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EAN : 9782368334485
176 pages
Locus Solus Editions (16/06/2023)
4.38/5   4 notes
Résumé :
À l’appui des meilleures sources, à Paris, en Bretagne (Pont-Aven) et en Polynésie (Marquises), cette biographie synthétique revient sur le destin hors du commun de Paul Gauguin (1848-1903).
Avant de révolutionner la peinture occidentale avec son ami Vincent Van Gogh, Gauguin bourlingua beaucoup, du Pérou de son enfance au Pacifique Sud où il mourra. Ce livre raconte ses voyages et ses rencontres artistiques qui sont aussi des jalons dans son œuvre, toujours... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai dès l'abord été séduite par le format du livre qui génère une belle prise en main, charmée également par cette couverture sur laquelle se détache un autoportrait photographique de Paul Gauguin en gilet breton sur un fond rouge. Ce rouge que le peintre adorait, toujours à la recherche du vermillon parfait…
Avec Paul Gauguin. Une vie, de Pont-Aven aux Marquises, Laure Dominique Agniel nous offre une biographie du peintre (1848 – 1903), qui est une excellente synthèse de ce qu'il faut savoir sur le destin hors du commun de cet homme qui s'est éteint il y a tout juste 120 ans le 8 mai 1903.
Elle parvient à redonner voix à celui qui est à la poursuite de la lumière, réminiscence sans doute de sa petite enfance passée au Pérou, en s'appuyant entre autre sur les nombreuses lettres écrites à sa femme et à ses amis, et aux témoignages de ses proches.
L'autrice fait revivre avec talent l'homme et le drame de ce couple passionné. Ils auront cinq enfants, pas d'argent, le centre de la vie de Paul étant sa peinture que personne ne comprend et ne veut.
De manière claire et précise, sans jamais lasser le lecteur, elle revient sur la vie exceptionnelle de cet artiste qui bourlingua beaucoup, du Pérou de son enfance jusqu'au coeur du Pacifique, sur les îles Marquises où il était parti chercher de nouvelles sources d'inspiration et où il mourra. le livre raconte ses voyages et ses rencontres artistiques qui sont aussi des jalons dans son oeuvre. C'est ainsi que séduit par la Bretagne, avec d'autres novateurs et précurseurs comme Sérusier et Filiger, toujours en recherche, il est à l'origine d'un style tout nouveau, que l'on a dénommé "l'école de Pont-Aven".
Mais les tropiques l'attirent. Il fera deux séjours à Tahiti, pour être débarrassé de la civilisation, et pour faire de l'art simple, très simple. le premier en 1891 se fera sous le signe de l'euphorie alors que le second est vécu dans l'amertume.
Mais plus loin encore, c'est enfin dans les îles lointaines des Marquises qu'il va trouver sa plénitude, plus exactement sur l'île de Hiva Oa, à Atuona. Il est immédiatement conquis par la beauté austère de ces îles. Aspirant à se faire « sauvage », c'est là, à 53 ans, qu'il va construire un simple fare, une maison de bois et de feuillage, une case polynésienne ouverte sur la nature, la maison de ses rêves dont il a dessiné les plans, il l'appelle « La maison du jouir », en référence aux areoïs, ces troubadours voués à l'art et à l'amour qui jadis semaient la joie dans les îles.
Il va y passer les dernières années de sa vie, passionnantes et bouleversantes et y peindra ses dernières toiles dont La femme à l'éventail, portrait de sa compagne Tohotaua.
Apprécié des Marquisiens, Gauguin restera pour eux Koké, une déformation marquisienne de son patronyme.
La situation des Marquises est en réalité loin d'être aussi idyllique que la perçoit Gauguin au premier abord. La colonisation est en cours et l'homme va vite prendre le pas sur le peintre. Il sera un des premiers à dénoncer la déculturation à l'oeuvre aux Marquises. Les nouveaux maîtres des îles, soldats, gendarmes et missionnaires, chargés de civiliser les sauvages, travaillent à la destruction de leur culture. Leurs lieux de culte ont été profanés, leurs dieux bafoués, leurs danses, leurs chants et leur langue interdits. Les missionnaires ont même considéré que sculpter, décorer relevait du fétichisme et offensait le Dieu des chrétiens !
Il prend fait et cause pour ces indigènes et les incite à lutter. Il écrit maints rapports, lettres, dossiers auxquels il n'obtient jamais de réponse. « Son seul résultat sera de rendre suspect aux autorités cet artiste qui prend fait et cause pour des sauvages, lesquels seraient encore cannibales si la civilisation ne leur avait pas été apportée par la grâce des missionnaires. »
L'artiste s'épuise et s'éteint seul.
Paul Gauguin. Une vie, de Pont-Aven aux Marquises de Laure Dominique Agniel est un livre passionnant qui m'a énormément appris sur Paul Gauguin que je pensais déjà bien connaître. Il m'a permis d'avoir un aperçu sur l'ensemble de son oeuvre et a surtout levé les a priori que j'avais sur l'homme.
Cette biographie m'a permis de faire plus ample connaissance avec ce génie avant-gardiste dont la valeur n'a été hélas reconnue qu'après sa mort mais m'a surtout fait découvrir un homme insoumis, en éternelle rébellion, un défenseur acharné des cultures locales dont l'existence tout entière consacrée à la peinture s'achève dans un combat social.
Que celles et ceux qui ont eu vent des polémiques violentes et passionnées qui circulent encore de nos jours au sujet de sa vie avec des jeunes filles polynésiennes lisent ce bouquin. Elles et ils pourront se faire alors une juste idée de la réalité.
En bonus, une petite dizaine de pages insérées vers la fin de l'ouvrage nous présentent quelques photos, affiches, lettres, sculptures, tableaux de l'artiste, dont Village breton sous la neige (1894) peint en Bretagne et retrouvé accroché dans la maison de Gauguin d'Atuona après sa mort.
Et pour terminer deux pages de repères biographiques permettant de synthétiser au mieux la vie de ce précurseur hors-normes.
Merci aux éditions Locus Solus et à Babelio pour m'avoir permis de découvrir Paul Gauguin. Une vie, de Pont-Aven aux Marquises de Laure Dominique Agniel, un bouquin qui m'a passionnée !

