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sur 328 notes
Un roman difficile, soufflant le chaud et le froid. Est-ce bien sa fille ? Quelle âge a-t-elle ? Est-ce l'auteur elle-même, qui se cache derrière ses propres mots formant un texte dur, brut de décoffrage ?

Un roman sur l'inceste donc, avec pour seule voix, celle d'un père à la personnalité trouble. Considérant son enfant comme une femme. Une femme qu'il attendait de rencontrer. Un lâche qui ne répète sans cesse qu'il ne fera rien qu'elle ne veuille pas, sans autant pouvoir tenir ses promesses et avec un besoin constant d'être rassuré avec des "Dis à Papa que tu l'aimes" ou encore "Dis à papa que c'est bon". Un homme qui, comme pour se déculpabiliser, traite sa fille comme une moins que rien quand ils sont ailleurs que dans un lit, osant à peine affronter son regard lors de leurs sorties au restaurant.

Et en face, une jeune fille qui se tait. Dont la souffrance transparaît non pas lors des actes sexuels mais plutôt lorsque l'on sent sa tristesse et sa détresse quand son père s'emporte sur elle pour une bouteille de lait pas rangée, pour un mot malheureux ou encore quand elle lui demande une preuve d'amour, celle de passer une journée sans rapports physiques. Preuve qu'il est incapable de lui donner. Elle est dans la peur de l'abandon et pour éviter cela, elle veut tout faire pour satisfaire son père.

