Ce fut l'été de la déconfiture impériale...
En 1870,
Napoléon III est un empereur gouvernant une France libérale, et qui en dépit des bruits de bottes de Bismarck à la frontière de l'est, reste un partisan de la paix. C'est un voeu pieux face à une opinion publique française cocardière, qui souhaite en finir avec la Prusse et une impératrice orgueilleuse et "va-t-en guerre" pour assoir durablement le trône de l'héritier adolescent.
Las! Les efforts diplomatiques font chou blanc et la guerre sera déclarée au début de l'été, mettant laborieusement en marche une armée française en état d'impréparation et d'incurie, commandée par des officiers généraux aveuglés de suffisance et pontifiants, déplaçant la troupe de place en place sans raisons stratégiques.
C'est la descente aux enfers pour l'empereur. Souffrant d'atroces crises de lithiase urinaire, abruti par les doses massives d'opium qui le rendent comateux, poussé par son épouse à batailler, quitte à être mort ou vainqueur, il n'est plus que l'ombre de lui même, pâle comme un spectre, perdant du sang par le fondement.
On connaît le dénouement. Ce sera Sedan en septembre 1870, où la troupe subit un vrai massacre en dépit de son héroïsme. L'empereur aura bien du mal à faire cesser le combat par des ordres refusés par l'état major qui s'obstine en dépit des morts inutiles. Il est fait prisonnier.
La France est envahie. L'Empire est mort.
Par un récit documenté et précis, cette agonie est disséquée de l'intérieur, dans le calvaire d'un homme malade poussé à la guerre. Une fin de règne qui ajoute à son image de dirigeant fantoche, de manière sans doute injuste. L'impératrice n'est en tous cas pas épargnée, dans une prise de position dynastique extrême qui n'empêchera pas la mort d'un fils héritier courageux, engagé dans les armées anglaises et tué par les Zoulous dans 1879.
Un récit alerte, vivant, explicatif, qui reste un essai historique, une tragédie qui se lit comme un roman, et qui complète en document "la débâcle" d'
Emile Zola.