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Jean-Pierre Carasso (Traducteur)Jacqueline Huet (Traducteur)
EAN : 9782020484947
188 pages
Seuil (04/09/2001)
3.17/5   52 notes
Résumé :
Jamaica Kincaid raconte l'histoire de son frère mort du sida à l'âge de trente-trois ans, pour n'avoir pas pris soin de lui-même. Son incapacité à peser soigneusement et à accepter pour s'y adapter le ça va ça vient de la vie, les périodes intermédiaires, c'était le fait qu'il vivait en un lieu où le gouvernement, composé de gens de son propre teint, de sa propre race était corrompu et ne se souciait pas que lui ou d'autres gens comme lui vivent ou meurent. Ces lign... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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« Je suis devenue écrivain par désespoir, de sorte que quand j'appris que mon frère était mourant, j'étais familiarisée avec l'acte qui me sauverait : j'écrirais à son sujet. »

Jamaica Kincaid se raconte. Son frère, sa mère, la fratrie et les relations entre toutes ces personnes sont très touchantes, voire brûlantes. Elle a une écriture très particulière, lancinante presque hypnotique. Difficile au début de s'adapter à son rythme, empli de répétitions, comme si de se redire lui permettait d'avancer par petits pas car il est des choses si lourdes à dire qu'il faut s'y reprendre à plusieurs fois pour les sortir de soi.
Les relations avec sa mère ont été très difficiles. Une femme forte qui s'aime dans la lutte.

« Un jour qu'elle se plaignait à moi de sa santé, je lui dis en plaisantant, ''Oh, maman, tu nous enterreras tous'' ; elle répliqua, ''Tu crois'', et elle rit, mais je ne ris pas, je ne pouvais pas rire, j'étais – je suis – un des ''nous''. »

Elle découvre après des années où elle est restée loin d'Antigua que son frère est gravement malade. Elle retourne le voir et découvre à nouveau la pauvreté et le rejet des maladies ''honteuses'', les dispensaires où les médicaments font défaut et les malades sont gangrénés. Elle y retrouve sa mère, toujours prête à soutenir un enfant malade, la mère nourricière. Elle tente une reprise de dialogue avec son frère, mais après tant d'années d'absence, le connait-elle ? « avec ses ombres finissant par l'emporter sur la clarté, de telle sorte que pour finir, quiconque voudrait le connaître devrait s'appuyer sur cela, des ombres. »

Un livre assez difficile qui donne une vision de la vie à Antigua et nous fait entrer dans une famille où le drame couve. Jamaica Kincaid au détour d'une phrase livre du lourd, un effet choc. Personnellement, la description des émotions entre elle et sa mère ont été très bouleversantes.

« J'aime les gens dont je suis issue et je n'aime pas les gens dont je suis issue, et je ne sais pas vraiment ce que cela signifie de le dire, sinon qu'une telle chose, pas d'amour maintenant et beaucoup d'amour maintenant, ces sentiments ne sont pas permanents »
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"Mon frère" est un récit autobiographique où l'auteure revient sur une douloureuse épreuve ; celle liée à la mort de son frère des suites du sida à Antigua.
Elle y était revenue, peu avant des Etats-Unis lui rendre visite alors qu'il agonisait, dans un climat social inconséquent. Il est donc question de regrets, que ces retrouvailles interviennent en de si tristes circonstances, et après vingt ans d'absence. Vingt ans de non-dits et de secrets avec les siens dont sa mère.