J'ai eu du mal à trouver un sens à ce roman. Il n'y a pas vraiment de morale ou de leçon à en tirer. le lecteur est juste un spectateur impuissant. Les phrases sont courtes et abruptes. le texte ressemble à de l'écriture libératrice.
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Christine Angot nous décrit la semaine de vacances d'un homme d'âge mûr, dont on ne sait pas grand-chose, si ce n'est qu'il est marié, qu'il a des enfants et une maîtresse, Marianne, étudiante à Sciences Po. Cette semaine, il la passe avec une autre jeune fille, tout aussi anonyme. Elle a l'air jeune, adolescente sans doute, mais l'on ignore tout d'elle et de ses pensées. Elle est seule avec cet homme et semble être là pour satisfaire le moindre de ses désirs sexuels. 137 pages qui nous décrivent crûment les différents attouchements, pénétrations buccales et jeux sexuels entre le « couple ».
Ce que je trouve particulièrement malsain dans ce livre, c'est qu'il n'est jamais question d'inceste. Christine Angot ne dit à aucun moment qu'il s'agit d'elle et de son père dans cette maison de campagne. Et pourtant, le lecteur ne peut l'ignorer s'il connaît un peu la polémique qui entoure l'auteur ou s'il a déjà lu son précédent ouvrage : « L'inceste »… Il y a donc un malaise tout au long de la lecture, amplifié par une écriture très froide et extrêmement distante. On a l'impression qu'il n'y a pas d'histoire puisque les mêmes scènes sexuelles, les mêmes mots et les mêmes gestes se répètent pendant une semaine. L'impression de lire un texte pornographique est particulièrement dérangeante. L'auteur ne cherche pas à exciter son lecteur, mais à lui faire voir ce qu'il n'a pas envie de voir en faisant des gros plans et en jouant sur une précision du détail quasi chirurgicale. Elle décortique l'acte sexuel avec froideur. L'homme est perçu comme autoritaire, colérique et pervers et exerce une attraction malsaine sur la jeune fille. C'est un texte violent, dérangeant, dominé par une tension permanente. La quatrième de couverture annonce que l'auteur cherche à nous faire voir et comprendre ce qu'elle a vécu. Pour ma part, j'ai plutôt l'impression qu'elle veut provoquer, bousculer son lectorat. Mais quel est l'intérêt d'un tel livre? En conclusion, des scènes dépourvues de plaisir pour une lecture qui l'est tout autant…
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J'avais lu Inceste, Rendez-vous et Les petits de la même auteur : c'était à chaque fois un divertissement, un plaisir de lire les romans de Christine Angot. Mais ici, après avoir lu "Une semaine de vacances" je me pose la question de ce que veut prouver Christine Angot avec ce livre. Expliquer la soumission d'une gamine au lit avec un adulte ? Baiser est-il l'acte le plus important dans la vie ? ou bien est-ce un mode d'emplois pour les jeunes filles pour se faire sodomiser sans douleurs grâce à de la vaseline.? Sodomiser une gamine, n'est peut-être pas un viol ?
Ou peut-être n'ai-je rien compris du tout et devrais-je le relire ?
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Une semaine de vacances/Christine Angot
Je n'avais jamais lu un quelconque ouvrage de C.Angot.
La publicité faite autour de ce minuscule opuscule m'a décidé à le lire d'autant plus que dans le cas où je n'apprécierais pas, je n'aurais pas perdu beaucoup de temps. En effet la plupart des commentaires des lecteurs sont extrêmement critiques. Rares sont les éloges de ce morceau de bravoure. Car c'en est un avouons-le.
D'entrée ce qui m'a frappé parvenu au terme de ma lecture c'est qu'à aucun moment il n'est dit par l'un des deux protagonistes que la demoiselle est la fille du monsieur. Seul est mis à jour le fantasme du monsieur qui veut entendre la demoiselle dire « papa » lors des ébats multiples et variés et le lui dit lors des rares échanges verbaux, rares car on assiste en fait à un monologue d'homme pervers, captieux, faisant chattemite à tout bout de sein pour arriver à ses fins. Donc on peut conclure que l'inceste n'est pas avéré. Certains diront que l'intention vaut l'action. Soit.
Cela précisé, quel est l'intérêt de ce livre ?
Je l'ai trouvé dans son audace, sa salacité et sa lubricité, impitoyable non seulement pour la demoiselle mais encore pour le lecteur. D'aucuns auront été choqués inévitablement n'imaginant même pas ce qui peut se passer derrière les tentures et les persiennes protégeant une sieste coquine. Pornographique ? Oui peut-être par instant. Vulgaire ? Non jamais.
Ce qui rachète un peu cette sordide histoire, c'est quand même le style de C.Angot dont les descriptions quasi cliniques des ébats sont dures à encaisser pour le badaud : on prend des coups si l'on n'est pas un peu aguerri. le style est très précis, concis, chirurgical, bien rythmé. On ne peut pas dire que Madame Angot fasse dans la dentelle. Sauf à parler des sous-vêtements de la demoiselle.
Mais l'auteur veut-elle vraiment choquer ? Je me suis posé la question. Quoi qu'il en soit, elle a choqué la plupart des lecteurs qui se sont exprimés.
Il est certain que l'intérêt de ce livre est discutable : on aime ou on n'aime pas ; dur d'être entre les deux. La litanie des poses et actes peut être exaspérante.
Ce qui frappe aussi, c'est que ce monsieur, un véritable « gentil monstre » est prêt à tous les mensonges pour obtenir le placet de cette jeune fille bien docile et comme apprivoisée. On peut être choqué par autant d'aplomb surtout quand la proie est facile. Mais en fait, hormis les multiples concrétisations des fantasmes du monsieur, il ne se passe rien, pas de rebondissement, pas de suspense : et pourtant, on toujours l'impression que cela va finir, qu'il va se passer quelque chose pour mettre fin à ce parcours des sentines bourbillonneuses de la chair.
Pas d'émotion dans ce récit, pas de sentiment sinon celui d'un dégoût pour cet homme aux pulsions irrépressibles.
En bref, cette lecture est réservée à un public averti. Âmes sensibles ou prudes, abstenez-vous : la nausée vous viendrait inévitablement. A moins que vous soyez masochistes.
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Dans l'arène de Christine
(rédigé en 2012)

(Pardon d'avance pour ceux qui pourraient être choqués)
Elle est forte la Christine.

Elle nous inflige (mais nous sommes -hélas- consentants), un récit sur une relation sexuelle qui est certes cru, mais pas insupportable a priori (encore une fois, je parle du récit, pas de l'inceste).

Ce livre est une arnaque, il ne peut fonctionner qu'avec des accessoires en option.

