AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782258100640
320 pages
Presses de la Cité (20/03/2014)
3.1/5   49 notes
Résumé :
Dans l'univers de Moxyland dominé par les nanotechnologies, la liberté est devenu un luxe et l'objet d'un combat sans merci.

Le Cap, dans un futur proche...
Au sein de la société ultra technologique qu'est Moxyland, le monde virtuel a pris le pas sur le réel. Le téléphone portable, qui contient systématiquement les données personnelles de chaque citoyen, est un passeport obligatoire, sinon vital. Par ce biais que le contrôle de l'individu est d... >Voir plus
Que lire après MoxylandVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
3,1

sur 49 notes
5
1 avis
4
6 avis
3
5 avis
2
3 avis
1
1 avis
Bienvenue dans une Afrique du Sud ultra-technologique. Un pays où le téléphone portable est devenu une extension de soi et sans lequel il est devenu impossible de vivre (comme une carte d'identité qui sert en plus à payer, se déplacer, interagir…). Un monde hyper-connecté dans lequel les droits fondamentaux de l'homme sont bafoués par un état policier.

Bienvenue dans une sorte de 1984, version technologique et virtuelle.

Lauren Beukes va loin dans sa description d'une société à la fois policière et régie par le marketing. La pub est partout, elle contrôle vos envies et vos moindres faits et gestes.

Moxyland est une plongée flippante dans ce que peut devenir nos sociétés dans un avenir proche, là où l'humain perd sa place au profit des chimères de la technologie.

Pour décrire un tel environnement, Lauren Beukes a vraiment une imagination débordante. Les idées fusent à une vitesse folle ; accumulation d'inventivité technique fascinante mais surtout angoissante.

Une atmosphère anxiogène dans laquelle nous suivons quelques personnages en quête d'identité et s'insurgeant (volontairement ou non) contre cet ordre si établi.

Mieux vaut ne pas être réfractaire aux termes technologique si on se lance dans cette lecture. Les personnages sont tous des hyper-geek, dans cet univers si loin si proche du notre.

L'auteure utilise intelligemment ce contexte pour développer des thématiques très intéressantes sur la manipulation de masse et le pouvoir des marques commerciales. C'est la grande force du roman, décrire cette sorte d'apartheid entre ceux qui sont connectés et les autres, dans cette Afrique du Sud encore meurtrie par son passé.

Les chapitres sont autant de tranches de vie des différents protagonistes, alternant les points de vue. Dommage que l'histoire et le rythme du récit en pâtissent. Les descriptions de cette humanité déshumanisé écrasent l'intrigue de leur poids et l'accumulation des termes techniques rendent parfois difficile l'empathie envers les personnages.

Moxyland est un roman d'anticipation qui prédit de manière inquiétante ce que nous touchons déjà du doigt. Pour preuve, le roman est sorti en 2008 (édité en France en 2014) et certaines des dérives technologiques décrites sont déjà en train d'entrer dans notre vie. Rien que pour ça, ce livre est à lire avec attention. Effrayant.

Un grand merci aux Presses de la cité et à Babelio pour cette lecture.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          260
L'Afrique du Sud dans quelques décennies. Tout y est exacerbé : la pauvreté, avec ses quartiers délabrés, où l'on croise des vagabonds ou des épaves humaines défoncées à l'alcool ou à la drogue de faible qualité ; la violence policière, avec ses policiers accompagnés de chiens modifiés et capables de repérer leurs proies à une distance phénoménale ; ses enclaves de technologie et de luxe réservées aux riches, aux vedettes, aux privilégiés de tous ordres.
Pour nous servir de guides, Lauren Beukes met à notre disposition quatre personnages : Kendra, photographe décalée, qui a accepté de se mettre au service d'une grande marque et va donc recevoir un traitement expérimental, se transformant ainsi en publicité vivante ; Toby, équivalent d'un youtubeur en pleine ascension, surtout intéressé par la gloire et le nombre de femmes qu'il culbute pour ne plus jamais les recroiser ; Tendeka, activiste militant, en lutte contre cette société injuste ; Lerato, informaticienne de génie, travaillant pour une grosse boite et vivant dans le luxe, mais se trouvant encore vers le bas de l'échelle et pressé de la grimper, cette échelle.

Je m'y suis pris à deux fois pour lire Moxyland. La première fois, je n'ai pas dépassé le troisième chapitre, agacé par cet excès de mots tendance, d'expressions et de concepts à appréhender rapidement pour pénétrer l'histoire et la société. Mais la deuxième fois a été la bonne : j'ai avalé ce roman, tant le monde décrit est saisissant car bien trop proche du nôtre (l'auteur, journaliste, a étudié de près certains aspects évoqués dans ce livre), mais aussi parce qu'il est assez facile à lire (quand on a passé le stade du langage branché/local de Toby, essentiellement). L'histoire est prenante (pas d'une grande originalité, mais bien menée et sans temps mort, avec une nette accélération sur la fin, les chapitres raccourcissant) et les personnages suffisamment riches pour nous toucher (malgré quelques facilités et clichés : l'artiste hors du monde et des réalités ; la jeune cadre aux dents très longues et sures de son talent ; le militant gay prêt à tout risquer pour sa cause ; le jeune branché fier de son pouvoir de séduction et salement égoïste).

