AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791031204697
148 pages
Editions Ateliers Henry Dougier (21/03/2019)
3.94/5   16 notes
Résumé :
Un homme, sauvage et solitaire, écorché par la vie.

La première fois dans sa jeunesse avec le rire perdu d’un frère.
La seconde fois par son métier, militaire.
Et une obsession, ce bruit incessant des hélicoptères.

Dans son monde rude et éprouvant, deux femmes surgissent, s’interposent.
Il y a Annette, la nouvelle voisine. Elle a un trou dans la gorge et une voix de robot, mais elle ne lâche rien et profite de chaqu... >Voir plus
Que lire après Nique ta mère la mortVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
3,94

sur 16 notes
5
6 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
La Feuille Volante n° 1333 – Mai 2019

Nique ta mère la mortMarion Lecoq – Ateliers Henry Dougier éditeur.

Tout d'abord je remercie Babelio et les éditions « Ateliers Henry Dougier » de m'avoir fait parvenir ce roman.

Le narrateur est militaire, il part souvent, pour plusieurs mois, pour des « opérations extérieures » et la mort, bien entendu, il connaît puisqu'il la côtoie et même la tutoie. Cela fait quinze ans qu'il est dans l'armée et il aime ça. Quand il n'est pas en campagne, il aime marcher dans la montagne. C'est un solitaire, un peu sauvage, mal aimé par la vie, féru de mécanique mais obnubilé par le bruit des hélicoptères qui lui rappellent la guerre et ses destructions. Ce bruit l'obsède. Il est célibataire, récemment sorti d'une liaison tumultueuse, mais pourtant dans son quotidien, il y a deux femmes, une vieille, handicapée et malade, Annette, qui est sa voisine et une plus jeune, Nadège, qu'il rencontre un peu par hasard et qui ne lui est pas indifférente au point que partir à nouveau n'a plus le même attrait qu'avant. Ces deux femmes ont elles aussi leur croix à porter, Annette, c'est la maladie et Nadège c'est la solitude. Elles ont été cabossées par la vie comme l'a été son copain FX qui veut tellement disparaître que son prénom se limite à ces deux lettres. le narrateur lui-même n'a même pas de prénom et je l'imagine animé de la même volonté de transparence. Je le sens tellement détruit intérieurement qu'il n'a aucune volonté d'avancement. le décor autour d'eux est fait de casernes, de HLM, de friches industrielles peuplées d'ombres de migrants, pas vraiment de quoi s'extasier !
Comme tout le monde, il a des souvenirs d'enfance, un frère aîné, mort avant lui, dont le sourire, toujours présent à sa mémoire, le hante. Il voudrait en parler mais, auprès de sa mère, ce sujet est tabou, surtout qu'il a choisit de risquer sa propre vie avec le métier des armes, une manière de se révolter peut-être ? Quand il croise Nadège, elle et lui donnent cette impression de vouloir être heureux ensemble, de vouloir faire échec à cette sorte de malédiction qui les poursuit l'un et l'autre depuis longtemps. Une histoire d'amour est forcément unique, mais ne dure jamais bien longtemps. Un jour ou l'autre, l'un des deux y introduira le mensonge, l'adultère, la violence qui la feront éclater et si elle perdure ce ne sera que sous des apparences hypocrites comme c'est sans doute le cas de son copain Léo. Face à l'avenir, notre imagination est sans borne, elle s'habille d'illusions que nous prenons pour des promesses et auxquelles nous croyons très fort. Bien entendu la désillusion est au rendez-vous et avec elle la déprime quand ce n'est pas pire encore. On peut croire à l'histoire d'amour naissante entre le narrateur et Nadège, on peut quand même penser qu'elle connaître le sort de celles des autres !
La couverture a un petit côté original: cet homme qui se balance sous un l'hélicoptère en vol, a quelque chose d'insolite. le titre m'évoque un groupe de rap français, un genre de musique que je ne goûte guère. C'est peut-être aussi un cri de révolte, mais après tout la contestation est plutôt saine. On peut y voir une forme de rébellion tranquille, une façon de rire de tout qui est une façon de supporter cette vie ! Je me suis dit que ce roman allait peut-être apporter quelque chose d'autre puisque l'objectif de cette jeune maison d'édition est de « raconter », de briser les murs et les clichés en donnant la parole à des témoins souvent invisibles. Il y a l'histoire qui nous est donnée à lire et dans laquelle je ne suis pas vraiment entré malgré toute mon attention. Y est accolé le terme « Mort » ! Alors, se révolter contre la mort, pourquoi pas, mais cela me paraît être perdu d'avance. Nous sommes tous mortels, nous sommes nés et donc nous mourrons et depuis que le monde existe, les artistes, les philosophes ont réfléchi à cette fatalité. C'est un thème éternel qui fait sens, mais aussi une issue redoutée pour les uns et une délivrance pour les autres, puisque cette vie n'est pas toujours aussi belle qu'on veut bien nous le dire. Nous sommes tous les usufruitiers de notre propre vie qui peut nous être enlevée sans préavis et ce même si, dans nos sociétés occidentales, nous avons choisi de vivre sans penser à cette échéance pourtant inéluctable.

