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EAN : 9782843031878
273 pages
La Dispute (05/11/2009)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

La pornographie est désormais une industrie multinationale générant près de 100 milliards de dollars par année, qui exploite des jeunes femmes, des adolescents, des fillettes, et influence profondément la culture et la société. Après avoir analysé l'expansion de l'industrie de la pornographie ainsi que se transformations, tant dans sa production que dans sa consommation, l'auteur met en évidence son i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En partant de la consommation de la pornographie par une majorité des filles et des garçons avant l'âge de quatorze ans, Richard Poulin s'interroge sur la pauvreté des recherches « Alors que nul n'ignore la puissance des images dans notre société, peu de gens semblent s'en soucier lorsqu'il est question des industries du sexe. »

Impossible d'évoquer les multiples thèmes abordés par l'auteur, certains découverts à la lecture de cet ouvrage. Je dois reconnaître un certain effarement devant certaines ”données”. Ni rire, ni pleurer, mais comprendre disait le philosophe, mais face aux abjections, un certain sentiment d'impuissance…

La pornographie doit être replacée dans les rapports sociaux dominants de sexe « La pornographie se focalise sur le plaisir masculin – qui est à la fois l'apogée et le but du spectacle, car après l'éjaculation tout est terminé – et l'humiliation des femmes, laquelle se trouve renforcée par une hiérarchisation particulièrement raciste. » Et contrairement à des idées répandues, elle n'est pas qu'une affaire d'adultes consentants.

L'auteur fait le lien entre la sexualisation précoce, le nouvel ordre pornographique, l'hypersexualisation de la société « à l'intérieur de laquelle le corps féminin est chosifié et morcelé et où la valeur des femmes est réduite à leurs attributs physiques et à leur capacité à plaire et à séduire » et la surexposition de l'intimité dans la sphère publique.

La publicité envahit les espaces, dans les magasines, à la télévision, sur internet, « la société actuelle subit un vacarme sexuel assourdissant, caractérisé par une banalisation de la pornographie et du sexe marchandise. le sexe est partout. Il s'achète, se vend, se loue et il vend et se fait vendre.. »

La pornographie est, de plus, prescriptrice de comportements, d'attitudes et de pratiques qui parfois se concluent par des transformations irréversibles (opérations chirurgicales). La consommation fantasmatique et réelle semble dominer. Richard Poulin a bien raison de s'interroger : « Que des hommes soient capables de bander pour des objets synthétiques, totalement dociles, et jouir, en dit long sur eux en particulier et sur la société masculine dans son ensemble. »

Sans invalider les analyses et les conclusions de l'auteur, je crois que celui-ci aurait gagné à présenter les contradictions engendrées par le nouvel ordre sexuel et rendre moins lisses, moins unilatérales les évolutions décrites.

Un livre pour ne pas accepter la marchandisation de nos êtres, de nos corps, la réduction des libérations à la consommation, au paraître, sans oublier les violences physiques et psychiques. A l'isolement narcissique et aux nouveaux préceptes comportementaux, nous pouvons opposer une émancipation construite sur l'acceptation des limites du moi, sur les échanges avec d'autres, égaux et égales.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
L'épilation totale du pubis efface toute distinction entre la femme adulte et la fillette, comme si la femme mise en scène était d'âge prépubère. Comme si la femme ne devait être une femme, mais se devait de rester une fillette. (...) Plus de quatre femmes sur cinq et un homme sur deux s'épilent les parties génitales. Ces pratiques épilatoires dérivent directement du porno et montrent son influence sur les pratiques sociales et intimes. Aujourd'hui, chez 85% des étudiantes, l'épilation du pubis est une activité courante. Pour des raisons d'hygiène, prétendent-elles, comme si le corps naturel de la femme était "sale". Ce préjugé ne tombe pas du ciel, il suffit de regarder le nombre de publicités qui enjoint aux femmes de se laver, de se parfumer, de se "déodorer", de s'épiler, de tarir tout fluide émanant du corps. Hier synonyme de sexualité chez les femmes, le poil pubien est désormais anti-érotique.
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La pornographie se focalise sur le plaisir masculin – qui est à la fois l’apogée et le but du spectacle, car après l’éjaculation tout est terminé – et l’humiliation des femmes, laquelle se trouve renforcée par une hiérarchisation particulièrement raciste
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Que des hommes soient capables de bander pour des objets synthétiques, totalement dociles, et jouir, en dit long sur eux en particulier et sur la société masculine dans son ensemble
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Le corps féminin est chosifié et morcelé (...) la valeur des femmes est réduite à leurs attributs physiques et à leur capacité à plaire et à séduire. [Ce phénomène plus général est] celui également d'une société de l'extimité, c'est à dire de l'intimité surexposée dans la sphère publique. Celui d'une société axée sur la performance sexuelle. Celui enfin d'une société normative faisant l'éloge de la jeunesse, ce qui a généré une tendance au tout-jeunesse et au toujours-jeune des moeurs sociales. Les enfants se comportement comme des adolescents, les adolescents comme des adultes, et nombre d'adultes sont en crise d'adolescence... Il y a non seulement une perte de repères intergénérationnels, mais également un brouillage des rôles sociaux. Le tout-jeunesse et à l'oeuvre dans les industries du sexe depuis un bon moment déjà. Il se combine à un autre phénomène, la "pédophilisation".
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la société actuelle subit un vacarme sexuel assourdissant, caractérisé par une banalisation de la pornographie et du sexe marchandise. Le sexe est partout. Il s’achète, se vend, se loue et il vend et se fait vendre..
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