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EAN : 9782213686769
342 pages
Fayard (30/09/2015)
3.9/5   10 notes
Résumé :
Au-delà de l’accent, qu’est-ce qui distingue un Breton d’un Auvergnat, un Alsacien d’un Nordiste, un Gascon d’un Bourguignon ? Comment se sont forgées ces identités régionales, et qu’en reste-il aujourd’hui, au siècle de la mondialisation ? Faut-il encore donner du crédit aux vieux clichés qui continuent de coller à la peau des Bretons que l’on dit « têtus », des Auvergnats « près de leurs sous », des Savoyards soidisant « bourrus » ?
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Je venais de relire le Prince de Machiavel (1530) quand j'ai commencé le bouquin de Pierre Bonte. Or Machiavel, quand il plante le décor, oppose les pays qui marchent à ceux qui se débinent. Parmi les pays "organiquement" fonctionnels, il cite la France (1530, je le rappelle) qui, malgré les particularismes locaux des Bretons, des Normands, des Auvergnats, etc. présente un SOCLE COMMUN qui fait que tous - Bretons, Gascons, Bourguignons... - se sentent appartenir à une communauté d'origine et de destin qu'on appelle la France. A une “nation”. Il y avait donc une grande diversité de coutumes (en 1530, je l'ai dit?), mais cela n'était en rien comparable - et pourtant j'ai vu qu'on le comparait - avec ce qu'il est aujourd'hui convenu d'appeler le "multiculturalisme" qui ne présente que deux aspects: ou bien l'abolition de toute personnalité, de toute historicité au bénéfice de la panoplie américaine standardisée, ou bien la guerre de tous contre tous dans un chaos bien réglé d'où tout le monde sort perdant.

Je me souviens d'avoir énormément médité une réponse de Valéry Giscard d'Estaing au journaliste d'un grand organe de presse dans les années 1990. le journaliste lui demande: "Vous êtes pour la société multiraciale? - Non, répond Giscard - Pourquoi? insiste le journaliste. Et Giscard: "Parce que je suis opposé au racisme et que la société multiraciale, c'est la société multiraciste". Et ça va faire 20 ans que cette phrase de Giscard me trotte dans la tête. Surtout quand j'entends parler de “racisés”, de “babtous”, de “sales Français”, des "sous-chiens", et autres saloperies.

Alors, que penser du livre de Bonte? Il exagère l'importance des particularismes locaux en prétendant qu'il y aurait "des" France. Ca ne me gêne pas en soi, mais pour la récupération que ça peut permettre entre les mains de crétins ou de manipulateurs qui prétendent inlassablement depuis Sarkozy que - chose stupide entre toutes – la France n'aurait jamais existé. Cette forme de négationnisme est tolérée, et même encouragée; je ne la tolère pas.

Bref, tout ça est dommage parce que j'aime bien Pierre Bonte. Je recommande d'ailleurs chaudement Bonjour, Monsieur le Maire qui est proprement hilarant. Bonte avait cette faculté de s'amuser sans mépris et en invitant les gens à coopérer. Et souvent, ayant beaucoup d'humour, ils se laissaient aller à une autodérision pleine de charme qu'on ne trouve plus aujourd'hui où tout le monde se prend tellement au sérieux…
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Effarée de constater que ce livre a été labellisé "antiraciste" sur Babelio par les chantres de la bien-pensance mécanique. Alors, outre premièrement que l'antiracisme est idéologiquement une négation de la différence, outre deuxièmement qu'il est absurde de parler de "racisme" entre Gascons et Parisiens (déjà lu Les Trois Mousquetaires ou Cyrano de Bergerac ?), le livre de Pierre Bonte ne parle absolument pas de ça! En revanche, il pose la question de la France.

