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160 pages
Nadeau Maurice (15/09/2023)
4.44/5   8 notes
Résumé :
"L'infini des nuits se compte en continents qu'on arpente en songe quand on sommeille à peine" . Après les "Ecritures carnassières" qui narraient par bribes des moments de sa vie, Ervé explore ses errances nocturnes, les nuits kaléidoscopiques qui auraient pu l'emporter ou celles qui l'ont sauvé, cet espace autre où la solitude se fait ouatée, où il peut se cacher et dessiner un destin secret. Ces nuits sont peuplées de leur cortège d'âmes brisées, des femmes fugace... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
La lecture d'Écritures carnassières m'avait beaucoup secouée surtout par la franchise du propos et la qualité de la plume qui est très particulière. Une plume écorchée, sèche avec une pointe de poésie qui achève de fendre le coeur du lecteur.
Morsures de nuit est un miscellanées, entre témoignages, rêveries cauchemardesques, souvenirs et introspection.

J'ai trouvé ce texte plus difficile à lire que le précédent. Il a fallu encaisser les coups portés par les mots. La plume y est toujours aussi belle, le récit encore plus direct. C'est cru, avec un rappel au corps et à ses exigences, très prononcé. Si Ervé nous relate les errements de l'âme il nous relate aussi ceux du corps. Un corps détruit par des années de maltraitance, de négligence. Quand l'âme et le coeur sont en souffrance et que rien ne semble pouvoir les apaiser, elles entraînent le corps par le fond, comme pour harmoniser le tout. Une auto destruction généralisée, à coup de drogues, d'alcool, de ruminations. Ces textes ,nés d'une nuit qui semble éternelle, sont dépouillés d'espoir. Un constat, un état des lieux, sans embellie, juste la vérité crue. Une mise à nue qui n'épargne ni le lecteur ni l'auteur. Il faut du courage pour écrire comme ça.

Derrière les mots on ressent la détresse de ne pouvoir vivre autrement, de ne pas savoir faire mieux, de ne pas avoir appris à vivre. Ne pas avoir guérit des blessures d'enfance, ne pas avoir pu empêcher d'autres blessures. Peut-on mourir d'avoir le coeur avide d'amour ? Peut-on mourir d'aimer trop pour aimer bien ?

Ervé nous rappelle que derrière chaque homme ou femme saoul, effondré sur un banc ou à un coin de rue, drogué, affamé, … il y a une personne, une âme en souffrance, des rêves brisés, quelqu'un qui ne sait pas vivre avec ses semblables, mais qui voudrait tellement avoir le mode d'emploi du monsieur tout le monde. Pouvoir jeter ses forces dans un combat qui aboutirai à un espoir d'avenir, au lieu de passer son temps à survivre. Pouvoir laisser tomber le masque, baisser la garde.
Une vie d'errance. Épuisante pour l'esprit, pour le corps. Vie choisie ? Vie subie ? Un peu des deux sûrement.

J'ai parfois dû arrêter ma lecture. Parce que c'est dense, intense, bouleversant et parce qu'il y a comme une fatalité. Il y a une véritable souffrance que rien ne semble pouvoir apaiser et un faussé d'incompréhension avec le reste de la société. Un faussé qui ne fait qu'enfoncer le couteau dans la plaie. Je tourne la dernière page avec un sentiment de tristesse infini, de gâchis et d'injustice. Comme une colère d'enfant qui m'étreint le coeur.

