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EAN : 9782228910507
494 pages
Payot et Rivages (12/03/2014)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Qui connaît encore Philippe IV d’Espagne (1605-1665), Habsbourg lié aux Bourbons ? La souveraineté du « Roi Planète » s’étendait pourtant des royaumes de Portugal et d’Espagne aux Flandres, comme des principautés de Naples, Sicile et Sardaigne à la Franche-Comté. Et, par-delà les mers, jusqu’au Pérou, à la Nouvelle-Espagne et au Brésil. Son empire brilla des derniers feux d’un Siècle d’or dont la domination culturelle, politique et militaire s’imposait à l’Europe to... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je recommande ce livre à mes amis babeliotes qui aiment L Histoire : Alain Hugon, avec un style limpide, raconte la vie du "roi-planète" Philippe IV ( 1605-1665 ) et accessoirement de son peintre favori Diego Vélasquez.
La vie de ce roi débute et finit pratiquement à la frontière franco-espagnole.
Rubens fixe sur toile l'échange des deux princesses, qui eut lieu sur la rivière d'Andaye, le 9 novembre 1615, sur un pont de bateaux. le mariage unissait Anne d'Autriche et Louis XIII d'une part, Isabelle de France et Philippe IV d'autre part.
Laumosnier peint l'entrevue qui scelle la paix franco-espagnole, presqu'au même endroit, et 45 ans plus tard, de Louis XIV et de Philippe IV dans l'Île des Faisans. On distingue la fille de Philippe IV, Marie-Thérèse, future reine de France, derrière lui : en 1659, il y a beaucoup d'émotion, Felipe revoit sa soeur Anna qui a soutenu la guerre Franco- espagnole contre lui ; Maria Teresa quitte son père bien aimé pour la France.
.
Entre ces deux dates, beaucoup de choses se sont passées, surtout en Europe. Mais outre les événements "guerriers" ou diplomatiques qui m'intéressent pour poursuivre, peut être mon livre "La reine Amélie", ce qui est passionnant est de cerner la personnalité de ce roi méconnu, Philippe IV de Habsbourg.

Plusieurs points sont à souligner.
1 ) Durant ce "siècle d'or", c'est d'abord un roi d'Etiquette et d'institutions, hérités de ses ancêtres Charles Quint, Philippe II et Philippe III. Son conservatisme, qui est, souvent au début ( 1621-1643 ) un carcan pour lui, protège son "aboulie consciencieuse" : il délègue beaucoup, d'abord à son "valido" Olivarès, homme d'action, ambitieux et inquiétant ; mais aussi aux divers Conseils existants et aux Juntas qu'il crée pour, d'après moi, réfléchir à sa place. Tout cela provoque des empiétements de compétences, et ruine en partie l'Empire.

2 ) C'est un homme de conservation des territoires acquis par ses ancêtres. C'est même une angoisse durant la deuxième partie de son règne, après l'éloignement d'Olivarès ( 1643-1660 ) : il tient absolument à léguer à un héritier mâle qui a du mal à survivre, car plein d'enfants de la reine Elisabeth, puis de la reine Mariana sont morts ou sont des filles, à léguer donc la totalité de son héritage à son successeur, et bien qu'il ne soit pas homme de guerre, il se voit contraint de poursuivre :
a ) la guerre de 80 ans contre les Provinces Unies ( création des Pays Bas ) ;
b) continuer, avec son allié familial l'empereur Ferdinand de Habsbourg de Vienne la guerre de 30 ans contre les princes allemands protestants ;
c ) assumer la guerre contre la France, décidée par Richelieu, inquiet de l'encerclement de la France par les Habsbourg ;
d ) guerroyer contre la Catalogne qui veut faire sécession, leurs fors ( lois locales ) ayant été supprimées ;
e ) rétablir l'ordre à Naples, première ville du royaume aragonais, ( qui dépend de la Castille ) ;
f ) enfin récupérer le Portugal qui fait sécession, ayant un outre-mer avantageux dont il veut profiter.
Il aura beaucoup de mal avec toutes ces guerres, et cela lui donnera bien des soucis qu'il confiera à Soeur Maria de Agrada, avec qui il communique beaucoup par lettres.

3 ) C'est un homme de foi, qui pense que les péchés commis reçoivent des sanctions divines, et il soutient l'Inquisition, mais avec une certaine distance, et je le comprends, car la lecture de Blaise Pascal m'a fait deviner la personnalité intransigeante et retorse des jésuites, qui, comme les nazis plus tard, balayent tout ce qui n'a pas el sangre puro, ceux qui sont les catholiques de vieille souche.

