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EAN : 9782749133645
506 pages
Le Cherche midi (05/09/2019)
2.87/5   50 notes
Résumé :
Richard Kraft est interne en chirurgie pédiatrique au Carver Hospital, à Los Angeles. Au cœur de cette mégalopole, qui a renoncé à l’idée même de service public, la pression est permanente. Maladie du corps social, maladie du corps physique : tout est sur le point de se défaire, de voler en éclats. Dans cette atmosphère explosive, Richard et sa collègue thérapeute Linda essaient de soigner un groupe d’enfants malades, des enfants qui semblent en savoir plus long qu’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Découverte de l'écrivant et de son univers complexe et élitiste. Pour une élite dont je ne pense pas faire partie : beaucoup trop de références cryptiques, certaines faisant prendre conscience de passer à côté de quelque chose, d'autres encore plus ésotériques passant complètement inaperçues. Des notes en bas de page n'auraient pas été superflues. Auraient-elles été suffisantes?

Pourtant l'histoire est belle : celle d'un chirurgien pédiatrique ivre de fatigue et de dévouement, portant en lui une jeunesse au delà de l'ordinaire du commun des mortels, faite de multiples voyages et de rencontres édifiantes. Et d'une kiné survoltée, déterminée à lutter par tous les moyens pour la bande d'enfants au destin tragique, qui hante les couloirs d'un sordide hôpital public de Los Angeles.

La trame du roman est banale, mais le décor qui l'illustre est haute en couleurs, parsemée de contes et légendes universels, ayant pour point commun le rôle primordial des enfants : il en est ainsi de la légende du joueur de flûte de Hamelin, ou de la croisade des enfants.

Le résultat est un récit touffus, complexe, nécessitant des pauses pour reprendre son souffle ou tenter s'assimiler ce qui vient d'être lu. C'est une épreuve.

Conscience donc d'une valeur littéraire certaine, mais vécu de cette lecture comme d'un pensum.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Voici un roman- monde, touffu et dense , fiévreux: les premières pages sont ardues—-les phrases très longues——pétries de digressions qui freinent la compréhension .
Il ne faut pas être distrait , j'y ai passé une grande partie de ma nuit , me demandant si j'allais continuer ..

J'avais lu déjà en 2006 «  Le temps ou nous-chantions » du même auteur.

L'écriture est fouillée, un souffle brûlant , une maîtrise absolue d'Histoires et d'Enquêtes ,dans l'Histoire : une construction incroyable !

Richard Kraft est interne en chirurgie pédiatrique au Carver Hospital à Los Angeles .
Au coeur de cette mégalopole animée et grouillante il sera soutenu par sa collègue thérapeute Linda.
Ses mains clampent, tranchent, cautérisent .
Tous deux sont exténués , dévoués à l'extrême , par la charge de travail colossale , inhumaine de l'hôpital, où l'atmosphère est explosive , déterminés à lutter pour sauver une bande d'enfants au destin tragique : «  Une fillette trop petite pour ses 12 ans , qui tangue encore après des mois passés sur la tôle ondulée qui l'a portée pendant 950 kms en mer de Chine méridionale » ....

Lui vit sous pression , travaille dur , plongé dans le bain sans fond des sévices corporels , soigne les corps d'enfants malades , souvent atteints de cancers mais aussi victimes de l'Etat de la Société américaine, blessés par balles lors de tueries et de règlements de comptes , bains de sang inutiles et mortifères , enfants fauchés lors d'événements qui dépassent l'entendement : Crimes proprement américains ....

Powers décrit les maux de l'Amérique, la violence , la masse abrutie et dénaturée par les chaînes d’info en continu, mais aussi, en parallèle , les douleurs de ceux qui émigrent d’Afrique ou d’Asie vers les US , ce paradis trompeur ..et JOY, petite réfugiée cambodgienne surdouée ...

Lorsqu'il dissèque les comptes - rendus de fusillade , il donne des détails atroces à propos du mal fait aux enfants , un attentat dans une école en même temps que le quotidien perturbé d' enfants malades , souvent très pauvres !
Ainsi que la construction d'une école dans le sud- Est asiatique .

C'est perturbant , ambitieux , l'auteur véhicule l'horreur et le désespoir , une vision déroutante et cauchemardesque ...
Il ne cherche pas à rendre son roman plaisant .

Powers dépeint les errances métaphysiques de l'âme de Kraft, ses fulgurances et ses tourments , ses obsessions..

L'humour grinçant figure aussi dans ce roman multiple et foisonnant,pétri d'empathie pour les enfants ,difficile à évoquer , vaste fresque romanesque qui interpelle —- presque post - apocalyptique——- et fait réfléchir à propos des failles les plus noires de l'Amérique !

