Une marque indélébile hante Gabriel, ce tatouage qu'on lui a fait sur l'épaule à son insu, et dont il ne parvient pas à s'expliquer la signification. Elle l'obsède tellement qu'il est incapable de se concentrer sur autre chose et décide de mener sa propre enquête.
Merci aux auteurs et à leur maison d'édition pour l'envoi de ce service presse. J'avais déjà lu
Pour que le jour de votre mort soit le plus beau de votre vie, de
Lionel Abbo, dont je garde un bon souvenir grâce à son humour, sa plume cynique et son originalité.
Autant d'éléments qu'on retrouve dans ce roman, mais je crains que, cette fois, la mayonnaise n'ait pas aussi bien pris. Je dirais que, dans l'oeuvre susmentionnée, l'écriture loufoque se mariait bien avec le côté abracadabrant du récit, là où, cette fois, ce dernier revêt une dimension plus terre à terre.
Pas de croque-mort, pas de « death planner », mais un jeune policier, juif pratiquant et futur père de famille, qui partage son quotidien entre son épouse et son travail. Rien de bien extravagant là-dedans, donc, hormis le style.
Et c'est ce contraste qui m'aura quelque peu refroidie. Les jeux de mots et autres contrepèteries, tout comme les références, sont ingénieusement trouvés, néanmoins ils alourdissent/ralentissent un peu trop l'intrigue à mon sens, au point de parfois la faire perdre de vue.
De même, il y a le judaïsme, traité avec beaucoup (trop) de déférence en comparaison du reste. Cette différence de ton aurait pu passer s'il ne s'agissait là que d'un sujet mineur, cependant il est omniprésent du début à la fin, ce qui rend la disparité d'autant plus flagrante.
L'enquête en elle-même m'a davantage plu que la façon dont elle est racontée. J'étais très curieuse de connaître la conclusion de l'histoire, j'imaginais un complot et un dénouement dans le style de
L'Arche (
Boyd Morrison), mais là encore, je n'ai pas été totalement convaincue par les pièces du puzzle une fois mises en place.
Déjà parce que l'enquête de Gabriel ne mène finalement nulle part. Enfin si, elle le mène là où il doit être, mais il s'y serait trouvé de toute façon, si bien que tout ce qu'il a accompli jusque-là donne l'impression de n'avoir pas servi à grand-chose, si ce n'est à rien.
Et surtout parce que le plan de l'individu qui se cache derrière les tatouages est vraiment tiré par les cheveux, en plus de présenter des incohérences. Attention, spoilers ! Je peux comprendre pourquoi les « élus » ont été tatoués contre leur gré, mais pourquoi avoir fait une exception ? Pourquoi n'avoir prévu qu'un seul élu de remplacement ? Et pourquoi prétendre que l'oeuvre est incomplète parce que l'un de ses membres s'est suicidé au dernier moment alors qu'ils sont sur le point d'exposer un cercueil ? Fin des spoilers !
Et que dire de cette fin… Une chose est sûre, c'est qu'elle ne laissera pas de marbre. Elle tient à la fois de l'arnaque et de l'audace, et je suppose que le ressenti qui en découle dépend de l'attente, des goûts et des dispositions du lecteur.
Voilà comment je résumerais ce livre : on accroche ou on n'accroche pas, et malheureusement, je me classerai plutôt dans la seconde catégorie. Là où, avec
Pour que le jour de votre mort soit le plus beau de votre vie, j'en aurais voulu plus, cette fois, je crois que j'en aurais préféré moins.
Si vous aimez les romans policiers classiques, vous risquez d'être quelque peu… déconcertés par celui-ci, mais si vous êtes en quête d'un récit qui sort de l'ordinaire, alors il est fait pour vous. (Notez qu'il s'agit d'un tome 2, la suite de
L'affaire Sophie M. Je dirais bien qu'il peut se lire indépendamment, mais je vous encourage tout de même à ne pas m'imiter et à commencer par le commencement.)
Merci encore à
Lionel Abbo et Yoan Perez, ainsi qu'aux éditions Hugo pour l'envoi de ce service presse !
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