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3,26

sur 212 notes
Comment rester humain au plus profond de l'inhumanité ? Une histoire d'amour y est-elle possible ?

Mais est-ce encore de la vie dont on parle ici ou seulement de pantomimes, de Pinocchios sans âmes singeant un ersatz d'émotions au milieu d'un camp de concentration.

Martin Amis ne tranche pas dans un vaudeville gore et perturbant.
Lien : http://noid.ch/la-zone-dinte..
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Comment gérer un camp de concentration et être efficace dans l'élimination des juifs ; voici un des thèmes de ce roman terrifiant.
Nous suivons ainsi différents personnages du camp de concentration Kat Zet en Pologne. Son directeur, Paul Doll, fonctionnaire zélé du Reich qui cherche comment rentabiliser et bien gérer son camp; sa femme Hannah qui n'adhère pas à ce régime fasciste et qui subit ; Angelus Thomsen, un officier nazi, cynique qui gère une usine de fabrication de caoutchouc, coureur de jupons mais conscient de ce régime qu'il n'aime pas sans le laisser paraître ; Smulz le chef du Sonderkommando qui aide à l'élimination de ses compatriotes (voir l'excellent film le fils de Saül pour comprendre et saisir toute l'horreur de de sa fonction) et pleins d'autres personnages ayant existé ou presque, tous aussi haineux et cruels.
Un roman étonnant, nous sommes à la fois révulsé par les descriptions cyniques et réalistes mais attiré par sa façon de décrire en maniant l'ironie, l'humour parfois, c'est tellement "fort" qu'on a du mal à y croire......et pourtant !
Ce livre pose donc la question : Comment peut-on expliquer la haine fanatique des nazis contre les juifs ?, une des réponses de Primo Levi à cette question était "peut être ne peut-on pas ou, ne doit-on pas, comprendre ce qui est fait, car comprendre, c'est presque justifier.

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La Zone d'intérêt fait partie de ces titres phares de la rentrée littéraire, attendue car oeuvre d'un écrivain anglais qui n'a plus ses preuves à faire, dont l'humour et le cynisme caractérise la plume alerte, s'attaque cette fois-ci à un sujet des plus délicats : la Shoah.
Une odeur de souffre entoure l'ouvrage avant même sa parution, Gallimard, éditeur historique d'Amis depuis L'Information en 1997, a refusé de publier le livre en France, ainsi que son éditeur allemand. C'est donc la maison d'édition Calmann-Levy qui prit le pari de publier le livre qui reçut des critiques plutôt positives dans le monde littéraire anglo-saxon.

Réelle caricature ou présentation exagérée ?

Présenté comme une caricature, un « marivaudage aux allures de Monty Python », on y trouve certes des scènes d'un cynisme noir, mais aussi quelques pages d'une belle sensibilité, notamment celles consacrées à celui qui nous est présenté comme l »homme le plus triste du monde » : Szmul, le Sonderkommando, qui dirige une brigade de Juifs chargés de nettoyer -c'est-à-dire de récupérer tout ce qui peut être récupérable – les autres Juifs après leur décès – et ce peu importe le type de mort.

Cependant cette présentation ne rend pas entièrement justice au roman, lui attachant finalement une aura bien plus subversive qu'elle n'est. Oui, Martin Amis nous parle de la Shoah d'une façon inédite et dérangeante, volontairement provocatrice, dont l'issue peut être le rejet, mais il serait dommage de ne pas persister dans sa lecture. (Critique - un peu longue !) à lire sur le blog
Lien : http://lire-ecouter-voir.com..
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Je ne pouvais que m'intéresser à ce roman...
"Comment explorer de nouveau la Shoah sans reprendre les mots des autres ? Comment oser un autre ton, un regard oblique ? En nous dévoilant une histoire de marivaudage aux allures de Monty Python en plein système concentrationnaire, Martin Amis remporte brillamment ce pari." (quatrième de couverture)

Et oui, j'ai trouvé ce roman très réussi. Tout est dit dans les trois phrases ci-dessus.
Une histoire de coup de foudre dans un camp d'extermination fictif (mais qui a tout de Auschwitz) d'un officier SS pour la femme du Commandant.
En toile de fond, mais très présent, le contexte de la Seconde Guerre mondiale et du régime nazi.
L'auteur fait alterner le point de vue des différents protagonistes au fil des chapitres.

