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EAN : 9782246724810
132 pages
Grasset (29/08/2007)
3.14/5   11 notes
Résumé :
" J'essayais de faire comme d'habitude, me lever, aller au bureau, faire mon travail mais mon sommeil devenait chaotique parce que les images m'assaillaient encore quand je m'allongeais. Je finissais par m'endormir, peu de temps après une image surgissait, un visage, mon cœur battait, je ne retrouvais plus le sommeil. Mais j'entrais dans la journée et je m'efforçais d'y avancer coûte que coûte, comme si rien ne m'arrivait. Comme si j'étais libre de travailler, dispo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« […] il faut affronter l'incertitude de vivre. » (Page 9)

Le début de ce récit commence par une scène, celle de Million dollar baby, vaincue par KO, la boxeuse git dans son lit d'hôpital. Coup de poing que reçoit métaphoriquement le personnage principal, les termes « maladie mentale » sont clairement écrit dès les premières pages.
Je suis content de trouver un récit adulte et sans tabou sur le sujet des maladies mentales, plus particulièrement sur la dépression. Habituellement je tombe sur des romans pour ados, aussi bons soient-ils, ils manquent de profondeur. Ou un roman psycho bien-être qui se rapproche plus du quiz de magazine. Bref, ici nous aurons de la maturité, de la sensibilité sincère et sans tabou ou presque, le mot dépression n'est jamais écrit. Comme le titre l'indique, la chute est au coeur du livre, il n'est pas vraiment autobiographique ni totalement un roman.

Commencé l'année dernière sur un tiers, je l'ai repris ce janvier pour pouvoir le partager via les défis de lecture. La seconde lecture, et fin, marque tout autant. L'écriture est douce et à la fois percutante, pour reprendre la phrase de Ghislaine Dunant sur son site « Raconter l'effondrement comme un tremblement de terre sans bruit ». le récit est principalement dans le ressenti de la narratrice, c'est ce qui m'a touché.
Le chapitre court donne un rythme et l'envie d'en lire encore un petit chapitre, plus long ils m'auraient paru lent. Il y a un bon dosage dans l'écriture de ce livre.

Pour s'en sortir il faut s'en rendre compte déjà puis l'accepter, cela demande de se battre, d'avoir une volonté forte, c'est le propre même de cette maladie que de ne pas avoir tout ça, piégeant ainsi la personne dans une profonde torpeur. Peut-être qu'il faut avoir vécu ces sentiments pour pleinement l'apprécier.
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Un petit livre qui n'a l'air de rien, mais qui est rempli de mots lourds, emprunts de poésie et de douleur. La narration en construction semble faire écho à cette vie qui se (re)construit et rapproche du témoignage ce roman en forme de récit.
L'univers psychiatrique qui y est dépeint a fait résonner en moi mes pires cauchemars, et certains passages ont ravivé des souvenirs personnels incertains issus d'autres lieux, des lieux et des temps différents mais si semblables dans leur déshumanisation. Ce roman pourrait s'appliquer à n'importe lequel d'entre nous, les frontières entre les normes reconnues et acceptées, et celles qui sont rejetées et niées étant si minces. Ceci est parfaitement rendu par la narratrice sans nom et l'article indéfini employé dans le titre-même de ce livre.
Je ne pense pas que j'aurai lu ce livre dans d'autres circonstances que celles qui m'ont amenée à croiser « son chemin », en cette période de transition vitale qui est la mienne en ce moment. Il est même fort probable que je l'oublie très vite, mais il est tout autant probable qu'il laisse quelques empruntes fugaces en moi.
À vous de vous faire votre opinion, si vous-même êtes amené à l'ouvrir. En tout cas, ce petit livre sans prétention devrait être lu par tous les personnels soignants ou aidants, qu'il soit professionnel ou familial.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La première heure, je restai couchée. Puis je sentis le vide s'installer. C'était le matin. Il y avait eu la nuit, la longue nuit, la journée avait commencé et il fallait que j'accepte de ne pas la voir, faire comme s'il n'y avait pas le commencement d'une nouvelle journée, ne rien espérer. Je devais rester couchée dans l'obscurité. Mais je suis là parce je n'arrive pas à vivre...J'aurais tant voulu qu'on m'apprenne comment essayer...

(Page 57)
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« C’était ça l’enfermement, ne pas me parler, ne pas me dire quelle piqûre elles me faisaient, c’était le silence, pas leurs sangles »



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Le ciel gardait tard un éclat bleu clair, ma fenêtre donnait au nord, je voyais la même lumière vive du matin au soir, les pins découpaient le contour de leur silhouette sur le fond du ciel. Tout était une sollicitation violente à vivre. une sollicitation à déborder.

(Page 18)
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Petite, j'avais huit ans, un an après la mort de ma mère, le soir très tard alors que j'étais censée dormir, j'allais dans le couloir.
Je me postais près du mur, pas contre le mur, je ne m'appuyais pas, j'attendais.
J'avais peur dans ma chambre. Je crois, peur qu'on m'oublie. Le sommeil ne me prenait pas. Quelque chose me manquait. Je ne pouvais pas le trouver. Je ne le trouverais pas dans ma chambre, il ne viendrait pas, je le savais. Alors je préférais attendre dehors. Dans le couloir.
(…)
Ça allait venir, j'allais voir, entendre, sentir. Quoi ? Je ne sais pas. J'attendais.
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J'étais traitée comme une enfant, mais on me donnait un pot de confiture en entier à avaler, et cette démesure grotesque m'inquiétait.
(…)
J'avais honte de ce qui s'était passé, j'avais honte d'avoir été nourrie de confiture, au lit, jusqu'à n'en plus pouvoir. Je ne m'étais pas révoltée, ma honte avait fait son chemin et me disait de tenir secret ce qui s'était passé.
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Videos de Ghislaine Dunant (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ghislaine Dunant
A l'occasion de la rentrée littéraire 2016, Ghislaine Dunant présente sa biographie de Charlotte Delbo sous-titrée "La vie retrouvée" (Grasset).
En savoir plus sur "Charlotte Delbo, la vie retrouvée" : http://www.myboox.fr/livre/charlotte-delbo-9782246859956
Musique : Cannon_Silent Partner
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