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EAN : 9782234061354
235 pages
Stock (13/03/2008)
3/5   5 notes
Résumé :

Le sociologue Christian Baudelot (Le Niveau monte, Allez les filles !, etc.), dont les livres, notamment sur les questions d’éducation, font référence dans le monde entier, change ici complètement de registre. Voilà deux ans, il a vu sa femme Olga, elle-même chercheuse, atteinte d’une maladie incurable du rein, s’acheminer vers la dépendance et la mort. Comme sa mère et sa grand-mère avant elle. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Christian Baudelot, sociologue et sa femme Olga, elle-même universitaire, retracent ici à travers cet ouvrage, leur parcours de don d'organes entre vivants, encore trop marginal en France de nos jours.

C'est un témoignage à deux voix de ce long parcours médical - souvent semé d'embûches - mais aussi personnel que nous transmettent les auteurs.

La fluidité de l'écriture rend cet ouvrage très agréable à lire. le témoignage personnel est ponctué régulièrement d'informations fiables sur les greffes (statistiques, modes d'attribution des greffons...). Outre l'aspect très enrichissant de ce livre, j'ai été gêné tout au long de ma lecture par le parcours personnel du couple, qui à mon sens, ne retrace pas le "parcours type" vécu par toute personne lambda en attente d'un greffon.

Tout au long de l'ouvrage, on a toujours le sentiment, que le couple a pu rencontrer les bonnes personnes au bon moment (souvent des pontes de la médecine), orienté par ses propres connaissances. N'oublions pas que si Olga peut se targuer d'appartenir à un cercle universitaire restreint, son mari n'en est pas moins éminent sociologue connu et reconnu en France. On a dès lors le sentiment que tout est plus facile. L'auteur ne s'en cache pas lui-même. Il reconnait avoir eu un parcours peu complexe, il leur aura fallu moins de 9 mois pour recourir à l'intervention chirurgicale, et son épouse n'aura jamais à subir les désagréments d'une dialyse.

On a alors tendance à oublier tous ceux qui, sont laissés sur le bas côté, dans des petites villes, n'ayant pas la chance de rencontrer de "grands" médecins de centres universitaires, et pour lesquels la greffe n'est pas systématiquement évoquée. Ceux dont les capacités cognitives peuvent se trouver limitées et n'oseront jamais aborder avec leur praticien cette greffe sans mieux en connaître les possibilités. Ou encore ceux qui malheureusement ne se qualifient jamais au-delà des "épreuves médicales éliminatoires" pour faire un don de leur organe à leurs proches.

Un bon ouvrage pour avoir une première approche mais qui me semble réducteur si on s'en tient à celui-ci pour illustrer un parcours type.
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Ce livre est le témoignage d'un couple qui va vivre une greffe, Madame est malade du rein et Monsieur propose son rein ! Il s'agit donc d'un donneur vivant ! Chose encore assez marginale en France ! Voici l'histoire de leur parcours long et semé d'embûches avant et après la greffe !

Le livre est écrit par les deux "acteurs" de la greffe et chacun écrit un chapitre chacun son tour ! Cela nous permet d'avoir une vision d'ensemble de cette greffe, autant du côté du receveur que du donneur !

Témoignage très poignant où chacun "montre" son amour à l'autre par cet acte !

La lecture est fluide, pas de phrase trop compliquée et les auteurs nous expliquent également plein de choses que l'on ignore souvent lorsque l'on n'est pas passé par ce genre de situation! En effet, en plus de leur témoignage déja très enrichissant, les auteurs nous font part de statistiques, en France et dans le reste du monde sur les greffes réalisées, par exemple ou sur le nombre de donneurs en attentes de greffes qui sont inscrits sur les listes !

Ils nous expliquent également en détails, les modes d'attribution des greffons et même quelques notions de biologie qui nous permettent réellement de comprendre le mécanisme de la greffe, la manière dont c'est réalisée, la manière dont le corps peut rejeter le greffon ...etc.

Un témoignage très intéressant qui a été écrit à la base, pour aider les personnes qui passeraient par le même chemin qu'eux, ce témoignage m'a beaucoup intéressé car nous en savons très peu sur les greffes !

