Les éditions Perrin viennent de faire paraître une étude minutieuse et passionnante de
Sébastien Albertelli sur l'
histoire du sabotage, de la CGT à la Résistance. Agrégé d'histoire, celui-ci s'était précédemment illustré par son travail de thèse consacré au Bureau central de renseignement et d'action (1940-1944), les services secrets du général
De Gaulle.
Le sabotage, sans se confondre avec l'attentat ou encore le terrorisme, est un objet dont les contours peuvent se définir ainsi : acte conscient et intentionnel, le sabotage est une action illégale menée de manière clandestine, secrète, dans le cadre d'une stratégie de conflit asymétrique à forte dimension mythique.
De son émergence au sein du courant syndicaliste-révolutionnaire de la CGT à fin du XIXe siècle jusqu'à la capitulation des armées allemandes en 1945, en passant par le sabotage militaire de la Première Guerre mondiale, par l'action de la Résistance et des Alliés durant la Seconde Guerre mondiale, le tableau est exhaustif, même si l'on peut regretter l'absence de bibliographie et d'état des sources, imposée par la maison d'édition. Cette somme remarquable est d'ores et déjà un ouvrage incontournable sur cette question.