La présentation en courts chapitres facilite la progression dans l'histoire mais l'écriture, directe et sans recherche, qui s'apparente davantage à la conversation ne m'a pas vraiment accroché.

Je n'ai peut-être rien compris au message, je suis peut-être passé à côté d'un chef-d'oeuvre mais j'ai eu un peu de mal avec ce roman.

H.L.

Commenter  J’apprécie          60
Lire reçu dans le cadre de la masse critique de janvier, merci à Babelio et aux Ateliers Henry Dougier pour cette pépite !
Un mot pour résumer, la tendresse.
La tendresse des relations humaines lorsque les blessures des uns et des autres se rencontrent.

Comment surmonter les douleurs qu'elles soient dans nos coeurs ou dans nos corps, sinon en partageant la tendresse que nous portons en nous, et en la donnant à ceux qui nous entourent? Pas forcément notre famille, mais nos amis ou voisins aussi.

Le style est épuré mais non dénué de force. Marion Lecoq réussit le tour de force d'être tellement vraie dans les émotions, les ressentis, les ambiances, sans en rajouter.
Des petites touches, au gré des chapitres, courts eux aussi, et je me suis laissée embarquer de l'ombre à la joie.
Et je pense que son titre résume bien l'envie de vivre, quand on a connu le désespoir !

Livre qui en ces temps troublés redonne du baume au coeur et que je vous conseille ;-)
Commenter  J’apprécie          170
C'est le titre qui m'a le plus intriguée dès le début. Il n'est pas commun, il m'a fait penser à une sorte de pied de nez face à la mort, et je ne m'étais pas trompée après avoir fini cette lecture. La vie plus forte que la mort, malgré tout. J'ai aimé ce jeu de mots et la signification que lui donne l'auteure. Je découvre avec ce roman une nouvelle auteure et j'ai pu apprécier son style particulier, tout du moins pour ce roman.

Tout va tourner autour de quelques personnages, quatre au total. Une sorte de huis clos entre un homme, ses voisines et son copain. Lui, il est militaire, en permission. Il est obnubilé par le bruit des hélicoptères et attend une nouvelle affectation. Il a une voisine, Annette, en mauvaise santé, elle a une trachéotomie qui lui fait avoir une voix de robot. Il a un ami qu'il appelle FX qui a lui-même une soeur Nadège qui a une petite fille, Justine. Elle cherche un logement et l'homme va lui louer son studio. Tout ce petit monde va interagir entre-eux, s'entraider, se soutenir chacun dans des épreuves différentes. Des rapprochements vont avoir lieu. de belles notions d'humanité transpirent de ces personnages.

La première chose qui frappe quand on ouvre ce livre, c'est la construction. Des chapitres courts, parfois d'une longueur d'un seul paragraphe. Les phrases sont parfois courtes elles aussi, un peu hachées, donnant beaucoup de rythme à la lecture. Tout est écrit à la première personne du singulier, on se retrouve dans la tête du militaire. Ce « je » permet de mieux rentrer dans la tête du héros et d'être au plus près de ses sentiments et ses sensations. J'aime beaucoup ce procédé, ça donne un effet intimiste qui me permet de rentrer au mieux dans la vie du héros. La lecture se fait très vite, à cause de la construction mais aussi et surtout parce que le sujet est intéressant et que j'ai eu vite envie de savoir ce qui allait bien pouvoir se passer entre ce petit monde.

Marion Lecocq fait passer de beaux messages à travers cette histoire, de l'acceptation de soi, jusqu'à la solidarité, des valeurs qui manquent parfois dans notre société actuelle. J'ai aimé tous ces personnages, les infos sur chacun d'eux sont distillées au fur et à mesure, j'ai appris petit à petit ce qui était arrivé au militaire et pourquoi il était ainsi traumatisé. Annette est une personne touchante, optimiste et une véritable battante face à la maladie. C'est l'un de mes personnages préférés. Il y a dans chacun d'eux une urgence de vivre, défier la vie pour qu'elle dure encore plus longtemps, défier la mort pour qu'elle recule le plus loin possible et ne vienne pas frapper des personnes auxquelles on tient. Chacun d'eux pourraient être l'un de nous, ils sont très proches de la réalité, très humains. Ce qui les rend encore plus attachants.