En soi, je trouve ce roman ni bien, ni mal écrit. On retrouve les tics de l'auteure, ses fausses audaces assez ridicules et quelques passages plus concis, plutôt bien tournés, voire parfois de la belle littérature - à mon goût en tous cas- qui encouragent à poursuivre.

Mais il y a un problème.

Pour que ce livre ait un sens (je n'ai pas dit "du sens"), il faut acheter en option le cirque Angot qui se donne en spectacle un peu partout (télés, journaux...) en nous revendant ad nauseam, l'inceste dont elle a (difficile d'écrire "aurait") été victime.

Et le livre ne se lit qu'avec cet accessoire, qui en devient le principal intérêt.

La Maison Angot nous emprisonne donc avec son format propriétaire et poursuit son exploitation marchande du sordide. Elle en a le droit après tout, elle possède (hélas) la licence inceste, en multipropriété.

Mais cette petite entreprise fonctionne de manière perverse. Ainsi, dans ce roman, la phrase choc, qui est censée dévoiler le drame, n'est qu'à moitié explicite, mais vous glace quand même, parce que l'on sait "par ailleurs".

Ce livre n'existe pas sans son environnement tissé de tout ce qu'Angot diffuse à l'envi. Si on ne connait pas son histoire - admettons encore une fois qu'elle soit réelle car sinon ce serait désespérant-, le livre n'existe plus.
Imagine t-on la Sainte-Victoire de Cezanne (pour reprendre un élément de la critique de Télérama) qui ne figurerait pas sur le tableau principal, mais sur un tableau annexe ou sur le mur ? Imagine t-on un film porno qui comporterait en bonus, un exposé sur la linguistique selon Chomsky ?

Les arguments selon lesquels il faut traiter ce sujet, le révéler dans toute son horreur, applaudir à l'incroyable originalité...On les connait, ils sont utilisés chaque fois que le concept remplace l'oeuvre. de même l'argument du triomphe de la langue, outre qu'il prend une saveur particulière dans un tel contexte, n'est qu'un tour de passe passe de plus.

Alors ceci dit, on peut aimer le cirque, on peut aimer les concepts et on peut aimer les tours de passe passe. Mais ça ne passera pas par moi. Histoire d'enfoncer le clou, son éditeur se met au diapason en proposant une mise en page avec des marges immenses entourant un texte d'une taille à satisfaire les déficients visuels sévères. Arnaque supplémentaire dans la forme, à rajouter au dossier.

Fais gaffe Christine, on va quand même finir par ne plus se laisser prendre.

Comme le disait Pierre Dac : "Quand, durant tout un jour, il est tombé de la pluie, de la neige, de la grêle et du verglas, on est tranquille. Parce que, à part ça, qu'est-ce que vous voulez qu'il tombe ?... Oui, je sais, mais enfin, c'est rare...".

Avec Christine, tout est déjà tombé et ce n'est même plus rare. Alors que reste t-il ?
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Le confinement m'a ramené vers Christine Angot, avec plaisir. J'ai lu ce livre d'une traite même si son thème est dérangeant. J'étais dans un état d'incompréhension de sidération. C'est très déstabilisant ce style froid précis employé pour disséquer cet inseste. Les premières pages sont crues et dès ces premières pages nous comprenons la relation de domination de cet homme sur cette jeune fille. La relation père fille est évacuée seuls des indices nous y ramènent et rend notre position de lecteur très inconfortable.
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Pourquoi avoir ouvert ce bouquin? Car il est arrivé dans la conversation hier avec Sophie au moment où l'on s'y attendait le moins. du coup le "nan mais tiens lis la première page" s'est transformée, sous le coup de l'horreur, en lecture intégrale du roman (en même temps 50 pages c'est très vite expédié).

Vous voyez toutes ces émotions qui ne peuvent être évacuées dont parle le pitch ci-dessus? Je vais être honnête avec vous, je n'en ai ressentie aucune par contre l'envie de vomir elle, elle est toujours présente bien qu'ayant terminé le roman hier soir.