Et en ces temps d'épidémie et de confinement, je n'ai pu m'empêcher de chercher inconsciemment des points communs, des résonances. Et bien évidemment, j'en ai trouvé, qui mettent mal à l'aise, tant on peut imaginer que certains aspects de cette narration sont ô combien réalistes et risquent de nous tomber violemment dessus dans l'avenir, plus ou moins proche. Tremblez, citoyens ! Ou préparez les fourches !

Challenge auteure SFFF
Commenter  J’apprécie          140
Une très bonne découverte. Lauren Beukes nous emmène dans une Afrique du Sud un peu futuriste ( de quelques années) et pourtant d'un réalisme poignant sur notre avenir proche. Société ultracapitaliste, technologie à outrance et Etat policier, le futur n'apparaît guère séduisant et pourtant est-ce si loin de notre possible futur? Confrontés à cette société sombre, on suit le parcours de 4 jeunes qui, à leur manière, ne veulent pas s'imbriquer dans le monde qu'on leur offre. On finit par s'attacher à eux, plus ou moins selon les personnages. Si il m'a été difficile de me plonger dedans au début - on est direct immergé dans le bain- je me suis surprise à vouloir à tout prix savoir la suite. Pour moi qui n'est pas une fan de SF, ce livre m'a plu. Je le soumets à l'échange pour qui voudra le découvrir également.

Challenge Déductions élémentaires
Challenge Multi-défis 2018
Challenge Mauvais Genres
Challenge le tour du scrabble en 80 jours - 2
Commenter  J’apprécie          150
Kendra, artiste photographe et enseigne publicitaire vivante, Toby, blogueur-vidéaste-grande gueule, Tendeka, activiste idéaliste anti-capitaliste et Lerato, programmeuse et pirate informatique à ses heures, quatre sud africains du Cap qui vont se retrouver, chacun à leur façon, en lutte avec le système.

L'ambiance générale de Moxyland est un bon mélange de William Gibson et de Georges Orwell. Sombre et pessimiste, et malheureusement réaliste. Dans le futur dépeint par Lauren Beukes, les corporations ont pris le pouvoir, la société est ultra-technologique et ultra-sécuritaire. le téléphone portable devient un outil de contrôle, qui contient toutes nos données personnelles, sert de carte d'identité et de moyen de paiement. En cas de crime ou de délit, l'une des pires sanctions possibles est le « désamorçage » : être déconnecté du réseau pour une période donnée. Quand on est désamorcé, il est impossible de payer quoi que ce soit, de prendre les transports en commun, d'accéder aux lieux publics... On se retrouve rapidement en marge de la société.

Moxyland est le genre de bouquin à ne pas lire si vous n'avez pas le moral, parce qu'il risque de vous le saper encore plus. Mais c'est un excellent bouquin, qui fait réfléchir, comme les modèles que j'ai cité plus haut. J'aime l'écriture de Lauren Beukes, âpre et rude comme le monde qu'elle décrit, mais humaine, comme ses personnages.

Autre chose que j'ai apprécié, Moxyland est radicalement différent, dans son propos et sa forme, de Les Lumineuses, autre roman de Lauren Beukes, preuve que l'autrice est à l'aise dans plusieurs registres. Cela donne envie de découvrir le reste de sa bibliographie.

Un roman que je recommande aux amateurs de cyberpunk.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
Commenter  J’apprécie          163
Je suis passée par beaucoup d'émotions en lisant ce roman. Tout d'abord, je n'ai rien compris et j'ai failli abandonner cent fois avant la page 50. Mais puisque je lisais ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio, je me suis forcée à faire un petit effort. Dans cette première partie, le vocabulaire est très compliqué, ou plutôt spécifique, si bien que parfois je ne parvenais pas du tout à visualiser de quoi il pouvait être question. Mais petit-à-petit on s'habitue. Au bout d'un moment, j'ai commencé à vraiment accrocher à l'histoire, ou plutôt à certains personnages. le récit est raconté tour à tour par quatre héros, Kendra, Tendeka, Lerato et Toby. J'ai bien aimé lire les récits des trois premiers. Quant au quatrième, Toby, c'est celui qui m'a paru le plus hermétique tout au long du roman, même si petit à petit je l'ai de mieux en mieux compris. Chaque personnage est vraiment différent et évolue dans un cercle également différent. Au fil du récit, le lecteur reconstruit les liens qui les unis, mais également ce qui les différencie. Kendra est une artiste photographe qui a laissé tomber ses études pour devenir un bébé sponsorisé, une personne qui arborera une toute nouvelle technique de tatouage pour faire de la publicité pour une grosse entreprise. Tendeka est un rêveur qui veut faire bouger les choses. Il s'occupe des gamins de son quartier avec son petit-ami et contracte un mariage blanc pour aider une réfugiée. Lorsqu'il s'aperçoit que les petites actions n'ont que de petits effets, il décide de suivre les conseils d'un inconnu sur un tchat et d'aller plus loin dans son action. Lerato est tout le contraire : bébé du sida, elle a été élevée dans un orphelinat sponsorisée par une grande université qui lui a permis d'avoir une excellente formation de programmatrice et de s'élever au plus haut de la société. Elle a tous les privilèges mais ses capacités et ses relations l'amènent parfois à transgresser la loi. Enfin, Toby est un être à part, bloggeur célèbre, joueur virtuel invétéré, drogué, qui lui aussi participe à des petites actions mais surtout pour le plaisir de les filmer et de faire le buzz sur son blog.