J'ai passé plutôt un bon moment de lecture, une parenthèse de deux heures dans mon après-midi. Comme je le disais plus haut, le sujet étant intéressant, je me suis vite retrouvée immergée dedans. le style incisif, percutant, sans fioritures, donne une lecture poignante, où le lecteur ne peut pas faire autrement que de s'impliquer.
Ce roman est une belle surprise. J'avoue que je ne m'attendais pas ce qu'il me plaise autant. J'ai aimé son ton, son originalité, son impétuosité. Je pense que je vais suivre l'auteure et noter dans ma liste d'envie son premier roman Hors saison. Je suis curieuse de voir si elle a changé de style, s'il varie selon l'histoire ou les personnages. Bref, une envie de découvrir encore plus cette auteure.

Je vous recommande bien entendu ce roman particulier qui est un beau pied de nez à la mort. C'est un formidable message d'espoir et une ode à la vie que je vous recommande vivement.
Commenter  J’apprécie          10
Je remercie Babelio et les éditions Ateliers Henry Dougier pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique.

On ne va pas se mentir, c'est le titre qui m'a d'abord fortement interpellé. Puis la quatrième de couverture m'a intriguée.

On comprend qu'il s'agit d'une histoire de résilience, de drames à surmonter par une bande de personnages hétéroclites.

C'est d'abord le récit d'un homme, le narrateur du livre, dont on ne connait pas le nom et dont on devine qu'il est cabossé par la vie : militaire de profession, des bruits d'hélicoptères plein la tête, il n'a jamais surmonté la mort de son frère, s'est éloigné de ses parents, surtout sa mère, plongé dans l'abîme depuis la perte d'un de ses fils.
Il rencontre Annette, sa voisine, qui essaye malgré la maladie et une trachéotomie, de profiter du peu de temps qui lui reste à vivre. Puis son ami François-Xavier, dit FX, et la soeur de ce dernier Nadège, maman célibataire d'une petite fille.

5 personnes, aux parcours compliqués, qui apprennent à se connaitre, à s'apprécier et tentent d'être heureux ensemble.

C'est extrêmement rapide à lire, certains chapitres font une demi-page à peine, maximum trois. du coup on n'a jamais le temps de s'ennuyer, ça va très vite, peut-être un peu trop vite. On aurait aimé voir les personnages plus étoffés, en savoir un peu plus sur leur histoire, leur parcours, et en même temps, cette brièveté est aussi un atout. On va à l'essentiel. Cela n'empêche d'ailleurs pas de ressentir les émotions que fournissent ces relations qui se construisent progressivement au fil du récit.

C'était une jolie lecture, émouvante et convaincante.
Commenter  J’apprécie          70
Reprenons sur ce titre qui durant les trois quart de ma lecture m'a paru hors de propos, je n'en voyais pas l'intérêt et le trouvais au final assez rebutant, je me demandais comment une lecture aussi touchante pouvait porter un titre aussi réducteur, mais une fois ce court roman terminé, je comprends, ce titre reflète l'intensité de ce que ressent ce jeune homme, ce militaire entre deux missions à l'étranger qui partage avec nous quelques semaines de sa vie, comme un journal intime. Il vit des moments forts de sa vie, des rencontres qui l'apaisent mais ne parviennent pas totalement à le guérir de ses souffrances, à faire cesser ses angoisses… Difficile de vous en dire plus sans vous en dire trop.
Lien : https://livresque78.wordpres..
Commenter  J’apprécie          160

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
La soirée touche à sa fin.
On regagne la voiture.
Pendant le retour, personne ne parle, on savoure juste, les yeux perdis dans l'étroit faisceau des phares, tandis que la tête de Justine dodeline, appuyée contre le bras de sa mère.
Quand j'ai déposé tout le monde, je rentre, et je m'aperçois que j'ai encore ce sourire béat collé à la bouche. C'est la meilleure soirée que j'ai passée depuis longtemps. Promis, la prochaine fois, je me lance, je danse.
Commenter  J’apprécie          10
Je marche vite, pour semer derrière moi le bruit des hélicoptères et le sourire de mon frère. Pour semer mes larmes et ma colère. Me purifier dans l’effort, dans le silence habité de la nature, dans la beauté minérale des aiguilles rocheuses.
Commenter  J’apprécie          20
Elle appuie sur sa gorge pour parler. C'est un peu comme un talkie-walkie, on appuie pour parler, on relâche pour écouter.
Commenter  J’apprécie          40
Beaucoup de galériens, dans un étrange paysage où la beauté altière des montagnes se marie aux installations rouillées des usines abandonnées.
Commenter  J’apprécie          30
Annette y est allée, elle a farfouillé dans le bac des livres pour les petits, et elle a trouvé un livre où le héros était un robot. Elle a dit à la petite fille : « Tu vas voir, personne ne fait la voix de robot aussi bien que moi! » (p. 146)
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : destins croisésVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (26) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3676 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}