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EAN : 9782073018748
168 pages
Gallimard (02/03/2023)
4.21/5   7 notes
Résumé :
« J'ai tort, je sais que j'ai tort, et je ne peux pas m'empêcher d'avoir tort... »
Ces quelques mots, extraits du livre poignant de Colette Andris, expliquent toute la psychologie de La femme qui boit, de Guita, lamentable héroïne, gracieuse jeune femme moderne qui «boit», comme tant d'autres, sans savoir pourquoi, et jusqu'à en mourir...
Peu de livres sont aussi exactement venus à leur heure (que n'écrit-on pas actuellement sur la cocktailomanie, spor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Publié en 1929, ce roman s'attaque à un sujet alors tabou et qui l'est toujours, l'alcoolisme féminin. Portrait de Guita, une femme dotée d'esprit, de culture et de sens critique, il décrit le rapport qu'elle entretient avec l'alcool, faisant vivre de l'intérieur ses sensations avant, pendant et après ses épisodes d'ébriété.

Sa vie de jolie femme mondaine et ponctuée par ce qu'elle ingurgite. Elle a ses manies, ses heures, "ses cafés".

Mais derrière toute cette effervescence et cette apparente légèreté, il y a la solitude, une très pesante solitude et les abus subis part les hommes qui s'emparent de sa jeunesse.

Une lecture d'une grande acuité et qualité littéraire. Colette Andris a le mot juste et poétique pour décrire ses "points d'alcoolisme" et la relation faite de fascination puis de dégoût qu'elle entretient avec la boisson. Une femme aux multiples facettes, qu'il nous est donnée de découvrir à travers le personnage fictif de Guita.

Une plume vive et fulgurante, qui saisit l'inssaisissable, l'état incertain et flou de l'ivresse. En kaleidoscope, sans vraiment de chronologie, la personnalité de Guita (et de Colette ? ) se dessine au fil des pages.

J'ai beaucoup pensé à la vivacité de Virginie Woolf et au personnage de Mrs Dalloway, femme de son temps, dont les pensées et émotions nous traversent à la lecture.

Première danseuse nue autorisée, Colette Andris demeure peu connue malgré la pertinence et la sensibilité de ce texte. On y découvre une femme brillante, libre de mener sa vie comme elle l'entend mais malheureusement aux prises avec son addiction.

Je vous invite à la découvrir. Au delà du sujet, l'écriture m'a séduite.

Je conseille de lire la préface de Nathalie Kuperman après le roman et de vous laisser porter par le texte.
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Colette Andris fait partie de ces grandes oubliées. À son actif, des études de lettres, une carrière de danseuse nue et trois romans. Tout ça en trente-six petites années d'existence, au début du XXe siècle. La collection “L'Imaginaire” de Gallimard réveille pour nous son premier ouvrage, "La femme qui boit".

Guita n'a que huit ans lorsqu'elle expérimente pour la première fois cet état “où tout semble nager au sein d'un néant consenti”, alors que son père refuse de lui acheter un filet à papillons. Cette fois-là, elle boit par hasard, par rancune, par vengeance. Toutes les autres si nombreuses fois, elle boira par plaisir.

Telle la déambulation d'une femme sublime et saoule, le roman explore les “points d'alcoolisme” de Guita qui voit le monde à travers le prisme trouble de l'ivresse. Comme à cette soirée où elle octroie à chaque convive un breuvage.

Sa voisine, une “grosse dame minaudière”, devient une bouteille de Grand Marnier. Son amant ? Rien d'autre que “le bon litre de vin rouge plein de sécurité”. Et cet homme terne de cinquante ans ? “L'eau minérale en personne.”

Dans de courts chapitres parfois voluptueux comme peut l'être l'ivresse, parfois asséchés comme une gorge un lendemain de soirée, c'est toute une vie d'alcool qui s'écoule.

L'enchantement du premier verre, le doux ronron des cafés à l'hospitalité banale, ces grands crus qui font l'âme radieuse, l'écrasante indignité de l'alcoolisme féminin, les nuits d'insomnie, les multiples amants et les quelques viols.

Le livre date du début du XXe dans “ce Paris d'amour et de vice” et pourtant rien n'a changé. On pourrait presque l'apercevoir encore aujourd'hui, un verre à la main, la mine grise, l'oeil fatigué mais le sourire aux lèvres. On lui dirait : “Guita, tu bois trop !” Elle répondrait : “M'en fous.”
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Se perdre. Dans les effluves de l'alcool.

Guita est une femme qui boit, mais également une jeune femme dépossédée de son corps, à la merci des hommes qui croisent son chemin. Elle aimerait croire qu'elle cherche elle aussi une certaine jouissance à travers ces rencontres. Sa dépendance à l'alcool dit autre chose. Elle garde la tête haute en apparence, mais elle est minée de l'intérieur par des agressions répétées et normalisées.

J'ai été époustouflée par le style, une écriture novatrice, recherchée, sensible et magnifique. Entre l'initiation et la fin, de très courts chapitres tentent de recoller les morceaux d'une vie. Ces fragments pourraient presque se lire dans le désordre, comme des poèmes. L'autrice parvient notamment à décrire de façon très sensorielle et originale les perceptions altérées par l'ivresse. Un texte remarquable dans la forme comme dans le fond ! Il ne reste qu'à espérer une réédition des deux autres romans de Colette Andris.
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"La femme qui boit " de Colette Andris m'a laissé un sentiment mitigé.

En effet je m'attendais à mieux de ce livre au vu du synopsis (les conséquences de l'alcoolisme sur une femme), en effet en dépit d'un récit court, dense qui a pu un peu m'éclaircir sur les ravages de l'alcoolisme sur une femme, ce roman ne décolle réellement jamais , se répète et au final j'ai survolé ce livre, une déception.
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critiques presse (2)
LesInrocks
11 juillet 2023
De la plume de Colette Andris, artiste et romancière des Années folles, ce texte de 1929, réédité aujourd’hui, s’attaque à ce qui était alors un tabou : l’alcoolisme féminin.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Liberation
20 juin 2023
Colette Andris (1900-1936), devenue danseuse nue (notamment aux Folies-Bergère) après avoir obtenu une licence de lettres, publia ce roman en 1929, son premier (deux autres suivront), dont le titre est un programme : Guita est une «femme qui boit».
Lire la critique sur le site : Liberation

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