Mon bémol : pour bien apprécier cette lecture, il me paraît indispensable d'être familiarisé avec tout le vocabulaire allemand lié au système concentrationnaire et au régime nazi, ainsi que d'avoir certaines bases sur l'histoire du IIIème Reich, car aucun glossaire n'est prévu. C'était mon cas et j'ai eu quand même eu quelques freins pendant ma lecture. Qui n'ont cependant pas gêné ma compréhension générale.

J'ai particulièrement été touchée par les pages concernant Smulz, le Juif chez du Sonderkommando (chargé des sales besognes de "nettoyage"). Martin Amis touche du doigt ici le terrible cas de conscience complexe qu'on put vivre ces hommes, entre résignation, instinct de survie, désir de témoigner plus tard.
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Quand un auteur considéré comme l’une des meilleurs de sa génération, auréolé d’une réputation où le sulfureux le dispute au talent, se voit refuser un manuscrit par son éditeur, la curiosité est à son comble ! Et Masse critique m’a permis d’aller y voir de plus près …
Donc, nous sommes dans le camp de concentration Kat Zet 1, en Pologne, en compagnie de trois personnages principaux : le commandant Doll, bouffon, pochetron, préoccupé avant tout de bien faire son travail puis de rentrer auprès de sa femme et de ses filles jouer les maris modèles ; l’officier Angelus Thomsen, qui se sent « en rut, en rut, en rut » et tombe amoureux de Hannah Doll, plantureuse épouse du commandant ; Szmul, le Sonderkommando, triste à mourir.
Calmann-Levy, qui a « récupéré » le roman évoque le marivaudage et les Monty Pythons … j’ai bien cherché mais je n’ai trouvé que ridicule même pas drôle et phrases boursouflées, plombées de mots allemands, d’abréviations et d’allusions historiques pas toujours faciles à décoder … Pour moi, le roman « inventif, provocateur et, tout comme le Guernica de Picasso, d’une beauté incongrue », selon le Herald tribune, est tout au plus un pétard mouillé.
Dans le registre « humour décalé » sur le même thème, Roberto Benigni et sa « Vita e bella » avaient fait mouche avec bien plus de légèreté. Pour évoquer le sens du devoir aveugle de tous ces fonctionnaires zélés, on relira avec bonheur « La question humaine » de François Emmanuel ou « La mort est mon métier » de Robert Merle. Enfin, pour évoquer la Shoah, les Sonderkommando et toute la mécanique de ce système implacable, « Shoah et « Sobibor » de Lanzmann ou le tout récent « Le fils de Saul » ont bien plus de force et d’humanité, sans oublier l’essentiel « Si c’est un homme » de Primo Levi.
Ce roman me semble donc surévalué par son éditeur et les critiques, peut-être porté par la réputation de son auteur, mais j’ai pu constater que les lecteurs lambda étaient loin de partager cet avis. Pour ma part, je trouve que ce livre n’est pas simple dans sa compréhension directe (trop nombreuses abréviations et allusions parsemées de vocabulaire allemand), ni dans l’appréhension de sa portée véritable : il est vraiment nécessaire, après lecture, de poser le livre, d’y réfléchir et de se confronter aux avis d’autres lecteurs. Pour ma part, cette réflexion m’amène plutôt à me tourner vers d’autres œuvres plus fortes et – à mon humble avis – de plus grande qualité littéraire ou esthétique.
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Martin Amis évoque la Shoah à travers le point de vue de trois personnages différents mais qui font partie du système concentrationnaire et d'extermination d'Auschwitz. Malgré l'horreur qui s'y déroule, la vie continue pour chacun d'eux.
Ainsi, nous retrouvons le parcours du commandant du camp, Paul Doll, surnommé le « vieux pochetron » en raison de son penchant pour l'alcool. Un de ses rôles consiste à réceptionner les trains de déportés auxquels il annonce que leur présence au camp n'est qu'une étape avant leur transfert dans une ferme. Il leur promet aussi une douche chaude avant de s'installer dans leur chambre.
On rencontre également Angelus Thomsen, dit Golo, le neveu du commandant. Cet officier ne cache pas son penchant pour les femmes. Il a plusieurs liaisons avec différentes femmes et est amoureux de la femme de Paul Doll, le commandant.
Enfin, Smulz Zacharasz, le chef des Sonderkommando, qui n'est autre qu'un prisonnier juif qui assiste les nazis dans le processus d'extermination : tuer ses semblables pour survivre.
A travers l'histoire de ces personnages, Martin Amis dénonce l'atrocité des camps nazis et la complexité des relations qui y règne.

