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EAN : 9782915018424
111 pages
Quidam (11/02/2010)
4/5   4 notes
Résumé :
Il y a peu de moments où nous vivons vraiment au présent, généralement nous y sommes projetés par des événements heureux ou malheureux, et pour une courte durée. Pendant la guerre, c’est un présent qui dure, amputé d’avenir et éloigné de son passé. Et ce présent rend fou.

À Sarajevo, on peut encore aujourd’hui voir un graffiti qui a été conservé : Ovjde nikonije normalan (Ici personne n’est normal).
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un vrai coup de coeur pour ce roman court - à mi-chemin du recueil de nouvelles - mais d'une force peu commune. On en sort à moitié assommé, à moitié rêveur, saoulé d'avoir frôlé de l'âme la fièvre sous l'éclat froid du métal.

passage à Sarajevo dans les années 90. Plusieurs parties commencent chacune par une citation, à laquelle se greffent de tableaux, d'instantanés:

* de ce prodige qu'on appelle la guerre ... (Mesa Selimovic - la forteresse)
* Voilà la guerre. Des hommes disparaissent tout d'un coup et il y a aussi des quantités d'idées qui meurent d'un coup (André Dhotel - La tribu Bécaille)
* Je peux encore me trainer sur la route encore quelque temps, dit Camier, mais je serais incapable du moindre bond (Samuel Beckett - Mercier et Camier)
* Elle boitait consciencieusement (W.T. Vollmann - 13 récits et 13 épitaphes)

Il y a un côté burlesque, haché et déstructuré, qui m'a brièvement fait penser à l'ouvrage d'A.Hemon, "De l'esprit chez les abrutis". Mais tellement plus nuancé, sensible et touchant. Des parents qui pleurent leur enfants, les voisins qui prient pour les leurs, la terreur sur les marchés, le séjour dans les caves, les couples fugitifs dans l'ombre du couvre-feu, Exister sous le regard des snipers. Et la vie, trépidante, qui palpite malgré la guerre. Par petites touches de couleur dans un champ de cendres. L'ombre des montagnes qui entourent la ville. Quelque part, un autre monde, celui d'avant, du temps des vergers et des déjeuners sur l'herbe. Avant les champs de mines.

Puis l'après, le temps comme l'herbe qui recouvre les corps.

Je suis restée figée par l'intensité de l'écriture, qui garde un échos certain.

Une magnifique découverte.
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Que devient la vie, après quatre ans sous les balles et les obus d'un siège balkanique aberrant ?

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2016/11/21/note-de-lecture-lombre-des-montagnes-marie-frering/
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Que dire sinon que le texte est beau mais pas forcément facile au premier abord. Je viens d'ailleurs de relire pour la 3ème fois (à à voix haute avec un ton neutre) les 100 pages pour bien m'en imprégner.
Lien : http://dasola.canalblog.com/..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Nous ne ratons plus jamais rien. Ni spectacle, ni film, ni sortie, ni nouveauté, ni même un train ou un avion. Rien ne peut être programmé pour nous surprendre. Nous ne courons plus de peur d’être en retard ou de rater quelque chose. Les événements nous ratent car nous sommes définitivement lents et nonchalants. C’est à nous d’écrire les livres qui nous manquent. Si le monde moderne leur prête encore vie.
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Qu’il est absurde, dans une ville assiégée, coupée des habitudes du monde, de respecter le passage à l’heure d’hiver ! Mais en tournant les aiguilles de nos montres, nous sommes des Européens consciencieux. Et une nouvelle question peut alimenter nos conversations. Tu as oublié de changer d’heure ? L’hiver nous précipitons ainsi plus joyeusement la nuit. Notre vie retrouve le quotidien du dehors et ses ressorts.
Merveille d’agir sur un mécanisme lorsque la vie est devenue survie mécanique.
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La nuit s’appelle feu et couvre-feu. La nuit appartient aux coups de feu de la montagne. Elle appartient aux portes fermées qui attendent un jour meilleur. Le matin se réveille aussi assiégé que la veille. L’espèce humaine s’y habitue malgré elle.
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Elle se souvient de ses trajets sur ces routes. De sa peur des hommes dans l’autre territoire. Le territoire des quérulents. De sa peur encore plus grande des quérulents sans uniforme que de ceux en uniforme. De sa sensation d’être perdue totalement pour le monde, lorsqu’elle circule seule.
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Nous sommes tous anormaux. Enfermés dans ce cirque de montagne. Sur les hauteurs, les quérulents n’ont d’autres gueules que celles du métal et du feu qu’ils nous destinent. Ils nous sculptent, dessinent nos cages, colorient nos journées, nous modèlent et nous exhibent.
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