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Beaucoup d'ouvrages ont déjà été publiés sur Paul Gauguin, ses oeuvres et sa vie d'artiste en tant que figure de l'École de Pont-Aven. Dans ce livre, publié par Locus Solus Éditions, Laure Dominique Agniel opte toutefois pour une approche sensiblement différente. En effet, elle redonne à Gauguin sa voix par le biais de ses correspondances et des témoignages de proches, tandis qu'elle retrace le parcours singulier et peu connu de ce voyageur infatigable.

Après une petite enfance heureuse passée au Pérou, berceau de son arrière-grand-père maternel, il a bien du mal à oublier ce beau pays et se sent comme un « Indien dans la ville » lorsqu'il se retrouve cloîtré dans un pensionnat d'Orléans. Pas étonnant donc que dès l'âge de 17 ans, il s'engage comme matelot sur un cargo en partance pour l'Amérique du Sud. Après 6 années passées à naviguer sur toutes les mers du monde, le voilà agent de change à Paris, puis marié à une jolie jeune fille danoise, Mette Sophie Gad, que lui avait présentée son ami peintre Pisarro.

Dans les années qui suivent, la peinture prend de plus en plus de place dans sa vie, l'incitant à franchir le pas et à tenter d'y « trouver son existence », au risque de négliger sa famille comptant déjà 4 enfants.

Commence alors pour Gauguin ce qui deviendra une vie d'errance, lorsqu'il décide de laisser à Copenhague ses enfants qu'il adore et sa femme, excédée et déçue par ce mari qui se prend pour un artiste, incapable de subvenir à leurs besoins.

C'est à Pont-Aven, en Bretagne, qu'il trouvera pour un temps la liberté de créer, mais l'art ne nourrit pas son homme. Il choisit alors de partir pour le Panama, la première étape d'un long périple qui le conduira en Martinique, à Tahiti et finalement aux Marquises. Il s'était pris à rêver d'un atelier dans les Tropiques avec quelques uns de ses amis peintres, mais c'est seul qu'il quitte le port de Marseille en 1891.