Si ce livre peut paraître dérangeant au premier abord, ce qu'il faut surtout retenir c'est qu'il n'est que le reflet de la réalité : les nazis ont continué à vivre normalement avec leur famille (femme et enfants) à côté de ces camps d'extermination. Un livre qui peut choquer, mais qui ne fait qu'appuyer là où ça fait mal.
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Avouons-le, les desseins étaient ambitieux. Mille ans. Un régime de mille ans, ça ou des prunes, les grands huiles du NSDAP avaient ainsi dressé leur plan usurpatoire. Au surplus ça sera dix ans, et en tractant la bête dans la douleur. Car à force de faire la guerre à tous, de vouloir décimer quiconque n'est pas blondinet aux yeux bleus et à la germanité tout à fait antédiluvienne, fatalement qu'un jour ou l'autre ça allait mal finir. Dieu merci.

Mais quelle charnier ! Il fallait qu'ils en tiennent une sacré couche, le Führer et sa clique, pour faire avaler d'un trait leur vilaine idéologie. Parce que les tops gun du Reich, niveau apparence, pour l'aryanité, c'est du couci-couça chez les gros bonnets : entre Goebbels qui louche de la jambe, Göring le putschiste morphinomane qui change de tenue comme lui prend l'envie de pisser, ou encore Himmler ce binoclard malingre à la mine anémiée, on repassera pour filer le bon exemple question supériorité raciale.

Si j'ai lu quelques livres sur les nazis et la solution finale, celui-ci vous hèle comme un vieux pote dans la rue que vous aviez zappé depuis deux décennies. Vous l'auriez bien esquivé mais une fois dedans, la force de son récit vous prend. Oui, la comparaison est douteuse mais vous captez l'idée générale.

J'ai allègrement allongé mes temps de lecture. Il fallait l'oser, raconter le barbarisme primaire d'Auschwitz sous le prisme d'une ironie poivrée, c'est ce qu'on appelle couillu. La focale est cynique, d'un mordant féroce envers ces nazis qu'on aimerait tous véritables salauds.

À quoi l'auteur apporte de la nuance, il dénude l'idée d'un bloc monolithique de fumiers. Certains suivent le mouvement, perpétrateurs serviles partiellement insensibilisés par les renforts d'un nationalisme omniprésent. Ils se dépêtrent tels de raides contorsionnistes, menant parfois à une forme de dépersonnalisation, parfois à une forme de folie.
D'autres jouent franc-jeu, parfont leur cruauté et s'attaquent sans niaiser à élargir leur pouvoir. Leurs états d'âme sont mis à l'index et balancés à la marge d'un circuit cérébral au fonctionnement abscons.

Le personnage de Doll, directeur d'Auschwitz, résume à lui seul la faillite d'un système léthifère. Les cadences sont infernales, les juifs arrivent trop vite et en trop grand nombre. Que faire de tous ces corps ? Comment augmenter la productivité en maintenant des rations faméliques ?
Ce Doll, sorte de loque avachie, fascine par ses ambivalences lardées de soubresauts virilistes. C'est qu'en plus de la rampe d'arrivée, il doit gérer le naufrage de son couple. Car c'est là toute la tragédie mise en exergue dans le livre ; au milieu de ses fours crématoires, la vie continue presque ordinairement pour ces meurtriers bureaucrates. Alors cet alcoolique désabusé, pas plus fou qu'un autre, même sans doute tout à fait fréquentable dans d'autres circonstances, devient cette ordure débectante au sadisme facile.

