Les lettres du retour sont des lettres imaginaires écrites par un homme d'affaires qui retourne pour quelques temps en Allemagne, après avoir vu le monde. Ces lettres datées de 1901 ne mettent pas directement aux prises un intellectuel avec son pays, ais plutôt un homme raisonnable, pragmatique, et fortement marqué par une vision allemande forte. Evocations de madeleines autrichiennes (le goût de l'eau de la fontaine de Gebhartstetten), de valeurs allemandes (éternelles ?) représentées par les gravures d'
Albrecht Dürer que son père sortait quelquefois. Il rentre au pays avec ces attentes, sans doute le désir que son pays n'ait pas changé en son absence, comme tout exilé l'attend peut-être. Ses visions allemandes ont nourri l'impatience du retour tout en éclairant ses voyages. Et là, au retour, tout n'est qu'abandon de la nature de l'homme allemand. Il ne reconnaît rien, constate même une sorte de non-vie, tant les hmmes de son pays semblent avoir abandonné la raison de vivre. Seul l'argent les intéresse, mais plus rien de ce qui fit l'Allemagne. Et puis, la couleur jaillit soudain, par les tableaux de van Gogh. Et notre narrateur prend conscience d'une force intérieure, transfigurée par la couleur. Dès lors il ne dit plus ren de l'Allemagne, mais l'opposition est là, entre celui qui ne nourrit plus son être, et celui que la couleur conduit de façon presque mystique. 'The whole man must move at once', sorte de devise cardinale, pour amener l'homme à vivre en un tout.