Installé à 50 kms de Papeete, il découvre avec exaltation les paysages et les hommes et femmes tahitiens. Il produit rapidement de nombreuses toiles et écrit énormément. L'auteure reprend divers passages de ses nombreuses correspondances dans lesquelles il s'exprime par des images, comme en peinture, très précises et hautes en couleurs, à l'instar de ses oeuvres tahitiennes vibrantes de couleurs et de lumière. La belle et très jeune Teha'amana avec qui il vit désormais l'inspire : pour s'en convaincre, il suffit d'admirer la Femme au Mango, un superbe portrait d'elle.

Après 2 années à Tahiti, il rentre à Paris, impatient de voir comment ses oeuvres seront perçues mais aussi de retrouver sa famille et ses amis. C'est un échec cuisant sur toute la ligne : ses expositions sont boudées, car il reste une énigme et « le public est dérouté par ces femmes maoris qui le regardent fixement, sans sourire ». de plus, les relations avec sa femme sont au plus mal, toujours en raison du manque d'argent. Blessé par l'échec de ses projets, il repart à Tahiti, cette fois sans réel espoir de retour.

Entre temps Tahiti a changé et Teha'amana s'est mariée. Il se trouve une nouvelle compagne et se remet à peindre. Son énergie retrouvée est une nouvelle fois brisée lorsqu'il apprend la mort de sa fille adorée Aline, à seulement 20 ans.

S'il peint encore de nombreux chefs d'oeuvre durant cette période, il est conscient que sa santé commence à décliner. Il tente même d'en finir avec la vie, sans succès fort heureusement. La naissance de son fils Émile lui redonne un temps confiance et énergie mais, à 53 ans, alors que sa compagne est repartie dans sa famille avec leur fils, il décide de partir s'installer seul aux Îles Marquises, l'archipel habité le plus isolé du monde.

Gauguin est émerveillé par ce qu'il découvre, c'est « ici qu'il va renaître, créer, sculpter et peindre de nouveau ». Pourtant, en 1901, la situation aux Marquises est dramatique, la culture de ses habitants se meurt, sculpture, danses, tatouages et même langue y étant interdits par les colons et l'Église, déterminés à remettre ces « sauvages » sur le droit chemin. Installé dans sa cabane à pilotis, à la fois atelier et maison pour recevoir ses amis marquisiens, Gauguin observe la lente agonie de l'archipel sous le joug de la colonisation et il a vite fait de choisir son camp, celui des Marquisiens. Il va désormais consacrer le plus clair de son temps à défendre leurs droits et leur culture, ce qui lui vaudra de nombreuses démêlées avec l'administration. L'auteure inclut ainsi de nombreux extraits de correspondances adressées à l'administration par Gauguin, généralement restées sans réponse.

Malgré sa santé déclinante, Gauguin continue à peindre, écrire et sculpter en s'inspirant des sculpteurs marquisiens, admirant avec 100 ans d'avance ce qu'on appelle aujourd'hui les arts premiers.

Paul Gauguin meurt seul, en mai 1903. Il est enterré à la va vite et sa maison est en partie pillée. de nombreuses toiles et oeuvres du peintre sont brûlées sur l'ordre de l'évêque, car jugées obscènes. Parmi les effets retrouvés, figure le tableau Village breton sous la neige, dont Gauguin n'avait jamais voulu se séparer au fil de ses voyages.

Ce livre, écrit à la manière d'une biographie, se penche sur la vie de Gauguin plutôt que sur son oeuvre. Il regorge de détails méconnus, s'appuyant pour cela sur les écrits du peintre lui-même. On y découvre un homme aimant profondément sa famille, mais incapable de résister à sa passion dévorante qu'était la peinture. Sa vie semble avoir été une fuite éperdue jusqu'aux Marquises, où il repose désormais sur l'île d'Hiva Oa, là où à quelques mètres de sa tombe, Jacques Brel a voulu être enterré afin d'être avec lui « comme les deux larrons à côté du Christ ».

