Franck Antunes – 28 mai 2023
Nul homme est isolé des autres. Chacun est une part d'un continent, même s'il se croit parti seul au large. Si une parcelle de cette terre de chair humaine est emportée par les flots du malheur, c'est une perte égale à une montagne. La mort d'un proche aimé est un séisme dont la tectonique a de puissantes et inattendues répercussions.
Ainsi, le romancier désigné héros par notre romancier, ne peut se demander
quand résonne le glas, l'important est qu'il sonne pour lui.
Avec ce titre que n'aurait pas renié
Hemingway,
Alain Maufinet nous entraine dans une série de meurtres (1, 2, combien ?) dont le coupable devient l'Auguste (c'est le nom de notre protagoniste et de ce clown blanc digne et sérieux pendant que l'agitation tourne autour à ses dépens).
Ce livre rouge qui nous regarde a tout du polar où se mêle des thèmes primordiaux, comme la rédemption, le devoir de mémoire, ou comment être à la hauteur de l'amour.
Dans un style tantôt direct, souvent soyeux, toujours accrocheur, l'auteur concocte des pistes et les embrouille délicatement en les peuplant de personnages pétris de mystères et mus par des volontés qu'il faudra pénétrer.
Ce « page turner » est très réussi, on veut savoir, bousculer l'auteur ou le ralentir, mais il maitrise son affaire et vous serre le colback aussi surement qu'un étrangleur.
Cet ouvrage est typique de la collection Magnitude de
JDH Editions dont j'ai lu plusieurs auteurs.
Il y a du talent et des choix éditoriaux qui gagnent à être mieux connus.
Alain est une valeur sûre d'une belle magnitude.