On n'en sort pas indemne .
Il y aurait eu encore beaucoup de choses à dire. ....
Cet ouvrage a été publié aux États - Unis en 1994 , resté inédit en France jusqu'au mois d'août 2019 .
Pourquoi ? Je ne sais pas ...
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« Opération âme errante » est à l'origine le quatrième roman, publié en 1994, de celui qu'on ne présente plus : Richard Powers. Il était resté inédit en France et les éditions du Cherche Midi ont donc eu la très bonne idée de le publier enfin. Les récits de Richard Powers sont toujours denses, presque fiévreux tant on y suit les circonvolutions d'un écrivain passé maître dans la description, l'expression des sentiments qui nous font chavirer, changer de cap dans nos vies. Nous faire comprendre les méandres de l'âme humaine, nous immiscer, nous plonger dans les fragilités, les contradictions, les ambivalences qui sans cesse nous conduisent au bord du précipice. Ce précipice justement, Richard Kraft, interne en chirurgie pédiatrique au Carver Hospital, au coeur de la mégalopole de Los Angeles, le côtoie quotidiennement. Richard Kraft vit sous une pression permanente. Il soigne les corps d'enfants victimes des maladies terribles que sont les cancers mais aussi ceux qui sont victimes de la violence de la société américaine, les blessés par balles lors de tueries et autres règlements de compte quotidien à Los Angeles. Powers dépeint les errances de l'âme de Kraft, les tourments qui l'habite, avec une humanité bouleversante. Son écriture est empli de ces fulgurances qu'on aime tant chez lui. Au coeur de cette folie, Kraft va être soutenu par une thérapeute de l'hôpital, Linda. Elle aussi combat ses démons intérieurs. Il faut tenir le coup alors que bien souvent on est harassé par la charge inhumaine de travail qu'exige l'hôpital de Los Angeles. Mais au coeur des ruines, des douleurs de la maladie, un groupe d'enfants malades, condamné à plus ou moins brève échéance, va vouloir montrer le chemin de la vie, malgré tout, à Richard Kraft. Richard Powers nous touche dans la description du quotidien de ces jeunes âmes qui partiront trop tôt. le personnage de Linda apporte beaucoup aussi, tout comme le portrait de cette petite fille récemment arrivée depuis l'Asie vers les États-Unis. Cette petite fille a une telle soif d'apprendre, de comprendre, malgré son jeune âge, ce qui lui arrive, cette jambe rongée par le cancer et que Kraft devra amputer. Elle va toucher au coeur Kraft et ses certitudes qui s'effondrent. En parallèle, « Opération âme errante » décrit les maux de l'Amérique, sa violence, les masses abruties par les chaînes d'info en continue, les inégalités sociales criantes, la douleurs de ceux qui émigrent d'Asie, d'Afrique et d'ailleurs dans le monde, vers les États-Unis, ce paradis qui bien souvent se révèle être plus proche de l'enfer. L'humour grinçant est présent aussi par touche dans ce roman foisonnant, multiple. Les digressions dans le récit y sont autant de moyens pour Richard Powers, d'exprimer sa vision de cette Amérique malade et dévorer de l'intérieur par ses démons, ceux de son histoire. L'empathie pour toutes ces âmes errantes, blessées par la vie, la richesse de son écriture profonde et habitée saisissent avec acuité les malheurs de notre temps. Avec des accents prophétiques tant son analyse des maux de l'Amérique se révèle pertinente. Lisez Richard Powers et notamment ce « Opération âme errante » qui ajoute une nouvelle pierre à l'édifice littéraire bâti par cet immense auteur.
Lien : https://thedude524.com/2019/..
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Dans un service pédiatrique qui regroupe beaucoup d'incurables, les enfants montent une pièce de théâtre avec le soutien d'une soignante "d'un optimisme maladif".
On découvre l'environnement tragique d'un hôpital public, dépourvu de moyens, et c'est la population la plus démunie de Los Angeles qui envoie ici ses enfants : victimes de sévices, de violences, d'armes à feu. Les parents en sont très absents, à l'exception du père de Joy : ce sont des réfugiés laotiens, des "boat people". L'enfant, rongée par la maladie, fait preuve d'une intelligence lumineuse.
L'autre personnage féminin (la kiné), solaire, est très proche de la Thassa de "générosité".
Le personnage masculin (le chirurgien) est dépressif, opaque, un "lépreux de l'affectif". Ressurgissent, au fil du récit, les souvenirs de son enfance voyageuse où, tel le Bouddha, il a pris conscience de la misère du monde. C'est par lui que commence le récit, alors qu'il est bloqué dans un gigantesque embouteillage... symbole de la paralysie de la société américaine? du monde entier?
L'intrigue est mise en parallèle, de façon énigmatique, avec de nombreux épisodes, historiques ou culturels : Peter Pan côtoie le joueur de flûte de Hamelin, la Croisade des enfants au 13è siècle fait écho à la photo, prise par Nick Ut, de l'enfant vietnamienne courant nue, brûlée au napalm.
L'écriture (ou bien la traduction de Jean-Yves Pellegrin ?) semble au départ un peu poussive : chaque élément de l'intrigue entraîne une longue digression emplie de références (qui auraient sans doute mérité quelques notes en fin de volume).
C'est le quatrième roman de Richard Powers : clairement son style s'est affûté, pour parvenir aux chefs-d'oeuvre que sont le Temps où nous chantions, Orfeo et L'Arbre-Monde. Pour ma part le nombre d'étoiles a augmenté dans mon esprit au fil de la lecture : difficulté au début, intérêt au milieu et très grande émotion vers la fin.