Merci à Babelio et à Laure Dominique Agniel pour ce livre qui m'a beaucoup appris sur Paul Gauguin. L'ouvrage publié par les Éditions Locus Solus est doté d'une très belle couverture (un autoportrait photographique de Paul Gauguin en costume breton) et comporte un encart en couleurs d'environ 15 pages illustrant des photographies et oeuvres du peintre.




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J'ai lu cette brève biographie de Gauguin dans le cadre de l'opération Masse Critique non-fiction de Babelio, et je les en remercie.

Gauguin ne faisait pas dans la demi-mesure, les amateurs de peinture non plus, on adore ou on déteste. J'adore ! J'ai aussi beaucoup aimé cette biographie qui rectifie bien des légendes et calomnies sur cet homme dont la peinture fut rejetée puis enfin appréciée à la fin de sa courte vie (il meurt à 55 ans d'une infection à la jambe ou possiblement d'une overdose de morphine pour atténuer des douleurs atroces).

Ce petit volume très intéressant commence par un avant-propos où l'on voit Victor Segalen, romancier-ethnologue, arriver à Hiva Oa quelques semaines après la mort du peintre et sauver ce qui reste de ses biens. Une vingtaine de toiles, des dessins, des sculptures ont été brûlés sur ordre de Mgr Martin, l'évêque local, qui les jugeait indécentes. Segalen acquiert entre autres le "Village breton sous la neige" pour 7 F (environ 30€)... un tableau qui vaut aujourd'hui plusieurs millions d'euros. Laure Dominique Agniel rectifie également les calomnies propagées par l'évêque, les gendarmes dont Gauguin s'était fait des ennemis à défendre les Marquisiens en dénonçant l'arbitraire et leurs pratiques scandaleuses sur une population démunie face au colonialisme français dans ce qu'il a de pire.

On a d'abord suivi Gauguin dans sa jeunesse, ses années "d'apprentissage" à Paris, Pont-Aven, son séjour à Arles avec Van Gogh. On l'a vu tomber follement amoureux de Mette, son épouse danoise, qui va se révéler aigrie, plus mère que femme et surtout plus préoccupée de son statut social que de soutenir son génie de mari qu'elle ne comprend pas. On a suivi les nombreux voyages du peintre à travers le monde, lui qui souffre d'être loin de ses enfants (5 avec Mette et 3 "bâtards") mais qui ne peut rester en place. Il a un besoin de liberté irrépressible et la création qui bouillonne en lui est la plus forte. On suit son installation à Tahiti, puis à Hiva Oa dans les îles Marquises où il ne vivra qu'une vingtaine de mois avant d'y décéder le 8 mai 1903. Accusations d'alcoolisme, prétendue syphilis et pédophilie, Gauguin paie depuis 120 ans une réputation faite par ses ennemis après sa mort. Lesquels ont ensuite exploité à leur profit une amitié imaginaire... le temps ayant fait son oeuvre et l'art du peintre enfin reconnu.

L'auteure décrit aussi le mal que fit la France au peuple marquisien qui en 100 ans passa de 50 000 personnes à 2 000 à l'arrivée de Gauguin (épidémies de tuberculose, syphilis, lèpre, alcoolisme), peuple exploité, puni sans cesse par des règles absurdes édictées de Paris sans connaître le contexte, détruisant leur culture, leur art "primitif" et des traditions jugées immorales par les prêtres. Les Marquisiens n'obtiendront la nationalité française qu'en 1945. Pratiques religieuses catholiques scandaleuses et donneuses de leçons (alors que Mgr Martin a 2 maîtresses !), justice quasi féodale au bon vouloir d'un juge parachuté tous les 18 mois... l'arrière-plan de ce paradis n'est pas rose ! Gauguin s'en était rendu compte très vite et cela lui a coûté cher !

La mort du peintre est poignante, il est mort seul. Sa proximité d'esprit avec Jacques Brel est évidente, lui qui repose à quelques mètres à peine du peintre.