Aussi, cette disparition déclenchera une série de questionnements intérieurs sur les évolutions de son pays natal, son enfance, sa famille de naissance et celle qu'elle a fondée.
Les traducteurs ont manifestement voulu préserver le langage parlé antiguayen , d'où les tournures syntaxiques particulières. L'ensemble est néanmoins poignant et instructif sur les dysfonctionnements d'une famille dans cette petite île des Antilles.
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Kincaid apprend que son petit frère est mourant, victime du sida, à l'hôpital St. John's. Elle retourne alors à Antigua, l'île de son enfance. Elle y retrouve sa mère avec qui elle entretient des relations difficiles, douloureuses. Une mère qui n'est tendre et aimante que lorsque l'objet de son amour est vulnérable, dépendant. Kincaid a quitté l'île à l'âge de 16 ans, elle est maintenant mariée, a des enfants. Elle redécouvre Antigua dépourvu de tout, cette île qui tombe littéralement en morceau, un peu à l'image de son frère. Elle se souvient de la passion qu'entretenait son frère pour le jardinage, des conversations emplies de reproches avec sa mère, en forme de rancune mutuelle. La mère qu'elle est devenue passe au crible la mère qui l'a élevée. Avec beaucoup de franchise et d'humilité, l'auteur décrit et dénonce les conditions de vie sur l'île et la corruption qui la ronge. Entre culpabilité et impuissance, elle tente de soigner ce frère inconscient et dépendant de la gent féminine. Elle décrit les relations familiales, les dysfonctionnements, dans une psychanalyse littéraire parfois un peu alambiquée et répétitive, sans véritables repères ni chapitres. C'est un livre un peu maladroit à mon goût, mais j'ai apprécié la modestie de l'auteure, à la limite du masochisme, mais d'une jolie sensibilité.
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Et bien aucune critique sur ce livre et comment ! ¨Peu de chose à dire, le style est très particulier, alors se pose la question ! est ce voulu ? ou est-ce la traduction plus que passable ?
Aucun plaisir donc pour la lecture, des répétitions à tout va, la construction alors là on se demande aussi à quoi elle s'amuse.
L'histoire porte sur un sujet sensible : la perte d'un proche, mais l'auteur n'a pas su me toucher et pourtant je suis une hypersensible. Aucun sentiments dans ce roman qui est autobiographique. Malgré tout, l'auteur qui est donc la soeur de jeune malade, donne de son temps, de son argent pour soulager son frère qu'elle a très peu connu. Mais il n'y a pas d'amour dans tout ça. La mère et la fille ne s'aiment pas non plus. Pas d'attachement familial.
Donc très peu d'intérêt pour ce livre si ce n'est qu'on apprend comment dans des pays pauvres dépourvus de moyens médicaux, les premiers malades reconnus du SIDA ont été pris en charge. En fait, ils étaient admis à l'hôpital dans l'isolement sans soin ou presque. Les patients devaient se procurer leur traitement qu'on ne trouvait pas sur l'île, et même pour des médicaments plus basiques c'était à la famille de les fournir. On comprend mieux pourquoi les gens mourraient rapidement du SIDA alors qu'il existait déjà un traitement qui retardait la fin. On comprend aussi pourquoi le SIDA s'est répandu à la vitesse de la lumière, puisque "ce frère" même en ayant connaissance de sa séropositivité ne se privait pas de rapports non protégés, bravo l'égoïsme et l'inconscience de ces gens pourtant informés je préfère le préciser au passage. Ce garçon savait et pourtant il ne s'est pas abstenu sous prétexte que lui aussi on lui a fait un sale coup !
Ce livre est morbide au possible, le style plus que déplaisant et je me demande si je suis passée à côté de quelque chose sachant qu'il a obtenu le prix Femina étranger ! C'est pourtant l'un des prix que j'apprécie et bien je ne recommande pas ce livre car j'ai le sentiment d'avoir perdu mon temps au détriment des livres bien meilleurs qui m'attendent.
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Roman autobiographique, l'auteure nous parle de la mort d'un de ses frères, le plus jeune atteint du sida . Elle nous raconte bien plus que cela, la déchéance physique, le manque de soins , Antigua est une île pauvre, mais aussi le rapport social à la sexualité , les "besoins" des hommes, l'homosexualité, l'interdit de sexualité pour les femmes. Elle raconte tout autant la relation entre son île, les habitudes et la pauvreté et plus que tout elle relate combien sa relation à sa mère est compliquée.

Je n'ai pas exactement compris pourquoi le lien mère-fille était autant distendu mais il l'est et il colore son attachement à son île natale d'amertume.

C'est un texte un peu étrange, pudique et impudique, emprunt de tristesse et de violence sous jacente, dérangeant mais pas désagréable.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ma mère adore ses enfants, je veux le dire, à sa manière, et cela est très vrai, elle nous aime à sa manière. C'est sa manière à elle. Elle ne s'est jamais avisée que sa manière de nous aimer pourrait n'être pas la meilleure chose pour nous. Elle ne s'est jamais avisée que sa manière de nous aimer pourrait l'avoir servie elle mieux qu'elle ne nous a servis, nous.
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Quand j'ai vu mon frère couché dans le lit de l'hôpital, mourant de cette maladie, il avait les yeux fermés, il était endormi (…) ; ses mains reposaient sur sa poitrine, l'une par-dessus l'autre, juste sous le menton, dans cette pose pieuse des morts, mais il n'était pas mort à ce moment-là.
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Et j'ai pensé alors, avec plus d'amertume que je ne l'aurais fait dans d'autres circonstances, à la grande malchance de ceux qui ne peuvent rendre responsable le racisme du tour malheureux, désastreux que la vie prend parfois ; parce que la dureté de vivre, les revirements bizarres, le hasard, les occasions manquées, tout ce qui dépend de la grâce de Dieu est si impossible à accepter. Et ce doit être, d'une certaine manière, bien agréable, de pouvoir en rendre responsable ce mal qui n'est que trop réel, le racisme. Mais ce n'était pas le racisme qui avait fait que mon frère était couché à mourir d'une maladie incurable dans un hôpital du pays où il était né; c'était un pur accident de la vie, c'était sa propre faute, l'absence de soin qu'il avait pris de lui-même...
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Les morts ne meurent jamais, que je le dise encore une fois.

Et je pense à ma maman...
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Video de Jamaica Kincaid (2) Voir plusAjouter une vidéo

Jamaica Kincaid : Mon frère
Olivier BARROT, au château de Chenonceaux, présente le dernier roman de l'écrivain Jamaïca Kincaid, "Mon frère", publié aux éditions l'Olivier.
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