Quand on commence à vraiment comprendre le principe de cette société et les relations entre les quatre personnages, tout devient plus passionnant. Je n'arrivais plus à quitter le livre ! Cela dit, il y a encore beaucoup de vocabulaire qui, personnellement, m'a empêché de comprendre toutes les subtilités. La société sud-africaine du futur telle qu'elle est décrite ici fait peur et en même temps paraît assez réaliste. L'auteur nous livre une réflexion sur le totalitarisme assez poussée (on ne le comprend que dans les toutes dernières pages), et également sur les avancées technologiques qui ne sont pas forcément un bienfait. Dans cette société, les téléphones portables sont au coeur de la vie : passeport mais également carte d'entrée pour certains quartiers, le métro, les immeubles… il sert également d'unique moyen de paiement. Ce qui fait qu'une personne n'ayant pas les accréditations nécessaires ne peut pas aller où elle veut. Et si quelqu'un est reconnu coupable d'un délit, on le « déconnecte », on lui coupe son téléphone pendant quelques heures, quelques années voire définitivement. Les « déconnectés » se retrouvent à la rue, obligés de mendier pour survivre, ou envoyé à la Campagne.

J'ai trouvé toute cette société très intéressante, ainsi que l'histoire de ces quatre personnages. Mais la fin m'a énormément déçue ! Avec cette fin, je suis vraiment en manque d'explications, en manque de descriptions, d'approfondissements, en manque de passion. En effet, beaucoup trop de choses restent floues pour moi (sans en dire plus sur ce qui va se passer pour les personnages…) Je trouve dommage d'inventer une société comme celle-ci et de ne pas l'exploiter à fond. J'aurai aimé savoir ce qu'il se passait dans les Campagnes si redoutée, j'aurai aimé savoir si la Révolution était possible, et tant d'autres choses encore.

Bref, un roman qui ne m'a pas laissée de marbre mais pour lequel j'éprouve surtout de la déception, comme s'il manquait une fin ou une suite pour que l'histoire soit complète.

Merci beaucoup à Babelio aux Presses de la cité pour me l'avoir fait découvrir !
Lien : http://blogonoisettes.canalb..
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Le fait est que tout est possible, du moment que nous sommes prêts à renoncer à nos droits par facilité, ou pour en tirer quelque illusion de sécurité. Notre propre dystopie, lumineuse et reluisante, n'est jamais qu'à un gouvernement totalitaire de nous.
Commenter  J’apprécie          60
Les gens sont toujours aussi économiquement baisés que par le passé, et en plus ils sont malades, maintenant. Ou, pire, ils essaient de s’échapper malgré leurs maladies et apportent leurs microbes avec eux depuis la Campagne. Ça entraîne des chiées d’épidémies, partout, et des mesures sévères, aussi moches que celle du moche vieux temps, quand la police lançait l’assaut pour placer en quarantaine et déporter des quartiers entiers.
Commenter  J’apprécie          30
A tout ce dont une fille peut rêver. Un poney. Le grand amour. Une bague en diamant. Une belle voiture de fonction. Une vue sur la mer, un endroit à moi, vraiment à moi, sans colocataire. Un travail important, vous voyez, dans le cadre duquel je peux apporter une véritable et significative contribution à la société, encore que je peux aussi me contenter d’un travail stimulant et remarquablement bien rémunéré, avec des opportunités internationales en pays développés. Peut-être un jour…
Commenter  J’apprécie          20
Bref, ce n’était qu’une question de temps avant que les multinationales déclarent tout ça illégal, ou du moins réservé à un usage spécialisé. Mais la notion d’illégalité ne s’étend pas aux pays en voie de. L’essentiel du matos qu’on trouve ici, à présent, vient d’Asie ou d’Afrique centrale, si bien que les puces ne parlent ni anglais, ni xhosa, ni n’importe laquelle de nos onze langues nationales ; tout est en cantonais, en portugais ou en kinyarwanda.
Commenter  J’apprécie          20
Le stylo biosig avec lequel j'ai signé (ici, ici et là) est garni de barbelures microscopiques qui ont prélevé quelques cellules de peau sur mon pouce pour les mélanger à l'encre. J'ai donc signé avec mon sang. Ou plutôt avec mon ADN, ce qui est à peu près la même chose.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Lauren Beukes (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lauren Beukes
The Shining Girls - Book Trailer
autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (125) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4898 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..