En termes de géographie humaine, les Basques, les Bretons et les Alsaciens sont des populations différenciées du point de vue ethnoculturel (la frontière ethnoculturelle avec l'Allemagne, c'est les Vosges, tant pis pour la propagande des marchands de canon qui ont porté à l'Europe un coup fatal avec la boucherie de 14-18) La création de la France date de la naissance de l'Etat royal sous Louis VII, vers 1145. L'idée prend corps avec Bouvines, en 1214. Qu'est-ce qui l'unifie? le sentiment d'une même origine nous disent Froissart et plus tard Machiavel, le fait de pouvoir se comprendre malgré les dialectes, et surtout le catholicisme "papiste" (qui opposera la France à l'Angleterre et au Saint-Empire). Cette idée est encore vivante dans les Mémoires de guerre de Charles de Gaulle quand il écrit: "Ce qu'il y a, en moi, d'affectif imagine naturellement la France, telle (…) la madone aux fresques des murs, comme vouée à une destinée éminente et exceptionnelle".

Il faut attendre la Révolution française pour que l'Etat s'emploie à faire la France non plus avec ses particularismes locaux mais contre eux.

Le livre de Pierre Bonte est l'illustration de son style unique, synthèse a priori improbable et néanmoins réussie de nostalgie et d'optimisme. Un style chtimi? C'est en tout cas du vécu, plein d'odeur de foin, de coups de coeur et de coups de pinard. Bref: un ravissement. Tous les Français sont des provinciaux? Assurément. Mais tous les Français sont de Paris aussi; c'est là, comme disait Sacha Guitry grimé en Louis XI dans Si Paris m'était conté, notre dénominateur commun. Et cela, il est bien placé pour le savoir, notre sympathique Pierre Bonte. . . national.
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Comme l'écrivait si bien Fernand Braudel, il n'y a pas une France mais DES France. Et l'Histoire a montré que, sans arrêt, la France "plurielle" a contredit la France une qui la domine..
Pierre Bonte, avec beaucoup de talent et d'humour nous entraîne dans cette France plurielle, qui fait le délice des écrivains, des hommes politiques et des touristes.
Qu'est ce qui fait l'identité régionale? c'est ce que Pierre Bonte nous montre au travers d'anecdotes, de faits historiques et de témoignages divers d'artistes et d'hommes politiques.
Une histoire comme on l'a peu racontée jusqu'ici.
On apprend ainsi que l'inimitié entre l'Alsace et la Lorraine remonte au XVIème siècle, plus précisément en 1525, époque où les troupes du duc de Lorraine sont venues mater une révolte de paysans alsaciens, massacrant des milliers d'insurgés et pillant leurs récoltes.
On suit les déboires De Balzac qui se réfugiait à chaque fois dans sa Touraine natale lorsque les créanciers le traquaient.
Certains Français ont remarquablement incarné leur région natale, à l'instar de Georges Pompidou, ancien Président de la République, natif du Cantal et fort joliment appelé "Bougnaparte" dans les colonnes du Canard Enchaîné dans les années soixante..
Bref c'est une jolie promenade qui nous fait aimer encore plus nos régions et apprécier notre diversité.
Pierre Bonte, né en 1932, est natif du Nord, région chère à son coeur comme il le souligne plusieurs fois au cours de ce livre. Il a travaillé à Ouest-France et a animé plusieurs émissions de radio et de télévision, dont le très célèbre "Petit Rapporteur", émissions qui lui ont permis de parcourir la France et de visiter plusieurs milliers de communes.
Il a écrit plusieurs livres déjà sur la France rurale.
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Un livre bien sympathique surtout en ces temps de désamour de la France, au moment où il n' y a jamais eu autant de racisme et d'incompréhension entre toutes les personnes qui composent cette France plurielle et multiculturelle. Cet essai recentre tout cela et nous montre qu'il n'y a pas une France mais des France et ce depuis toujours.

J'ai beaucoup aimé la verve de l'auteur qui utilise l'humour et l'autodérision pour nous donner des informations sur notre beau pays. C'est un livre qui déride et qui ne se prend pas au sérieux, le choix de raconter à l'aide d'anecdotes, de témoignages et de faits historiques. Très bonne idée de se référer à des personnalités et en particulier des écrivains.

