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EAN : 9782867469084
198 pages
Liana Lévi (09/03/2017)
3.95/5   21 notes
Résumé :
Que retenir de sa jeunesse quand elle a filé, quand on se retourne sur les événements qui nous ont façonnés? Hervé, lui, ne peut oublier l'année 1986. À Aix où il vit, mais aussi à Paris et dans toute la France, les étudiants refusent le projet Devaquet sur la réforme des universités. 86, c'est d'abord l'incroyable élan qui traverse les cortèges des manifestations, la première prise de conscience politique, les slogans scandés, l'amour d'Artémis le temps d'un hiver.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

« Qui ne connaîtra pas Malik Oussekine ne connaîtra pas l'histoire du mouvement étudiant de 86, l'histoire politique des années Mitterrand, ne connaîtra pas l'Histoire de France. C'est aussi simple que cela, voilà ce que je me dis en découvrant l'émotion provoquée par une telle mort. »

Hiver 1986. La France est secouée par les révoltes étudiantes contre le projet Devaquet sur la réforme des universités. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, Malik Oussekine meurt sous les coups de la police derrière la porte du 20, rue Monsieur-le-Prince, après une course-poursuite. Trente ans plus tard, l'écrivain revient sur ce moment qui représenta sa première prise de conscience politique.

Moi, en 1986, j'étais au collège dans ma province, bien loin de toute cette agitation. Je regardais les infos, passionnément, et je rêvais d'être au moins au lycée pour participer à ce mouvement, pour que ce projet de loi soit retiré. Je ne comprenais sans doute pas tout (quoique) mais je sais que c'est en partie dans ces évènements que sont nés certains de mes engagements. A la mort de Malik Oussekine, je me rappelle de ma colère et d'une profonde tristesse. C'était il y a 32 ans, je m'en souviens comme si c'était hier.

Dans ce livre, il est aussi question du temps qui passe, qui met à mal nos illusions et nos idéaux de jeunesse….. Naturellement ce questionnement touche la quadra que je suis devenue, celle qui oublie de rêver d'absolu, qui ne crois plus assez à l'utopie et qui préfère sa petite vie pépère.

En revenant sur la mort de ce jeune homme une nuit de 1986, Didier Castino nous interroge également sur la discrimination, la violence, la haine gratuite. Combien de Malik Oussekine depuis ?

Entre fiction et documentaire, ce roman restitue l'émotion d'un élan collectif et parle d'une jeunesse devenu déjà presque vieille.

Un livre d'une grande humanité
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Ce roman, entre fait divers et fiction, met l'accent sur l'année 1986, et la révolte des étudiants à l'annonce de la réforme Devaquet. Mais Didier Castino va beaucoup plus loin que l'évocation d'une période mouvementée, plus loin que la restitution de faits déplorables et tragiques. D'une écriture précise, sincère, parfois douloureuse, il s'interroge, il nous interroge sur la discrimination, la violence, la haine gratuite. En cette période de choix d'un président pour notre pays, c'est un livre à lire, absolument!
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Un roman inspiré d'événements réels.
Un roman sur l'engagement d'un jeune homme raconté par le même homme, trente ans plus tard. Un récit sur le temps qui passe et qui met à mal nos illusions et nos idéaux de jeunesse.
Qui dit aussi que vieillir ce n'est pas obligatoirement non plus renoncer à ses idées, même si on est moins dupe.
Les pages sur la mort de Malik Oussekine sont particulièrement bouleversantes.
Un livre doux, violent et amer.
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Il est des livres qui ont le pouvoir de nous toucher, d'atteindre quelque chose d'intime au plus profond de nous. Parfois, ils vont jusqu'à nous tendre un véritable miroir et l'effet n'en est que plus troublant. On est alors étreint par une sensation étrange, indéfinissable, mélange de saisissement de se sentir mis à nu, de stupéfaction de voir mis en mots ce que l'on ne percevait que confusément et de reconnaissance envers l'auteur. C'est ce moment exceptionnel que j'ai connu en lisant le magnifique et si juste livre de Didier Castino Rue Monsieur-le-Prince.