Une biographie complète et détaillée même si elle est brève et manque quelque peu d'illustrations, une manière de découvrir l'homme ou de se rafraîchir les idées, de faire connaissance avec ce talent fou avant de courir au Musée d'Orsay pour une orgie de couleurs !
Lien : https://mgbooks33.blogspot.com
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Gauguin avait cent ans d’avance quand il dénonçait la déculturation à l’œuvre aux Marquises : « Les missionnaires ont considéré que de sculpter, décorer, c’était le fétichisme, c’était offenser le Dieu des chrétiens. Tout est là, et les malheureux se sont soumis. La nouvelle génération, depuis le berceau, chante dans un français incompréhensible les cantiques, récite le catéchisme. Si une jeune fille ayant cueilli des fleurs fait artistiquement une jolie couronne et la met sur la tête, Monseigneur se fâche ! Bientôt le Marquisien sera incapable de monter à un cocotier, incapable d’aller dans la montagne chercher les bananes sauvages qui peuvent le nourrir. L’enfant, retenu à l’école, privé d’exercices corporels, le corps (histoire de décence) toujours vêtu, devient délicat, incapable de supporter la nuit dans la montagne. Ils commencent à porter tous des souliers, et leurs pieds, désormais fragiles, ne pourront courir dans les rudes sentiers, traverser les torrents sur les cailloux. Ainsi nous assistons à ce triste spectacle qui est l’extinction de la race en grande partie poitrinaire, les reins inféconds et les ovaires détruits par le mercure. »
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La danse et le chant, accompagnés seulement de pahus, ces grands tambours qui expriment l’âme du peuple maori : c’est l’activité à laquelle tous les Marquisiens participent, enfants et vieillards. Les enfants dansent dès qu’ils savent tenir debout, et il n’est pas rare de voir des femmes très âgées retrouver la souplesse de leur jeunesse dès qu’il s’agit de danser – une danse puissamment érotique, que les premiers missionnaires interdirent. La danse polynésienne, tour à tour aérienne avec le hakamanu, la danse de l’oiseau, ou terrienne avec le haka et la danse du cochon, est tournée vers la séduction, l’exaltation du corps, la suggestion érotique. Les danseurs expriment avec leur corps l’énergie de la vie. Leur peau est vibration, leur mouvement est grâce, leur visage est joie. Le désespoir de ne plus danser hantera pendant de longues années le peuple marquisien.
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En 1901, la situation des Marquises est en réalité loin d’être aussi idyllique que la perçoit Gauguin au premier abord. Les Marquisiens se meurent, décimés par les épidémies, l’alcool, l’opium introduit par les coolies chinois qui travaillent dans les plantations de café. Mais ce qui tue les insulaires plus que tout, c’est la destruction de leur culture, leurs lieux de culte profanés, leurs dieux bafoués, leurs danses, leurs chants, leur langue interdits par des missionnaires pétris de bonnes intentions : n’ont-ils pas donné leur vie pour sauver ces sauvages en leur apportant la religion catholique ?
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« Mauvais Français. » Ce jugement colle à la peau de Gauguin aujourd’hui encore. Les Français et les missionnaires ont réussi à convaincre les Polynésiens de la perfidie de Gauguin. Dans ces coins reculés des colonies, le pouvoir est détenu par des personnages corrompus, des potentats locaux autoproclamés qui n’hésitent pas à outrepasser leurs droits et leur fonction pour développer leurs richesses et leurs privilèges. Aux colonies, il ne fait pas bon être du côté des indigènes.
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Pour tous ceux qui arrivent par la mer, le premier contact avec les Marquises est un émerveillement. Tout d’un coup : la vie après le désert océanique, le relief après la platitude de l’horizon, le vert après le bleu, les arbres, les fleurs, les fruits, les parfums vous emportent dans une douce euphorie. Paul reste médusé devant le spectacle qui s’offre à lui. La beauté espérée, offerte. « La première impression reste toujours unique. Le premier amour, le premier soleil, le premier contact avec une île des mers du Sud, sont des souvenirs à part, et ont ému en nous une sorte de virginité des sens. »
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