer le suicide par noyade à une vie de honte et de pauvreté.

Les thèmes de la mort et du suicide sont très présents dans l'oeuvre mais ne sont pas mis en avant de manière morbide car ils sont intimement mêlés à la symbolique de l'eau. L'eau qui soigne les femmes de l'établissement. L'eau vers laquelle les suicidées sont allées comme pour se purifier. L'eau chargée de toute cette souffrance féminine et vers laquelle Kirsten ne peut se retenir d'aller… Et afin de nous plonger dans une ambiance particulière, l'auteur fait appel avec subtilité à la « mythologie de l'eau », aux légendes, avec l'évocation des créatures de l'eau, toutes ces sirènes, Mélusine, …

On trouve beaucoup d'étrange et un peu d'angoisse dans un roman qui ressemble à un huis-clos. Car il y ces phénomènes étranges, ces fuites dans l'immeuble, cette main qui se tend de sous la surface de l'eau, il y a cette femme aux longs cheveux noirs, qui flâne le long de la berge et qui semble attendre qu'on vienne à elle… A moins qu'elle ne vienne finalement chercher Kirsten ? Et Evelyn ? Y résistera-t-elle ?
En bref,

A mesure que le temps passe et que les pages se tournent, l'eau devient de plus en plus présente, de plus en plus menaçante et la pression s'intensifie : le roman de Leslie V.H. ne ressemble à nulle autre et est aussi court que riche en thématiques diverses. J'ai beaucoup aimé son ambiance, ses personnages, la recherche qu'il y a derrière l'histoire, la symbolique de l'eau… Plus j'y réfléchis et plus je réalise que c'est une petite prouesse d'avoir évoqué autant de choses en si peu de pages !

Vous l'avez compris : c'était une très belle découverte !
Lien : http://cellardoor.fr/critiqu..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Kirsten revit l'appartement de Manon, ces pièces remplies de ses pensées et de ses idées. Il ne faisait aucun doute que sa voisine avait besoin d'un lieu assez vaste pour abriter sa riche vie intellectuelle.
" Mais depuis quelque temps, je ne peux pas m'empêcher de penser que cela n'est pas suffisant. Une pièce, et ce quelle que soit sa taille, ne sera jamais assez grande. Un appartement, une maison... ou même une demeure telle que Wakewater... Cela ne suffit pas. Nous - les femmes - avons besoin de davantage. Il nous faut des espaces plus vastes. Une rivière, une mer, un océan. Pour compenser ces années, ces siècles, de confinement. Toutes ces années passées sous des verrous, coupées du monde."
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N'était-ce pas cela l'amour ? Le fait de s'abandonner, de se livrer à l'autre et de le laisser entrer, sans aucune garantie qu'il aimera ce qu'il découvrira. Et parfois l'autre est déçu. Car ce qu'il veut vraiment, c'est la poupée. Il n'apprécie pas qu'une belle enveloppe soit gâchée par des faiblesses et des imperfections humaines.
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