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EAN : 9782021119381
240 pages
Seuil (09/03/2017)
3.47/5   18 notes
Résumé :
Un officier rentre au village.
"Sous une pluie battante, je gravis la digue de la rivière de mon pays natal. En me retournant, je vois l'arrière de l'autocar qui s'éloigne silencieusement en cahotant dans un nuage de fumée noire. Il disparaît en un clin d'œil. Aucune trace de vie humaine [...]. Une multitude de libellules aux couleurs magnifiques tourbillonnent au-dessus de la rivière."
Alors qu'il s'engage sur le pont, une voix l'appelle, du haut d'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Mémoires d'outre-tombe, un soldat chinois retourne dans son patelin et revit des moments de son passé.

Les compagnons d'armes se racontent : la vie dans leur petit village avec sa misère, l'entrainement dans l'Armée Rouge et l'espoir de devenir des héros, les situations cocasses, les amours et les horreurs qui ont parsemé leur existence.

C'est parfois tragique quand l'un évoque de son enfant presque mort de faim, parfois léger quand les autres racontent un numéro de cirque, mais c'est surtout un peu étrange quand on comprend que ces compagnons sont pensionnaires du cimetière…

Un roman plutôt court et de lecture facile, avec des descriptions de la société chinoise, de la vie de soldat et des aléas de la guerre.

On peut être nostalgique de sa jeunesse, peu importe ses difficultés, c'est la seule jeunesse qu'on aura vécue…
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C'est mon premier livre de ce monument de la littéraire contemporaine chinoise, prix Nobel de littérature en 2012.
Les retrouvailles des compagnons d'arme évoquent les souvenirs de guerre de jeunes chinois. Certains sont morts , d'autres ont réussi leur reconversion, tandis que que certains se contentent d'un bol de riz en fer *
Les morts, les vivants sont mêlés, un peu déroutant mais très bien fait. le mélange conte, réel , souvenirs, morts , vivants est assez époustouflant.
A travers ce livre , où l'ironie est assez prégnante , Mo Yan revient aux racines de sa vie campagnarde et à travers les atrocités de la guerre raconte la destinée de quelques paysans déracinés pour la grandeur de leur pays.
La guerre mentionnée est celle de 1979 contre le Viet Nam .Il est intéressant de noter les allusions culturelles : Les fêtes de printemps, le nouvel an , le théâtre qui sous Mao avaient été interdits ou tout au moins très contrôlés semblent ici renaitre quand la bande des 4 est raillée ( quatre dirigeants Chinois dont la femme de Mao qui seraient les instigateurs de la révolution culturelle).
Il y a beaucoup de désinvolture , de résignation chez les vivants , alors que les morts semblent plus épanouis.
Beaucoup de poésie aussi.
Aucun doute , je vais me ressayer à Mo Yan , qui m'a paru bien plus que Mo yen (désolé ).

* le bol de riz en fer est une expression chinois signifiant que l'on a un emploi stable et garanti. A l'époque , ceux qui en bénéficiaient avec un bol de riz en fer.
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Prix Nobel 2012, Mo Yan est parfois critiqué en Chine, non pas pour ses livres, mais pour son manque d'engagement aux côtés des intellectuels chinois réprimés par le régime. Lui-même, a relativement peu souffert de la censure dans son pays, son style tour à tour truculent, fantaisiste et onirique, lui permettant d'émettre des critiques fort subtiles mais non directes sur la société et le gouvernement chinois. Les retrouvailles des compagnons d'armes, traduction récente mais livre publié à l'origine en Chine en 1992, possède ce regard narquois ironique, ici dirigé vers l'armée avec l'évocation d la guerre sino-vietnamienne, qui dura un mois, en 1979. le livre, si l'on devait le résumer, est constitué des souvenirs de combat de deux (puis trois) combattants de ce conflit, qui se remémorent quelques aventures commune, le plus souvent grotesques et pas vraiment à leur avantage. Il est utile de préciser que leurs échanges ont lieu au sommet d'un arbre au-dessus d'une rivière en crue. Et également que l'un des deux comparses est mort, depuis cette guerre. mais ce n'est qu'un détail pour Mo Yan et pour ses personnages qui babillent comme si tout était normal. le livre possède les qualités habituelles de l'auteur : cocasserie, liberté de ton, coq-à-l'âne fréquents. En contrepartie, cet excellent écrivain de nouvelles semble avoir conçu Les retrouvailles des compagnons d'armes comme une suite de saynètes qui s'enchaînent de façon plus ou moins aléatoires sans que l'on sente une réelle trame romanesque. Une lecture relativement plaisante mais qui ne vaut pas certains autres ouvrages de Mo Yan et qui se révèle donc assez rapidement oubliable.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Je suis une habituée des lectures de cet auteur chinois. J'apprécie sa littérature, son humour et fantaisie qu'il met soit dans les titres ou dans les récits qu'il nous offre. Cette fois ci il y a beaucoup de nostalgie dans ce récit, dans ces retrouvailles des compagnons d'armes. Mo Yan nous raconte un épisode de l'histoire de la Chine et en particulier la guerre sino-vietnamienne ; Il nos parle de jeunes gens qui ont quitté la campagne et leur village pour la guerre. Certains sont revenus, d'autres non. le narrateur rentre dans son village, mais à la lisière de son village, il est interpellé par l'un de ses compagnons d'armes et il va alors s'installer sur une branche et ils vont nous raconter leur enfance, jeunesse et leur guerre. Mo Yan nous décrit très bien les sentiments de ces jeunes gens. Certains sont revenus meurtris de cette courte guerre, d'autres n'en sont pas revenus (de belles pages sur un père qui part essayer de retrouver le corps de son fils, mais celui-ci devenu un fantôme, préfère rester avec son armée de fantômes). En effet Mo Yan mêle réalité, rêve. J'ai beaucoup apprécié ce mélange de réalité et de fantaisie, de poésie. Un livre sur la guerre et ses blessures mais aussi un livre sur l'enfance, l'amitié, la nature, l'espoir.
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Les retrouvailles des compagnons d'armes est un roman écrit par l'écrivain chinois Mo Yan, prix Nobel de littérature 2012.