Hervé était âgé de 22 ans lorsque les étudiants investirent les rues de nombreuses villes de France en novembre et décembre 1986 pour exiger le retrait du projet de loi Devaquet. Premier mouvement d'ampleur depuis 1968, auquel il fut inévitablement comparé, il avait ceci de particulier - comme son aîné - qu'il était mené par de tout jeunes gens. Ceux-ci s'insurgeaient contre une mesure visant à instaurer la sélection à l'entrée des universités et donner à ces dernières une autonomie de gestion. Un projet inacceptable pour tous ces jeunes qui y voyaient une remise en cause d'un principe fondamental, celui de l'égalité des chances. Et remettre en cause ce principe dans les universités, c'était proposer une forme de société dans laquelle ils ne voulaient pas s'inscrire.

(Suite sur le blog)

Lien : https://delphine-olympe.blog..
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critiques presse (1)
Actualitte
28 mars 2017
C'est un superbe récit, un subtil mélange d'émotions, entre réalité et fiction, porté par une écriture percutante et précise. Idéale.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Très tôt, je répétais que je n'avais pas d'histoire, que je ne faisais pas partie de l'Histoire, je le pense encore aujourd'hui. L'impression d'être né quand tout à déjà eu lieu. Ne pas avoir à choisir, il n'y avait rien à choisir, pas de longues soirées à fumer et à s'affronter, se préparer à des interventions secrètes, pas d'institutions à bloquer, de Bastille à prendre. Non, vraiment, quand j'y réfléchis, il n'y a rien. Né après la guerre, après la Résistance, après la Libération. Même 81, je l'ai raté.
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Aujourd'hui, je suis convaincu qu'une partie de notre histoire commence là. Le mouvement étudiant, la mort de Malik Oussekine et avant cela, l'année 1986 elle-même, son climat, le jeu avec le Front national pour combattre l'opposition, minimiser l'ampleur de la défaite aux législatives. Sans le dire, le Front national devient un allié, on le laissera répandre ses thèses abjectes, on le laissera nous contaminer pourvu que le camp adverse ne l'emporte pas, ou l'emporte avec moins d'éclat. 1986 est le début de tout. Les racines d'un mal jusqu'alors marginal, mais un mal qu'on ne saura pas soigner et qui nous revient en pleine face trente ans ans après, un mal qui se révèle au grand jour le 16 mars 1986.
A l'issue d'un unique scrutin, le Front national entre au palais Bourbon. C'est une grande première. C'est une grande défaite.
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Qui ne connaîtra pas Malik Oussekine ne connaîtra pas l'histoire du mouvement étudiant de 86, l'histoire politique des années Mitterrand, ne connaîtra pas l'Histoire de France. C'est aussi simple que cela, voilà ce que je me dis en découvrant l'émotion provoquée par une telle mort.
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C'est à cause du regard qu'on l'a tué.
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Videos de Didier Castino (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Didier Castino
Durant l'automne 2023, les élèves de 4e4 du collège Clair Soleil, à Marseille, ont écrit collectivement une nouvelle, accompagnés par Didier Castino, auteur. Cette nouvelle est en lice pour la 6e saison du concours littéraire Des nouvelles des collégiens. La remise des prix aura lieu pendant la 8e édition du festival Oh les beaux jours ! (22-26 mai 2024).
Lire les nouvelles du concours 2024 : https://ohlesbeauxjours.fr/des-nouvelles-des-collegiens/ma-classe-vote/ _____________________ le projet Des nouvelles des collégiens mené en collaboration avec l'Académie d'Aix-Marseille reçoit le soutien, en 2023-2024, du département des Bouches-du-Rhône et de la Fondation La Poste.
_____________________ Retrouvez Oh les beaux jours ! sur : acebook https://www.facebook.com/festivalohlesbeauxjours nstagram https://www.instagram.com/oh_les_beaux_jours/ witter https://twitter.com/festival_OLBJ eb http://ohlesbeauxjours.fr
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