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EAN : 9782070405862
180 pages
Gallimard (02/10/1998)
3.86/5   18 notes
Résumé :

Au plus près de la terre et du poids des éléments, le parcours d'André du Bouchet se révèle en tous points exemplaire. Il est le poète qui nomme les choses par leur nom et leur espace, qui restitue l'attention, la dignité et cette part de silence essentiel que les discours ont avili.

Farouche est sa présence au monde, scrupuleuse et tranchée, comme si l'être tout entier s'impliquait sans réserve dans un combat volontaire, une exigence, une as... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Critique d'art, traducteur et écrivain, André du Bouchet est un des auteurs les plus marquants de la poésie contemporaine.
Je suis allé à la rencontre de son oeuvre avec l'Ajour, recueil qui réunit plusieurs de ses textes, proses ou poèmes, écrits entre 1972 et 1995.

Pourquoi le nier, l'écriture d'André du Bouchet n'est pas simple d'accès. Dès les premières pages, elle surprend, déroute, car elle n'offre que peu de repères et de points d'ancrage au lecteur. Il est difficile de saisir toute sa complexité.
On sent cependant une constante dans son écriture, celle d'une expérimentation des potentialités du langage, celle d'un style où la part formelle est totalement inséparable de l'expérience sensible.


« cela
n'est pas peu aimer
comme
répondre

Jusqu'à la poussière qui ne fractionne
pas

déborde

aimée du soleil. »*


Tous les textes d'André du Bouchet semblent fragmentaires, lacunaires et dénués de tout rythme. Ici, la langue semble s'être égarée, ou du moins elle paraît se rapprocher au plus près de ce qui lui échappe.


«… entre les lignes, déjà… au plus haut immergé ( le
silence ) pour le porter au plus haut , dans ce que la tête
plus haut aura nommé oubli… la fraîcheur de
l'oubli… »**


Lire du Bouchet, c'est comme reconnaître, en lecteur déconcerté, que tous les mots, même s'ils proviennent de lui, peuvent être défaits par le silence. La poésie est un excès de langage qui chez André du Bouchet vient butter contre ses propres limites. La poésie est chez lui comme privée de sa capacité à percevoir, à rendre compte du réel, elle est comme dessaisie d'elle-même.

C'est pourtant en ce lieu de vide, d'ignorance du poème que nous pouvons nous remémorer et reprendre souffle, éprouver de nouveau notre langue et puiser tout un passé qu'il nous faut recomposer. Lire André du Bouchet, c'est retrouver la source de toute poésie.


« avoir

et pour
un mot uniquement


creusé
jusqu'à l'eau


fine. »***



(*) extrait de « le surcroît » - page 121
(**) extrait de « Poussière sculptée » - page 65
(***) extrait de « le surcroît » - page 112
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
J'aime
la hauteur qu'en te parlant
j'ai prise
sans avoir

pied.
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… et les mots séparés – aussi loin qu’ils peuvent l’être les uns des autres sans que le fil distendu qui les relie soit perdu – ne se confondent pas moins que si jamais ils n’avaient été articulés… de cette articulation qui élève, aère, espace… élève, aère, de tout l’air surgi, pour commencer, dans les intervalles… air qui reprend globalement du dehors sans espacer.
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Je vois la route – entre nous la route et la part de soi
dont sans se séparer on doit se détacher encore,
comme entre nous
plus loin la route sans paupière.
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… scintillantes… figures, pour tout dire, de ce qui a été pulvérisé… personnes parachevées, comme entrevues de loin, avec la ponctualité – jusqu’à disparition du plus proche… minuscules… excoriées… dansant, et emportées sur le mouvement de l’air qui les confond… souffle d’une perfection ( à « couper le souffle » ) telle qu’elle ne pourra, hors le rêve d’un instant, n’être consigné que par « ouï-dire »
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Que
reste dans ma vertèbre
la brusquerie

debout.
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Videos de André du Bouchet (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André du Bouchet
André DU BOUCHET – La Pierre bleue (DOCUMENTAIRE, 1993) Un film réalisé en 1993 par Laurence Bazin.
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