C'est un roman cocasse. L'écriture est simple, presque simpliste, avec quelques rares vulgarités. J'ai trouvé que ce livre était profondément humain dans ce que ces anciens compagnons d'armes se partageaient comme souvenirs. Sont-ils morts en héros ? sont-ils morts pour rien ? Ils se remémorent la guerre contre le Vietnam (venu envahir le Cambodge pour le libérer de Pol Pot), leur bataillon, les camarades morts et ceux qui ont survécu. Ils parlent de leurs familles restées au village, de la faim, des vieux parents dont ils n'ont pas pu s'occuper.

Un des compagnons du livre est mort et s'entretient avec les autres de sa situation. L'auteur imagine tout un monde surnaturel, où le parti, les chefs et les règles subsistent encore, ce qui donne également lieu à quelques épisodes amusants.

Je retiens de ce roman que l'auteur connaît bien le petit peuple et en témoigne de façon inventive et percutante.

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critiques presse (1)
LeMonde
14 avril 2017
Burlesque et sidérant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Guo Jinku dit encore :
— C'est vraiment quelque chose de nouveau : les morts sont donc capables d'organiser une soirée pour la Fête du printemps !
— À quoi bon t'étonner qu'on organise une soirée pour la Fête du printemps ? Ce monde appartient aussi bien aux vivants qu'aux morts. Les hommes qui sont morts prennent possession du monde à leur manière. Au cours de ce genre de soirées, nous chantons, dansons, récitons des dialogues comiques, jouons des pièces d'actualité. À l'entraînement, nous patrouillons, montons des embuscades, capturons des prisonniers et, quand nos proches pensent à nous, nous nous arrêtons et en retour, nous pensons à eux.
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Je te préviens, il ne faut pas croire qu'une fois morts nous sommes libres de faire ce que nous voulons, pas du tout. Là-bas, il y avait 1207 tombes où naturellement étaient enterrées 1207 personnes. Dès qu'on avait franchi la porte principale, il fallait se rendre d'abord au bureau des inscriptions pour donner son nom, à peu près comme on l'a fait quand on a intégré l'armée. Nous formions un régiment dont le chef était de son vivant chef de bataillon, mais il est monté en grade après sa mort. Il y avait sept compagnies composées chacune de presque cent quatre-vingts hommes. J'ai été affecté à la 6e compagnie. Le directeur adjoint du bureau des cadres du bataillon, un homme à lunettes, est venu me proposer de devenir instructeur politique. J'ai dit que je n'étais pas membre du Parti, comment pourrais-je devenir instructeur politique ? Le directeur adjoint a sorti mon dossier de son armoire secrète et l'a feuilleté avant de me dire : Après ta mort, tu as été reconnu rétroactivement comme membre officiel du Parti communiste, pas de problème, tu peux le faire !
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- Ça fait plus de dix ans qu'on s'est pas revus, dis-je, magnanime : aujourd'hui ce sont nos retrouvailles, c'est un grand bonheur, l'amour que se portent les compagnons d'armes dépasse celui des parents, on va manger!
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… je n’avais pas dormi non plus, nous allions au combat pour la première fois, nous éprouvions des sentiments confus, c’était comme si sept seaux d’eau remontaient d’un puits tandis que huit descendaient.

(p.39)
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Quand on sera montés au front, toute notre compagnie devra être soudée comme les doigts d’une seule main, il nous faudra ne brandir qu’un seul poing, penser tous la même chose, avoir tous la même énergie, ne laisser personne nous diviser, prendre soin les uns des autres, l’idéal serait que personne ne soit tué, mais s’il faut qu’il y en ait un, mieux vaudrait que ce soit moi parce que dans ma famille nous sommes six frères et si je meurs il en restera cinq. Qian Yinghao est fils unique, son vieux père et sa vieille mère se retrouveraient le bec dans l’eau.
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Vidéo de Mo Yan
Présentation de l'album "La Bourrasque" de MO Yan, prix Nobel de littérature, illustré par ZHU Chengliang. Publié aux éditions HongFei, septembre 2022. Après une belle journée au champ, un enfant et son grand-père résistent ensemble à l'adversité.
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