Publié en 1929, ce roman s'attaque à un sujet alors tabou et qui l'est toujours, l'alcoolisme féminin. Portrait de Guita, une femme dotée d'esprit, de culture et de sens critique, il décrit le rapport qu'elle entretient avec l'alcool, faisant vivre de l'intérieur ses sensations avant, pendant et après ses épisodes d'ébriété.
Sa vie de jolie femme mondaine et ponctuée par ce qu'elle ingurgite. Elle a ses manies, ses heures, "ses cafés".
Mais derrière toute cette effervescence et cette apparente légèreté, il y a la solitude, une très pesante solitude et les abus subis part les hommes qui s'emparent de sa jeunesse.
Une lecture d'une grande acuité et qualité littéraire.
Colette Andris a le mot juste et poétique pour décrire ses "points d'alcoolisme" et la relation faite de fascination puis de dégoût qu'elle entretient avec la boisson. Une femme aux multiples facettes, qu'il nous est donnée de découvrir à travers le personnage fictif de Guita.
Une plume vive et fulgurante, qui saisit l'inssaisissable, l'état incertain et flou de l'ivresse. En kaleidoscope, sans vraiment de chronologie, la personnalité de Guita (et de Colette ? ) se dessine au fil des pages.
J'ai beaucoup pensé à la vivacité de Virginie Woolf et au personnage de Mrs Dalloway, femme de son temps, dont les pensées et émotions nous traversent à la lecture.
Première danseuse nue autorisée,
Colette Andris demeure peu connue malgré la pertinence et la sensibilité de ce texte. On y découvre une femme brillante, libre de mener sa vie comme elle l'entend mais malheureusement aux prises avec son addiction.
Je vous invite à la découvrir. Au delà du sujet, l'écriture m'a séduite.
Je conseille de lire la préface de
Nathalie Kuperman après le roman et de vous laisser porter par le texte.