C'est un livre que l'on peut lire en plusieurs fois car les régions sont répertoriées et il est facile de trouver en fonction de notre envie de découvrir les régions. Il est, je pense très fréquent et logique de choisir sa région d'origine comme première lecture. Je me suis régalée, j'ai appris beaucoup et de façon ludique. Ca passe par la gastronomie, l'agriculture, les spécialités locales dont on peut trouver quelques adresses en fin de livre.

Ce livre est un hymne à nos régions, à notre diversité et à notre pays qui fait du bien. A l'heure du découpage des régions , un hommage qui fait du bien.

VERDICT

Un livre à offrir aux amoureux de notre beau pays.

Lien : https://revezlivres.wordpres..
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C’est dans le cadre d’un partenariat avec les Éditions Fayard et Gilles Paris que j’ai pu découvrir ce livre.

La question régionaliste, me connaît, sachant que cela fait maintenant presque 10 ans que je vis à Barcelone, capital de Catalane. Certes, il est difficile de vouloir comparer la France et l’Espagne sur ce domaine, sachant que la construction de l’un n’a rien à voir avec la construction de l’autre.

La France fut créée sur l’unité et la liberté et en Espagne cette unité fut une imposition de la dictature.

Mais la question n’est pas là, car avant d’être catalan d’adoption, je suis Bourguignon de cœur et de naissance.

L’avantage du livre de Pierre Bonte, il n’est pas question de le lire comme un roman, de la première à la dernière page, mais bien de le lire à la manière d’un dictionnaire, cherchant la région qui intéresse le plus. Et il va de soit que j’ai commencé par le chapitre « Les Bourguignons ».

À lire les quelques pages qui traitent de ma région, de mes gens, j’ai ressentis une sorte de fierté, d’honneur, je me suis reconnu dans l’image que Pierre Bonte donne des Bourguignons. Il parle du Kir, du ban bourguignon, de notre nature et nos vignes.

Dans l’introduction Pierre Bonte parle de l’attachement avec sa province d’origine qui s’exprime par une certaine fierté qui peut tourner parfois au chauvinisme, un lien social qu’il ne faut pas négliger.

C’est un livre qui joue, certes sur des clichés, qui les explique, mais donne une belle image de cette France des régions, un livre à lire, a feuilleté.

ET pour la petite anecdote, les artistes qui viennent se produire dans ma belle région qu’est la Bourgogne, finissent immanquablement par danser et chanter un ban bourguignon. ;)
Lien : http://bouquinovore.blogspot..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
J'ai une pensée, en quittant les Charentais, pour l'auteur inconnu de "La pêche aux moules", qui était des leurs. LA chanson fétiche du "Petit Rapporteur" appartient en effet au folklore saintongeais.
Dans la version d'origine, d'ailleurs, ce ne sont pas les "gars de la ville-ville-ville" qui prennent le panier des demoiselles, mais "les garçons de Marennes", commune charentaise célèbre depuis très longtemps pour la qualité de ses coquillages.
Quand Jacques Martin s'est permis de modifier les paroles et la gestuelle (en nous faisant mouliner des avant-bras), il a reçu des protestations indignées de quelques puristes charentais.
La presse régionale a pris le relai.
Pour calmer le jeu, lors d'un Noël, le président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, a invité le groupe folklorique Aunis-Saintonge à venir interpréter la chanson dans son intégralité à l'Elysée.
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La mémoire des peuples m'a toujours étonné. En Alsace, quand un enfant se montre trop turbulent, il arrive encore qu'on lui dise: "Attention, si tu n'es pas sage, les Suédois vont revenir!"
Vous savez de quand date l'invasion des troupes suédoises, qui fut d'une grande cruauté, il est vrai? Elle remonte à la guerre de Trente Ans, en 1632!
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