Je le conseille vivement ;)
Lien : http://les-lectures-de-pau.j..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Quand il m'a dit "je te donne mon rein", j'ai d'abord dit "non". Mais au fond de moi, j'avais déjà dit oui (...) je préfère le rein d'un donneur décédé", mais, en réalité, je préférais de loin celui de Christian. Au moins, maintenant, je sais ce que j'ai dans le ventre !
(...)
Mon beau-père était un homme extraordinaire, la maladie de sa femme l'a empêché de voyager, de vivre sa vie, elle l'a comme rétréci. J'étais persuadé que le même sort m'attendait. La greffe a retenti comme une délivrance, c'était un peu comme si je le vengeais.
(...)
Moi j'étais le bouddha, je n'ai jamais douté que cela marcherait. Mais pour Christian, c'était différent, c'était lui qui subissait le plus d'examens. (...) J'avais beau être compatible, j'étais hanté par la peur de l'échec. L'attente permanente des résultats, l'incertitude sur le processus qui dure des mois, c'était très difficile à vivre. On ne dira jamais assez la solitude du donneur de fond...
(...)

J'étais agacé par la construction sociale du don, qui en fait un acte forcément généreux et altruiste, explique-t-il. Pour moi, c'était un geste aux bienfaits égoïstes, qui allait nous permettre de continuer notre vie en commun. C'était autant sauver ma vie que la sienne.
(...)
J'avais coutume de dire, le rein, c'est rien, explique-t-il. Je le voyais comme un organe en double, sourd et aveugle, une sorte de pièce détachée.
(...)
Mauss m'a accompagné pendant toute la durée de la greffe, d'autant que l'Essai sur le don est l'un des premiers textes de sociologie que j'ai lus et que j'en suis imprégné, explique le professeur émérite de l'Ecole normale supérieure. C'était intéressant de confronter la théorie à la réalité. Mais pour moi, au début, ce n'était pas du Mauss, on était dans un cas de figure différent. Je ne voulais en aucune façon écraser Olga par l'ampleur de mon don, et elle ne pouvait rien me rendre."
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Quand il m'a dit "je te donne mon rein", j'ai d'abord dit "non". Mais au fond de moi, j'avais déjà dit oui (...) je préfère le rein d'un donneur décédé", mais, en réalité, je préférais de loin celui de Christian. Au moins, maintenant, je sais ce que j'ai dans le ventre !
(...)
Mon beau-père était un homme extraordinaire, la maladie de sa femme l'a empêché de voyager, de vivre sa vie, elle l'a comme rétréci. J'étais persuadé que le même sort m'attendait. La greffe a retenti comme une délivrance, c'était un peu comme si je le vengeais.
(...)
Moi j'étais le bouddha, je n'ai jamais douté que cela marcherait. Mais pour Christian, c'était différent, c'était lui qui subissait le plus d'examens. (...) J'avais beau être compatible, j'étais hanté par la peur de l'échec. L'attente permanente des résultats, l'incertitude sur le processus qui dure des mois, c'était très difficile à vivre. On ne dira jamais assez la solitude du donneur de fond...
(...)

J'étais agacé par la construction sociale du don, qui en fait un acte forcément généreux et altruiste, explique-t-il. Pour moi, c'était un geste aux bienfaits égoïstes, qui allait nous permettre de continuer notre vie en commun. C'était autant sauver ma vie que la sienne.
(...)
J'avais coutume de dire, le rein, c'est rien, explique-t-il. Je le voyais comme un organe en double, sourd et aveugle, une sorte de pièce détachée.
(...)
Mauss m'a accompagné pendant toute la durée de la greffe, d'autant que l'Essai sur le don est l'un des premiers textes de sociologie que j'ai lus et que j'en suis imprégné, explique le professeur émérite de l'Ecole normale supérieure. C'était intéressant de confronter la théorie à la réalité. Mais pour moi, au début, ce n'était pas du Mauss, on était dans un cas de figure différent. Je ne voulais en aucune façon écraser Olga par l'ampleur de mon don, et elle ne pouvait rien me rendre."
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