Challenge Globe-trotter (États-Unis)
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Le début de la lecture s'est avéré quelque peu laborieux et j'ai eu bien du mal à entrer dans l'histoire tant le propos me paraissait obscur. Les premières pages évoquent une sorte de voyage fantasmagorique au coeur d'un système autoroutier tentaculaire qui pourrait être une allégorie du monde dans lequel évolue le personnage principal. Puis on entre dans l'histoire, mais elle demande un véritable effort pour s'y attacher tant la narration est pleine de digression, de chocs de temporalité et ne suit pas une chronologie et une structure simples et familières.

Richard Kraft est interne au Carver Hospital de Los Angeles, spécialisé en pédiatrie. Il doit faire face à une pression permanente et l'accueil des enfants va bien au-delà de simples interventions médicales car il semble que l'hôpital soit un carrefour où se croisent toutes les détresses.

C'est un livre émotionnellement perturbant par la noirceur qu'il véhicule et cela d'autant plus qu'il concerne des enfants malades, en difficulté, victimes de violence, clandestins, au coeur d'une ville qui semble être au bord de sombrer, dans un pays apocalyptique.

Le personnage de Richard Kraft paraît être aussi proche de l'effondrement, cherchant à éprouver le moins d'empathie possible pour les enfants qu'il opère contrairement à Linda, la thérapeute dont il est amoureux.

Pourtant, le système de défense de Kraft ne peut rien face à la rencontre avec Joy, une petite fille laotienne qui à douze ans a déjà connu les massacres, la famine, l'abandon et détient une sagesse et une intelligence hors pair.

C'est à la fois violent, dérangeant, terriblement présent et révoltant. Richard Powers ne cherche pas à nous rendre son roman plaisant. Il montre et dissèque un monde terrifiant sans laisser à son lecteur le temps de reprendre son souffle au milieu de toute cette noirceur.

C'est aussi très chaotique, voire cauchemardesque, cela prend parfois des allures de cour des miracles - les surnoms des enfants sont par exemple le Sans-visage, le Crabe violoniste ou la Rapparition. C'est un roman très ambitieux, parfois drôle (le groupe des enfants est à la fois attachant et touchant), souvent désespérément cynique, un brin trop embrouillé pour moi lorsque le roman part dans des considérations politiques, historiques ou théologiques. Au point que j'avoue avoir passé un peu vite sur certains passages et les longues paraboles dont la présence étaient pour moi trop disruptives et perturbaient finalement ma compréhension du récit.

Je conseille quand même de lire ce livre uniquement si on a un moral au top !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
«  La négociation est chaotique.
L’homme clame son innocence .
Il se lance dans l’histoire de sa fuite, , détaillant avec soin les persécutions qui ont modifié sa famille .
Il explique le chemin jusqu’à la mer, semé de mines.
Il déroule le récit complexe et spéculatif du sort de plusieurs de ses compagnons de traversée après que leur embarcation a touché terre, leurs destins plus grands ou plus abominables que le sien , et qui l’ont affranchi » ..
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Les rats (...) est l'euphémisme en vogue pour désigner les mineurs des rues dans cette luxuriante zone subtropicale où disparaître et faire disparaître sont depuis longtemps synonymes. Où la police a plus vite fait d'assassiner un môme abandonné que de remplir la paperasse.
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«  Les vocalises tout en fioritures de la philosophie n’ont désormais plus qu’une l’ombre d’une chance pour dicter les termes d’une nouvelle trêve .
Il n’est plus obligatoire que la douleur ait toujours le dernier mot. On peut faire mieux que la supporter . »
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Ils sont issus de toutes les enclaves proliférantes de la pauvreté dans cette ville en voie de balkanisation, banlieue tentaculaire aux dimensions de l’État (...) Ils sont nés en sachant qu'ils n'étaient pas ici chez eux. S'échangeant des répliques dans une trentaine de langues maternelles différentes, tous ces apprentis tragédiens comiques jouent avec l'élégance naturelle de ceux qui savent où il leur faut aller.
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Quelque chose veut affirmer qu'il existe toujours une route, un chemin perpendiculaire à tous ceux qu'ils pourraient encore emprunter. Et soudain, dans un sourire aussi épanoui que celui qu'il arborait le jour de son admission, il en voit un.
- Mais par les couilles de Jiminy Cricket ! Vise-moi ça.
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Videos de Richard Powers (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Richard Powers
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Quand vous regardez les arbres autour de vous, que voyez-vous ? Je veux dire : que voyez-vous vraiment ? Si vous savez rêver, c'est l'avenir de l'humanité que vous contemplez en regardant les arbres.
L'arbre-monde de Richard Powers, c'est un grand roman à découvrir en poche chez 10/18.
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