Je savais les hauts dignitaires méticuleux dans leurs sottises mais j'ignorais tout de leurs fricassées d'anthropologie raciale, de recherche archéologique et notamment cette délirante théorie de la glace cosmique. Leur cerveau de traviole n'avait de limite que leur machiavélisme sans esprit de retour.
Bref, j'ai beaucoup aimé ce livre où le cynisme est roi. Sous une forme extrêmement satirique et acerbe, l'auteur dresse la déliquescence d'un appareil. Assurément, c'est un bouquin clivant.
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Une lecture qui s'annonçait si intense, si hors du commun et qui s'effondre aussi sec. Lorsque j'ai lu les avis sur ce roman, je suis tombée de ma chaise. Ce roman se faisait démolir, pourtant le sujet semblait brillant, l'écrivain a une plume très riche et ce livre était couronné d'un prix littéraire. Il n'en fallait pas plus pour m'attirer !

Ayant lu beaucoup de romans sur la seconde Guerre Mondiale, j'ai de plus en plus de mal avec cette période de l‘histoire en littérature, car il me semble que l'on a tout dit. Donc quand j'ai découvert cette quatrième de couverture qui nous présentait une vision détournée de cette période. On inversait les rôles et on allait plaindre des SS ?! Magique et irréelle ! Mais dès les premières pages j'ai bien compris que malheureusement on restera dans une version soft de ce que j'imaginais. J'estime que l'on peut rire de tout si la manière de faire est intelligente, ici il faut reconnaitre que son idée est brillante et son écriture très riche pour amener cela. Mais surement dans un besoin de ne pas froisser trop de monde, l'auteur à pris un parti mitigé en démarrant fort puis en baissant d'intensité son texte.

Dans ce roman on a donc un problème, car il présente son sujet de manière trop et pas assez à la fois. Soyons clair, quitte à nous présenter un texte qui se veut satirique et noir à souhait autant se donner à fond. Que cela soit choquant mais vraiment ! Où alors que le récit prenne une tournure vaudeville engagée, une qui vaut le détour. Malheureusement on reste un peu sur sa faim. On comprend l'intention de l'auteur, mais on en attend beaucoup plus. Je souhaitais du Monty Pithon ! Je souhaitais de la satire à fond !

On ressent la volonté de l'auteur mais pour moi il ne va justement pas assez loin et reste à la limite comme s'il n'osait pas. Comme s'il avait peur de perdre des lecteurs, alors qu'en allant à fond je pense qu'il en aurait gagné justement. Je ressors donc mitigé car j'aurais espéré tellement plus en fin de compte. Quitte à vouloir choquer, choquons, mais dans ce texte je suis restée à la frontière. Une frontière encore trop lisse à mon goût et pour mon envie de lecteur.
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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Relu à la faveur de la publicité faite autour du film éponyme sorti il y a peu. J'avais pratiquement tout oublié du contenu de ce livre (il n'est donc pas inoubliable...). Impression de malaise renforcée par le style assez brouillon avec la caricature de nazi veule et dégueulasse qu'est la figure du commandant Doll. Golo Thomsen est l' image même de l'opportuniste , lui aussi assez minable. La Hannah, même si elle s'émancipe de son pochtron de mari et ne cède pas à Thomsen, n'inspire, elle aussi, guère plus que du mépris. Surnage la figure de Schmulz le responsable du sonderkommando, dévasté et obnubilé par le fait de rester un homme et donc de ne pas surtout pas s'habituer. Bref. On n'apprend rien. La mécanique implacable et la déshumanisation à laquelle se sont voués ces parfaits petits nazis chefs d'entreprise est bien mieux rendue dans "la mort est mon métier" de Robert Merle (oh la la , comment je vais gérer toutes ces pièces à gazer/brûler, mince le fournisseur de zyclon B est en retraite sur la livraison).
Bref. Je ne crois pas que j'irai voir le film. Et je vais probablement re oublier La Zone d'intérêt.
Trois étoiles quand même car il ne faut pas, jamais, oublier ce qui a été commis par des humains sur des humains.
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Ennui, tout simplement.L'intention d'écrire un nième livre súr la nazisme et les camps de concentration est certes louable .Encore faut il apporter quelque chose en plus des magnifiques témoignages et romans déjà lus sur le sujet
Et là, flop complet. On est à la limite du grotesque et de la vulgarité
Quant à la qualité littéraire de l'oeuvre, disons "banale" pour rester correct
Pas de temps à perdre avec des livres aussi médiocres
Relisez Primo Levi oû Les Bienveillantes de Littell
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