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EAN : 9782283027868
360 pages
Buchet-Chastel (03/04/2014)
4.11/5   9 notes
Résumé :
Qui est vraiment Mansour, le sultan qui règne sur un pays imaginaire, dans lequel le lecteur reconnaîtra aisément la Syrie actuelle ? C'est un proche du sultan, narrateur anonyme, qui tente de répondre à cette question. Militaire de carrière, appartenant par son père aux cercles qui gravitent autour de la famille régnante, ce narrateur connaît Mansour depuis l'enfance. Après la disparition accidentelle de l'aîné de la dynastie, il s'est vu confier un rôle dans la fo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Pays imaginaires, personnages fictifs ? Non, simplement déguisés derrière d'autres noms mais facilement reconnaissables. Isabelle HAUSSER auteure et femme du diplomate Michel Duclos, ambassadeur de France de 2006 à 2009, a passé 3 ans en Syrie et nous la décrit dans le style de l‘allégorie. Nous découvrons le cauchemar vécu par le peuple sous le régime du « vieux sultan » et la personnalité complexe de « Mansour » ( Bachar El-Assad), le nouveau sultan. Ce regard permet de mieux comprendre la suite des événements dans ce pays en guerre depuis 2011. Les couleurs du sultan tirent indubitablement vers le rouge, le sang versé du peuple syrien.
« Dans ce livre, le lecteur peut trouver tous les détails des secrets et complots de la politique intérieure et extérieure du sultanat, comme les relations avec la « Principauté de neige » (le Liban), ou la république théocratique de Perse (l'Iran), ainsi que les relations mystérieuses avec l'Ennemi (Israël) et la faction d'Allah… »
Lu dans le cadre du salon du livre de Hermillon (73) il y a quelques années je me devais de le signaler tant le sujet est malheureusement encore d'actualité, et tant ce livre résonne en moi. Un livre passionnant que je vous recommande vivement.
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Merci à Babélio et son opération Masse critique pour l'envoi de ce livre.
Merci aux éditions Buchet-Chastel de m'avoir permis cette découverte.


Quand j'ai vu qu'il y avait un nouveau titre d'Isabelle Hausser proposé à l'opération Masse critique, j'ai tout de suite coché la case correspondante car je garde un excellent souvenir des deux romans que j'ai déjà lus d'elle, La table des enfants et La chambre sourde.


Quand j'ai reçu l'ouvrage et que j'ai découvert la quatrième de couverture, j'ai eu un peu peur que ce qui m'attendait ne corresponde pas à ce que j'apprécie habituellement et que, même si j'aime découvrir, la lecture, obligatoirement conclue par une critique sur Babélio dans ce cadre de Masse critique, ne m'apparaisse plus ardue que ce dont j'ai besoin en ce moment: "pays imaginaire", "récit de formation", "narrateur anonyme"...ce n'est pas tout à fait ce que j'aime en général...


Partant de ces impressions de départ différentes, c'est au bout du compte un constat tout à fait positif que je tire de ma lecture. L'histoire, certes menée par des personnages imaginaires dans des pays aux noms évoquant plus qu'ils ne désignent des lieux réels, est finalement rigoureusement, à en croire l'encyclopédie que j'ai consultée, celle de la Syrie actuelle et, surtout, celle de son dictateur Bachar El Assad. Au fur et à mesure que j'avançais, je me souvenais des titres de journaux et des événements qui se sont produits depuis quelques années dans ce pays qui a sombré peu à peu dans l'horreur actuelle.
Le narrateur est anonyme mais l'auteur le place au coeur du système et m'a permis de mieux comprendre l'engrenage qui a pu conduire à la période tragique que traverse actuellement le peuple syrien.


Au final, une lecture que j'ai beaucoup appréciée parce que très instructive et bien écrite!
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Un pays imaginaire gouverné par un despote qui entreprend de faire la guerre à son peuple pour asseoir son pouvoir. Voici ce que nous conte le narrateur, promu aux côté de Mansour qui succède à son père à la tête du Sultanat. Tout d'abord vu comme un progressiste, Mansour verra sa soif de pouvoir le pousser aux pires atrocités pour conserver la place de sa famille à la tête du pays.
En dressant chrétiens et islamistes les uns contre les autres, le pays se retrouve englué dans une guerre ou résistants et dissidents vont tout faire pour survivre et retrouver leur liberté.
Ce roman, fiction si proche du réel, est une pure merveille. Extrêmement bien écrit, dès les premières pages vous serez aspiré dans le quotidien d'un peuple qui pendant 20 longues années gardera la tête haute face à l'injustice. Et cette fin, tragique et triste, mais qui n'est malheureusement que le pâle reflet des années qui viennent de s'écouler.
C'est le premier roman d'Isabelle Hausser que je lis et il m'a réellement donné l'envie de connaître le reste de son oeuvre. Je viens d'ailleurs de commander « le Petit Seigneur », afin de me confirmer si, comme je le pense, cet écrivain est bien un Grand écrivain !

