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Agnès Desarthe (Traducteur)
EAN : 9782879292274
336 pages
Editions de l'Olivier (08/02/2007)
3.83/5   12 notes
Résumé :

Ruth Puttermesser est une fonctionnaire américaine, placardisée par sa hiérarchie. Pour laver son humiliation, elle crée un golem et, avec son aide, conquiert la mairie de New York. Sa carrière sera de courte durée... et plus dure sera la chute. Mais voici que Puttermesser tombe amoureuse d'un faussaire, ce qui n'est guère surprenant - ne se prend-elle pas elle-même pour George Eliot ? De nouveau, la désillusio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Cynthia Ozick est une auteure américaine qui réusit toujours à se réinventer et, incidemment, à me plaire. Chaque nouveau livre est une expérience unique. La seule constante ? Un ton légèrement léger, humoristique, malgré parfois des sujets plus sombres. Quand je pense à son humour, évidemment, il n'est pas question d'un sac à blagues mais plutôt de sarcasme, d'ironie du sort, d'une bonne dose d'autodérision. L'humour juif à son meilleur, quoi ! Un autre trait caractéristique d'Ozick, c'est sa grande culture. Quand elle ne fait pas un pastiche ou quand elle ne s'inspire pas d'un pilier de la littérature, comme Henry James ou Franz Kafka, elle creuse l'histoire pour en ressortir les Deux-Magots de Sartre, l'Holocauste ou des éléments obscurs comme une secte juive sortie de l'Antiquité.

Les papiers de Puttermesser, c'est un peu tout ça et encore plus ! Cette fois-ci, on tombe littéralement dans le fantastique. L'héroïne du roman se fait un peu maltraiter par ses supérieurs hiérarchiques et, dans pareille situation, quoi de mieux que faire appel à un golem pour régler ses problèmes. Ainsi appuyée, Ruth Pettermesser, cette fonctionnaire inconnue prendra d'assault la mairie de New York. À travers cela, elle connaitra (tardivement) les tourments de l'amour. Bref, ça va un peu dans toutes les directions, même dans le roman victorien !

Vous aurez compris, Les papiers de Puttermesser est tout un délire. Mais, visiblement, j'en suis sorti enchanté. Je crois bien que je suivrais Ozick dans n'importe lequel de ses délires.
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Golem de Prague vs Golem de New-York.
Le Golem est recréé dans la Grande Pomme, modelé à partir de la terre des plantes d'appartement d'une fonctionnaire : Ruth Putermesser, créatrice du Golem au féminin.
Le Golem se fait femme et s'attribue le nom de la femme de Socrate : Xanthippe. Sourde-muette, Xanthippe communique par écrit : les papiers ne lui sont pas interdits. Pour une fois, le Golem n'est pas "totalement" privé du don de la parole et la créature crée la créatrice en faisant d'elle, qui n'est qu'une fonctionnaire reléguée au bas de l'échelle sociale, le maire de New-York.

Dès lors que l'aleph est effacé sur le front de Xanthippe, le mythe du Golem s'efface - à mon grand désarroi - pour faire place aux histoires de coeur de Puttermesser - elle tombe amoureuse d'un faussaire - elle revisite la vie sentimentale de George Eliot.

On part sur autre chose, sans transitions - excepté le fait que Cynthia Ozick s'interroge sur la notion de simulacre à travers la figure du faussaire qui passe son temps à "rekonstituer" les grands-maîtres. Le Golem n'est-il pas lui-même un simulacre ? Une "rekonstitution" de l'être humain ?
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LES PAPIERS de PUTTERMESSER de CYNTHIA OZICK
Un livre superbe dans le lignée des Roth Singer ou Bellow. L'héroïne nous entraîne dans un monde réel et fantastique ancré dans la tradition mystique juive avec cet improbable golem puis virage littéraire avec l'histoire de George Eliot et George Lewes . Chaque chapitre de ce livre pourrait presque être lu indépendamment. Une merveille que je vous conseille.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
[..] elle pensait aussi au fait que les noms ont leur propre destin, qu'ils influencent sur quiconque les prononce ou les porte. Par exemple le poète Wordsworth - words, les mots, worth, digne -, sa vie ayant épelé toutes les lettres de son patronyme. Ou bien Mann, lui-même - man, l'homme, l'humain, parti à la recherche des origines de l'humaine nature dans la préhistoire israélite. Ou encore cette façon dont un Eliot en corrige un autre : «le juif se tapit sur le rebord de la fenêtre» - ça, c'est de Tom - blâmé par la Jérusalem visionnaire de Deronda - et cette fois, c'est George qui parle. Et James, l'aristocratie jacobite, prétendant au trône. La Molly de Joyce, se réjouissant. Bellow, le soufflet, qui ranime les feux ; Updike, comme un écho à dyke qui signifie doigter - travaillant ses ouvertures avec la précision d'un pianiste ; Oates, l'avoine, qui sème au vent ; Roth, comme wroth (courroucé). Etc.
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Au paradis, où la vision, interne et externe, où le sucré et le salé, où le logique et l'illogique, sont irrémédiablement mêlés, comme dans un kaléidoscope, rien n'est permanent. Rien n'est stable. Tout est éphémère. Il n'y a ni court, ni long; il n'y a que l'être, incommensurable. L'être soi-même est pour toujours; qu'on le nomme l'essence ou l'âme n'y change rien. Les images contenues dans l'âme se superposent, dérivent, errent. Le paradis est un rêve portant l'inscription du sceau de Salomon : cela aussi passera.
Et c'est justement cela, le sens secret du paradis: la vérité de Salomon. C'est l'autre raison qui explique le fameux cœur sec du paradis; c'est pourquoi quiconque est surnaturellement heureux au paradis, plus heureux que n'importe quand auparavant, plongera bientôt dans un chagrin surnaturel, un chagrin plus profond que tous ceux éprouvés auparavant. Un rêve qui ne fleurit que pour se flétrir aussitôt apporte plus de douleur qu'un rêve qui ne s'est jamais réalisé.
Le sens secret du paradis est qu'il est aussi l'enfer.
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Puttermesser marmonna : «Je n'aime pas ta prose. Ton style ressemble à une mauvaise traduction du moyen finnois. Fais un effort» [...]
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«Nulle réalité ne dépasse la pensée», écrivit le golem.
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Videos de Cynthia Ozick (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cynthia Ozick
Vendredi 18 septembre 2020 / 11 h 30
Écrivaine, traductrice de l'anglais. Elle a reçu en 2007 le prix Maurice-Edgar Coindreau et le prix Laure-Bataillon pour Les Papiers de Puttermesser de Cynthia Ozick. Un secret sans importance (prix du Livre Inter 1996), Dans la nuit brune (prix Renaudot des lycéens 2010. Elle est également l'autrice d'un essai consacré à Virginia Woolf avec Geneviève Brisac, V.W. le mélange des genres ? Ce coeur changeant (L'Olivier, 2015) Prix Littéraire du Monde. Son dernier roman La Chance de leur vie (L'Olivier, 2018) a connu un beau succès de librairie.
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