Le Mauvais Fils de GuidelAlain Bargain est un éditeur local qui édite souvent le pire et le moyen et rarement le meilleur - mais ça lui arrive pourtant, soyons honnêtes. de petits romans qui ne vous cassent pas la tête et qui, il suffit d'en regarder les titres, font toujours référence à un lieu bien précis de l'Ouest de la France, Bretagne et Pays-de-Loire.
Cette fiche sera vite expédiée parce que nous nous trouvons ici non peut-être face au pire mais en tous cas face au moyen. C'est dommage, car le début n'est pas mal : un fils, drogué, alcoolique, artiste-peintre, menace sa mère parce qu'il ne peut, suite à des dispositions testamentaires, recevoir sa part d'héritage dès le décès de son père. La fille, Véronique, vient en faire toute une histoire au commissariat de Quimper et, notons-le tout de suite parce que c'est gros comme une maison, elle s'acharne, devant le capitaine Moreau, à traiter son frère d'ores et déjà comme un assassin.
Moreau, après avoir pris certains ordres auprès de ses supérieurs, fait sa petite enquête préventive. C'est vrai que le frère menaçant - l'aîné d'ailleurs - Sébastien, n'est guère sympathique. Rien à voir avec le cadet, Nicolas, qui, lui, semble avoir très bien réussi. Et rien non plus avec sa soeur, qui est médecin. Cela dit, on peut se camer, boire comme une outre, vivre au jour le jour, s'habiller en "sans-dents" ... et ne nourrir aucune intention homicide. Les ivrognes braillent beaucoup, c'est bien connu mais quand vient le moment d'agir ...
Seulement, la maman hyper-friquée (son mari et elle avaient gagné jadis une somme extraordinaire au Loto et, ce qui est rare, avaient su la placer et la faire fructifier) est renversée net par un 4 x 4 de couleur brune sur la route qu'elle empruntait chaque matin. Renversée et tuée net. Hystérie de Véronique qui accuse Sébastien, doute très sévère de Nicolas qui refuse pourtant de voir en son frère le meurtrier (ou le commanditaire du meurtre) de leur mère, suspicion grandissante de Moreau et de son équipe ...
Et puis ... et puis ... Ca tourne à la daube. Vous connaissez ce moment où la mayonnaise que vous faites vous lâche et où vous sentez que vous n'y parviendrez pas ? Ou encore le même instant mais avec une sauce de blanquette ? ... C'est horriblement frustrant et cela vous dégoûte de faire la cuisine.
Bon, franchi ce pas lamentable - à la moitié de l'ouvrage, disons - je suis quand même allée jusqu'à la fin de cette histoire qui n'est en fait qu'une histoire de trafic de drogue avec un coupable que tout le monde pointe du doigt mais à la culpabilité duquel on ne croit pas un seul instant. Peut-être en raison du manque de profondeur véritable des personnages ? Ou alors de la tranquillité d'élève appliqué que met l'auteur a nous écrire bien sagement ses trois-cents pages (au présent, bien sûr ...) ?
Mais vous pouvez très bien vous passer de la lire. A moins que vous n'ayez vraiment rien d'autre à vous mettre sous la dent ... Ca arrive, certains soirs ... ;o)