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EAN : 9782227496088
88 pages
BAYARD CULTURE (06/03/2019)
3.67/5   6 notes
Résumé :
« Il m'arrive de penser que tout est mise en abîme. Mais à une échelle si grande qu'il nous est impossible de voir nos existences autrement que comme des ramifications anarchiques. Chacun de nous est à la fois la petite et la grande matriochka d'autre chose. Et si Dieu existe, c'est d'être la plus petite, l'indivisible. Cet ovale lisse et minuscule que j'aimais tenir enfin entre mes mains, enfant. Dans le désordre des poupées russes éventrées, éparpillées au sol par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Cet essai est une méditation sur la relation entre la mort et la création artistique.

Un pasteur contacte le sculpteur suisse Nikola Zarik pour lui commander un ensemble de statues pour l'église Saint François dans le canton de Vaud à Lausanne.

Il lui adresse comme un clin d'oeil le graffiti moqueur découvert en 1857 dans le Palais impérial de Rome : il aurait été dessiné entre le 1er et le 3ème siècle après J-C et représente un homme en croix à tête d'âne illustré par la mention : "ALexamenos adore son Dieu à tête d'âne crucifié comme un voleur".

A la mort de Nikola, le pasteur découvre une sculpture pivotante, comme tirée de la glaise, à la fois martyre crucifié et homme ouvrant ses bras, évoquant la faille entre la vie et la mort, le saut métaphysique et physique à la fois : le Christiane est né, symbole du renouvellement perpétuel de la création à partir de ses vieils oripeaux.

Le style de Marion Muller-Collard m'enchante : il est hautement poétique et propose une réconciliation de la chair mortelle et de l'éternité.

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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ce message nous rappelle, après deux mille ans de christianisme, dont trois bons quarts de domination chrétienne sur le plan géopolitique, qu'il ne faisait pas partie du plan des disciples de jésus de suivre quelqu'un qui se laisserait crucifier et accepterait, sans recourir à aucune défense, toutes les humiliations qui le conduiraient à la mort. Ceux qui attendaient le Messie attendaient tout sauf ça. Le Messie est aussi celui qui arrive lorsqu'on est occupé à attendre quelqu'un d'autre.
En réalité, les disciples n'ont jamais suivi Jésus. Ils ont suivi un homme qu'il ont cru être le Messie. Et suivant le Messie, ils suivaient la perspective d'éviter à jamais de nouvelles humiliations, de venir à bout de l'occupation romaine, de venger tous les exils du peuple d'Israël, de jouir d'être du côté des puissants. On avait une revanche à prendre.
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Je rêve d'une religion qui nous élève en creusant. Qui atteint la hauteur de l'universel en ayant mis le doigt sur le plus petit atome de la plus infime particule de poussière.
Car l'Evangile nous dit en substance qu'il n'existe pas de métaphysique : Dieu est matière, intra-physique. La Parole est chair, nous dit le prologue de Jean. Le Christ ressuscité a encore un corps dont l'abîme des plaies n'est pas même suturé par la résurrection. Notre erreur a été de considérer que l'invisible était hors de portée et donc, hors de matière. Mais l'invisible, comme le suggère Anne Sibran dans son magnifique récit "Enfance d'un chaman", ce n'est jamais que de l'inaperçu.
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Je suis à la trace un absent. Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive. Le premier absent que j'ai suivi à la trace dans ma vie, ce fut ce fameux Jésus sur lequel couraient tant de bruits que l'inconscient collectif en était saturé. Cela m'a intriguée, je l'ai suivi et la silhouette que j'apercevais à l'horizon de cette filature ne faisait pas tant de bruit que tout ce qu'on m'avait raconté. Et si j'entendais quelque chose, c'était une qualité inédite de silence. Ce qui m'a séduite, c'est cette place immense qu'il laissait dans sa traîne. Et la trace. "Rencontrer un homme, c'est être tenu en éveil par une énigme", écrit Lévinas. Cela vaut pour le Christ et pour toutes nos rencontres. Résoudre l'énigme, c'est la crever et mourir avec. Le but, c'est l'enquête.
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De "l'hospitalité artistique", Jean-François dit qu'elle repose sur la confiance. Quelque chose est confié à un autre. Dès lors, on n'a plus prise. Confier, c'est aussi abandonner. Il a fallu beaucoup abandonner pour que soir dessiné dans un jour nouveau un projet qui n'a jamais été celui de personne. Autre chose qu'un projet : l'accueil simple de ce qui est. Car créer ce n'est pas inventer : c'est laisser venir.
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"Léhaïm", dit-on, quand on trinque, en hébreu. Et c'est tellement plus juste que notre très réducteur "Santé !" "Léhaïm" : "à la vie" ! Et plus précisément encore, puisque le mot est un pluriel : aux vies ! A la vie une et majestueusement arborescente, jetant tous azimuts autour d'elle des ramifications souterraines, aériennes, invisibles peut-être.
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