4 ) Il ne fait aucun doute qu'il s'est reposé sur Olivares, car c'est, au début un homme influençable.

5 ) L'Étiquette rigide ne l'empêche pas de"s'amuser" avec une (des ) comédienne...
Il écrit à la comtesse Paredese qu'il aime en particulier le théâtre, avec Rana qu'il protège, car c'est un homme cultivé et mécène comme le sera Louis XIV.

6 ) mais sa passion, c'est surtout la peinture, et depuis son voyage à Séville ( contrairement à Charles Quint, Felipe est un roi sédentaire, qui franchit rarement les frontières de sa Castille natale ) pour comprendre l'activité des casas de contractations qui gèrent toutes les arrivées d'or et d'argent du Pérou et de la Nouvelle Espagne, il fait la connaissance de Diego Velasquez. Celui-ci, grâce à un réseau familial entre dans le cercle du roi, parvient à se faire nommer caballero et peintre personnel du roi. Il en devient même l'intendant particulier. Envoyé deux fois en Italie par Felipe, il copie les oeuvres sublimes des peintres italiens de Florence, Rome et Naples, achète au nom du roi, des caisses entières de tableaux qu'il lui rapporte à l'Alcatraz et à Buen Retiro. Tout ça aussi coûte cher, et l'on voit les impôts augmenter au fur et à mesure du règne.
C'est le plus grand collectionneur du siècle : 800 toiles !
A la suite de Velasquez, d'autres peintres sévillans comme Murillo se firent connaître.
.
Voilà un homme inquiet, comme Louis XIII le-Juste, qui est mort comme lui, de problèmes intestinaux et rénaux, se faisant "de la bile" car ayant conscience qu'il est impossible de régner selon la loi du Seigneur pour conserver son immense Empire : )

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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Pour beaucoup, le Cardinal-Infant don Fernando, frère du roi, incarnait le dynamisme et le combat d'une dynastie pour la défense de la foi. Il avait assuré, aux Pays Bas espagnols la succession de sa tante, puisqu'il était de sang royal, et par ses qualités militaires, il était le garant de la sécurité de ces territoires, d'autant qu'il avait menacé la capitale française en 1636, par l'occupation de Corbie. Son hospitalité à l'égard de Marie de Médicis et de Gaston d'Orléans, tous deux ayant fui le gouvernement de Richelieu, le faisait apparaître comme un prince généreux et protecteur ; son recours au mécénat et aux mises en scènes lors des entrées princières contribuait à diffuser cette image. Mais, à partir de 1637...
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A la fin du mois de mars 1635, les troupes espagnoles occupèrent la ville épiscopale de Trèves. Louis XIII suivit l'avis de son conseil "pour venger l'affront qu'il a reçu comme conséquence de l'arrestation d'un prince qui se trouvait sous sa protection.", ce qui le conduisit à produire un ultimatum qui fut présenté à Bruxelles. Le Cardinal-Infant Fernando, frère de Philippe IV, le rejeta le 4 mai 1635 : la guerre franco-espagnole débutait ; elle allait durer vingt-quatre ans.
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L'accord signé le 7 novembre 1659 comprenait.... l'acquisition par la France de l'Artois, du Roussillon et de la Cerdagne, onze places étaient acquises en Flandres ainsi que Pignerol ; en Alsace, Brisach et Philippsbourg étaient acquises par la France. La Lorraine était restituée à son duc, mais sans le duché de Bar, le comté de Clermont, Stenay, Dun et Jametz, alors que Nancy était démantelée et qu'un droit de passage était reconnu aux troupes du roi de France.
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Philippe IV et ses sujets, fussent-ils napolitains ou castillans, étaient pénétrés de l'inexorabilité du destin que Dieu choisissait pour les hommes ; ils étaient convaincus que ce destin dépendait de leur moralité et de leurs péchés. Pourtant, la politique monarchique intervenait et pesait sur la vie quotidienne des sujets de l'empire, tant par le biais de la fiscalité que par le recours à la violence et par la guerre.
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L'aspect physique de Philippe IV, peint par Velasquez, a orienté l'interprétation de son caractère. On reconnaît le visage du roi par son aspect prognathe, hérité de son arrière-grand-père Charles Quint ; de plus, sa lèvre inférieure pendante a été déchiffrée comme un signe de mollesse, voire de sensualité exacerbée, alors que son regard lointain transcrirait son désintérêt pour les affaires d'Etat.
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