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Belle découverte avec ce livre atypique, sorte de témoignage fonctionné ou de roman allégorique hyper-documenté. Alors, bien sur, derrière des noms empruntés à un orient mythique et poétique, on reconnait la Syrie et les autres nations arabes. Et ce cache-cache sémantique oblige le lecteur, surtout s'il n'est pas spécialiste en géopolitique, à faire preuve d'une certaine gymnastique intellectuelle. Ce roman fait vivre de l'intérieur les événements survenus dans cette zone extrêmement sensible depuis plus de dix ans, nous obligeant à sortir de notre posture critique d'occidental ethnocentrique et réjouira donc ce qui cherche à apprendre et comprendre. Pour un lecteur lambda, la montée en puissance d'un dirigeant insaisissable qui bascule consciemment dans la dictature la plus dure est passionnante. Ce récit nous laisse impuissant mais à jamais conscient de ce qu'endure la population syrienne.
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J'ai adoré! Un livre qui fait réfléchir et qui a des échos dans l'actualité
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Refusant d’admettre que nous sommes en représentation, au point de nous abuser nous- mêmes, il nous est difficile de démasquer les autres, lorsqu’ils se révèlent excellents acteurs.
C’est très exactement ce qui s’est passé pour Mansour. Au
point que je ne sais plus qui était le véritable Mansour : le gentil garçon, un peu maladroit, voire complexé, des débuts ou l’homme inflexible et cruel des derniers temps. À moins qu’il n’ait été dès le début pareil au caméléon, changeant de couleur au gré des circonstances avec une stupéfiante aisance ; ou qu’il n’ait eu en lui une double personnalité ayant, jusque- là, échappé à tout le monde, qu’explique peut- être le secret de sa naissance.
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Je suis né dans une famille parvenue au sommet de l'échelle sociale parce que mon père avait été le compagnon loyal de l'ancien Sultan, au temps où celui-ci n'avait pour seul titre de gloire que son ambition de jeune officier, et qu'il avait eu le flair de parier sur l'avenir politique de son frère d'armes. Mon père admirait l'intelligence politique, presque animale, du vieux Sultan. Il voyait en lui un homme providentiel, capable de sortir notre pays du marécage dans lequel, peu à peu, il s'engloutissait.
C'est pourquoi il l'aida à fomenter le coup d'état qui amena le vieux Sultan au pouvoir et propulsa mon père au sommet de la hiérarchie militaire. il ignorait - comme le reste des comploteurs, à commencer peut-être en ce temps là, par le Sultan lui même - qu'il avait prêté la main à l'installation d'une nouvelle dynastie.
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Le vieux sultan ne négligea rien pour faire naître au sein du
peuple un attachement à la personne de Mansour. Si, comme
les nations occidentales, nous avions disposé de sondages
d’opinion, sans doute eût- il chaque mois scruté les progrès de
la popularité de son fils.
Les Occidentaux, je le sais, s’étonnent que nos gouverne-
ments, qui règnent par la force et la terreur, éprouvent le besoin
de se concilier leurs opinions publiques. À quoi bon ajouter
l’hypocrisie à la tyrannie ? Toutefois, si nous ne répugnons pas
à tuer ceux qui se soulèvent contre le régime, nous préférons
l’éviter. Le sang nuit toujours aux affaires, au tourisme et, plus
généralement, aux relations diplomatiques. C’est pour l’avoir
oublié que Mansour a tout perdu.
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Bien que notre religion tourne autour du Livre, notre société a moins le culte de l'écrit que celle des Occidentaux.Dans la vie quotidienne, y compris administrative, nous recourons davantage à l'oral qu'à l'ecrit. En ce pays, comme en tant d'autres de la région, rien n'est jamais sûr: ni le vrai ni le faux.
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Vidéo de Isabelle Hausser

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Payot - Marque Page - Isabelle Hausser - Les couleurs du Sultan.
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