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EAN : 9782738149855
592 pages
Odile Jacob (06/11/2019)
3/5   1 notes
Résumé :
Le capitalisme a pour centre nerveux la finance, dont la raison d'être est de faire de l'argent avec l'argent. Régulièrement secoué par des crises, il fait peser une menace d'instabilité sur nos sociétés. Surtout, ce capitalisme est responsable de l'explosion des inégalités sociales et de la destruction des ressources planétaires et du climat, ruptures majeures qui mettent en danger la survie des générations futures. L'enjeu de ce livre est de montrer que l'on peut ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je n'ai lu que le chapitre 9, écrit par Michel Aglietta et intitulé : "Pour une croissance inclusive et soutenable". Il y pourfend le néolibéralisme de l'économiste Hayek dont s'inspirèrent Reagan et Thatcher et explique le passage de la politique sociale de l'après-guerre à la politique au service du profit des entreprises depuis les années 70 par l'influence des théories de Hayek dans le monde promues par la société du Mont Pèlerin (en Suisse). Aglietta préfère reprendre Keynes et plus récemment John Rawls dont il fait un "anti-Hayek" : il n'y a pas que le jeu de la libre concurrence, la défense des intérêts (des profits) privés et l'idée que l'actionnaire serait celui qu'il faut au final servir au seul motif qu'il apporte le capital ; les notions de justice sociale, d'équité, d'intérêt commun ont également un sens.

Pour une finance durable, il reprend l'idée de changer les normes IFRS (tout autant mise en place pour favoriser les actionnaires et la rémunération du capital) et s'inspire des travaux du CARE (Comprehensive Accounting in Respect of Ecology) qui font de la nature et de l'être humain non plus des ressources renouvelables, mais des éléments à intégrer au capital.

Pour réserver la monnaie à l'usage de l'économie réelle, il faudrait isoler son rôle de réserve de valeur de celui de moyen d'échange. Les cryptomonnaies pourraient le permettre, mais à condition de faire l'exact inverse de Bitcoin : couvrir les obligations par les banques centrales, isoler les usages, réguler les entreprises qui usent des monnaies numériques pour en faire des intermédiaires financiers. La banque centrale (européenne dans notre cas) pourrait émettre une telle monnaie numérique de banque centrale et donner à des banques de développement la liberté de financer sur la base de cette garantie de monnaie de banque centrale les projets liés à la transition écologique.

Des réformes lourdes seraient à prévoir au niveau de la politique européenne pour engager une telle politique au niveau du continent sur une durée qui dépasse le demi-siècle et à une époque où la légitimité populaire fait défaut.

Mais au-delà, la résistance du système dollar dont la masse monétaire ne cesse de croître alors que la part de l'économie étatsunienne ne cesse de décroître, ainsi que l'égocentrisme des États-unis à refuser toute forme de coopération, impliquerait l'établissement d'une légitimité politique internationale qui permette d'assoir les principes supérieurs du développement soutenable avant les intérêts des États.

Il achève son chapitre et donc le recueil en mentionnant que la pluralité monétaire pourrait permettre de stabiliser les systèmes économiques et favoriser la coopération internationale en multipliant les niveaux d'usage des monnaies (locale, régionale, nationale, etc). Il faudrait aussi prévoir un système d'échange de ces monnaies entre elles à un niveau international. Les DTS pourraient être remis au goût du jour pour cela.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Le système Bitcoin rassemble une communauté porteuse d'un projet politique qui est la réminiscence de l'école autrichienne de l'ordre spontané, chère à Hayek : libertés individuelles, marché libre, rationalisation supposée des échanges par une procédure centralisée, mais supposée anonyme, qui rendrait cohérents les émissions et les transferts de monnaies privées en réalisant la finalité des paiements. Il s'agit d'une variété d'anarcho-libéralisme prétendant naturaliser la monnaie.
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Pour financer les biens publics d'intérêt européen, il faut coordonner les grandes banques publiques de développement existant en Europe et impliquer les grands investisseurs institutionnels L'Europe doit s'affirmer comme puissance publique en tant qu’emprunter et investisseur. Il faut un dispositif faisant interagir financement public et privé avec une armature plus solide que le plan Juncker existant Il faut réformer le plan Juncker en lui donnant une assise publique de garantie budgétaire fournie par le budget européen et une stratégie industrielle entièrement tournée vers la soutenabilité vis-à-vis des limites environnementales planétaires. Hormis la création envisagée d'un fonds souverain européen, l'intermédiaire structurant de l'investissement à long terme ne peut être qu'un réseau de banque de développement régionales, nationales et multilatérales coordonnées par la Banque européenne d'investissement (BEI).
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La gouvernance au service exclusif des actionnaires et le fruit d'un mouvement idéologique dont l'influence a grandi aux États-Unis dans les années 1970 à l'époque de la Grande Inflation qui a succédé au régime monétaire de Bretton Woods, accélérée apar les premiers chocs pétroliers. Cette idéologie a trouve un support politique dans le néolibéralisme anglo-saxon sous les gouvernements de Ronald Reagan aux États-Unis et de Margaret Thatcher au Royaume-Uni. Le credo du néolibéralisme est que l'intervention de l'État dans l'économie et l'ennemi. L'État doit être réduit à ses fonctions régaliennes. Quant à la société civile, elle n'existe pas non plus selon Margaret Thatcher qui était empreinte de l'idéologie véhiculée par la Société du Mont-Pèlerin.
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Comme on l'a montré plus haut, il est difficile de trouver une idéologie plus opposée aux principes rawlsiens de justice comme équité que le néolibéralisme. C'est bien pourquoi d'ailleurs l'expansion de cette idéologie dans le monde occidental a produit l'extrême concentration du capital et l'exacerbation des inégalités à l'intérieure des nations et entre elles, aux antipodes des Objectifs du développement durable (𝑠𝑢𝑠𝑡𝑎𝑖𝑛𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑑𝑒𝑣𝑒𝑙𝑜𝑝𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑔𝑜𝑎𝑙𝑠) des Nations unies.
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Les régimes internationaux peuvent donc aider les États à réduire la gamme des comportements anticipés par l'adhésion à un principe supérieur commun d'ordre éthique (la croyance commune sur le devoir-être) et par le respect des normes et des règles qui en résultent. [p. 561, argumentation dogmatique]
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