« A la différence de l'eau, la tristesse et la colère ne s'évaporent pas ».
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Pour se faire une idée des ombres qui parsèment les chemins d'errance de la marginalité, il faut lire Ervé et ses Morsures de nuit.
Il a mis beaucoup de sincérité ingénue à se dévoiler dans ce journal de rue, journal de survie traversé par des mots incandescents, véritable chapelle pour une vie brûlée pendant de nombreuses années par tous les bouts. Ses nuits sont épaisses, elles ne laissent guère passer les rêves s'évaporant très vite en volutes de fumée, à coup de joint, à coup de poing, à coup d'alcool. À coup de coeur aussi entre rencontres d'ivresse, frères de galère, amours fugaces, tout un peuple broyé qui disparaît très vite tels des papillons de nuit.
Mais ces textes intimes ne sont pas un journal de défonce. Cheminant sans cesse sur une ligne de crête entre autodestruction et instinct de vie, l'auteur nous offre un véritable autoportrait chair à malheur et à révolte depuis son enfance qui n'a rien de tendre. L'écriture s'élève alors comme une rédemption au milieu de la misère, face aux heures fragiles où la raison vacille et la lassitude peut être dangereuse, il reste l'écriture...et Ervé nous offre de belles pages.
Entre phrases travaillées comme une matière qu'il faut parvenir à capter et phrases immédiates, les mots se bousculent créant quelques carambolages poétiques à même de donner plus de profondeur à nos propres existences.
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C'est avec « Ecritures carnassières » (même éditeur – avril 2022) qu'Ervé avait entamé l'évocation de ses ressentis de SDF. Il récidive ici dans un second volume tout aussi puissant avec lequel il nous plonge au coeur de ses nuits tragiques, nourries de drogue et d'alcool, de cauchemars et de rêve, de violence et de rares moments de tendresse.
De taudis insalubres en portes cochères battues par le froid, la pluie et le vent, Ervé erre avec ses compagnons d'infortune, membre d'une corporation dont il se détache pour résister, avec la lecture comme remède à l'ennui et l'écriture pour guérir. Et si la mort rôde en permanence autour de lui, prête à l'expédier dans un néant auquel il aspire régulièrement, Ervé parvient à cohabiter avec la nuit et ses méfiances et à reconnaître les belles rencontres.
Enfant de la DASS, Ervé pose sur sa condition un regard brut, violent et dénué de compassion et c'est peut-être ce qui est le plus difficile à accepter...
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Cela parle de la mort, de la dope, de l'alcool, des potes, de ses filles, ses "poumons", de la mort et encore de la mort.

Ce bouquin, introspectif, est composé de chapitres brefs, percutants. Comme l'écriture. Une écriture directe, qui ne ment pas, qui transpire la marge, les marges de la société. Nous avons tant besoin d'apprendre dans les marges.
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Morsures de nuit de l'écrivain Ervé est un récit intéressant sur la condition des SDF dans notre société.

En effet l'écrivain qui a lui-même vécu dans la rue, s'est inspiré de sa vie pour en faire un témoignage pertinent et envoutant dommage que certains passages sont inégaux notamment ceux qui sont poétiques que j'ai eu du mal à comprendre, cela reste tout de même un bon livre.
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critiques presse (2)
Bibliobs
13 décembre 2023
A 50 ans et des poussières, Ervé publie la suite d’« Ecritures carnassières » et continue, incisif et tranchant, le récit de sa vie de SDF. Un livre d’une poésie folle, écrit au ras du sol et à ciel ouvert.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
20 novembre 2023
En clochard céleste, il dessine la carte d’une vie sans lieu pour emprunter les « passages d’Ervé » : puisque personne ne l’attend, que sa maison n’est nulle part, il se réfugie en lui-même, partout.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La Seine est fragile de légère glace courante sur son léger flot. Il a gelé cette nuit. J'ai les os transis. Mes mains tremblent. Absence d'alcool au si tôt matin ? Ma colonne n'a plus rien de vertébrale et je m'ennuie. Un poison dans le cœur et un poinçon dans le dos. Je souffre comme il faut. Je suis pâle comme linge. Pourri de tristesse. Que mes mains cessent de trembler et je pourrai envisager l'avenir. Mais que joie, il fait froid et sec. Il ne pleut pas.
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Inlassablement et avec urgence, je voudrais écrire tout ce que j'ai envie de dire, de raconter ou de narrer, tout le beau et le pire, bien avant de me perdre de vue ou qu'alors se phagocytent ma pensée, mes souvenirs et mes rêves perdus.
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Au vent du soir, j'ai dans les écoutilles les blessures de la journée. Une lame de fer dans le gosier fredonne le goût du sang. Sur les vitres oculaires cernées de fatigue, une mouche s'alourdit comme repue par de cadavériques repas. Une fois de plus j'ai pris cher.
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