Ah certes, on ne peut retirer cela à l'auteur, elle fait ressentir quelque chose pas de doute là dessus ... mais pas ce que j'attends d'un bouquin (je vous rappelle que pour moi lecture = évasion ...). Là en vrac, j'ai ressenti:

- une envie de vomir

- du dégoût

- de la haine et de la révolte

- des envies de meurtres

- ...

Une lecture traumatisante mais pas dans le sens positif du terme. Si bien que je me suis même demandée comment cela a pu atterrir dans le catalogue Flammarion.

Alors âmes sensibles, coeurs de parents, ou simplement humains, passez votre chemin ... J'ai voulu m'y aventurer et je le regrette amèrement, je ne sais pas si j'arriverai à oublier un jour cette lecture et ça me désole. Car ce que l'histoire ne dit pas, c'est qu'à aucun moment on ne signale dans la quatrième que ce bouquin peut heurter les sensibilités .... Quand un des pires crimes humains vous est balancé à la tête de façon crue ....

comme quoi .... tout est une question de ressenti
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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J'ai lu ce livre car on me l'a offert et cela malgré les nombreuses critiques que j'avais pu entendre. Rien de tel que de fonder sa propre opinion.
Ce livre est tout simplement choquant, immonde. L'écriture en est insupportable. Tout d'abord, il n'y a pas de chapitres. Il faut donc lire le livre d'une traite et sans compter les phrases hyper longues, parfois même interminables.
De plus, les détails décrits sont tout simplement inimaginables. Je pense qu'il y a déjà suffisament d'histoires réelles de ce genre pour encore devoir en faire une histoire fictive.

http://amis-lecteurs.blog4ever.com/angot-christine-une-semaine-de-vacances
Lien : http://amis-lecteurs.blog4ev..
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Dans ce texte très court, on lit une semaine de fellation, de sodomie, de doigts dans l'anus et le vagin : c'est ce qu'un père fait avec sa fille durant ses vacances avec elle.
On ne saura pas grand chose d'elle, si ce n'est qu'elle doit avoir peut-être 13-15 ans, c'est ainsi que je l'imagine, qu'elle se soumet aux désirs de ce père incestueux parce qu'il est imposant, séducteur, intelligent (c'est un universitaire) et qu'il a le pouvoir sur elle, celui du chantage affectif. On sent qu'elle cherche une complicité avec lui, son attention même si elle aimerait bien qu'il n'y ait rien de physique entre eux.
Il en a fait sa maîtresse, au même titre que les autres, soupèse, titille ses seins comme ceux de sa femme ou de ses amantes.
Ce qui est gênant, c'est qu'à part ces scènes de sexe, il ne se passe pas grand chose d'autre : on déboutonne la braguette et c'est parti. le but de l'auteur est peut-être justement de nous faire éprouver cette saturation, trop, c'est trop, car il ne laisse pas une minute de paix à sa fille, ne pense qu'à jouir d'elle.
Je ne sais pas quoi en penser : c'est un texte, pas trop mal écrit, mais ce n'est pas de la littérature. Christine Angot nous met dans la position des voyeurs : je l'ai été parce que j'ai lu jusqu'au bout, que ce père ne m'a pas plu mais n'a pas non plus soulevé de haine en moi ou la répulsion qu'il aurait fallu éprouver. Tout est dénué de sentiments et d'émotions : pas de révolte de la fille, elle ne le peut pas, pas de manipulation grandiloquente du père non plus. C'est très bizarre... En tout cas, je l'ai lu alors que L'Inceste m'était tombé tout de suite des mains.
Lien : http://edencash.forumactif.o..
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J'ai beaucoup hésité avant de l'acheter car à la lecture des avis on dira que ça ne donnait pas spécialement envie. Et puis je me suis dit qu'il fallait laisser une chance au bouquin. Alors comment dire ... est ce parce que je suis éducatrice et que je côtoie ces horreurs assez souvent que tout ça ne m'a pas plus émue que ça ? Je ne le sais pas mais je pense que ce livre ne laissera pas une grande trace dans l'histoire de l'écriture. 90 minutes pour lire un truc qui me laisse une impression lourde mais qui ne m'a pas empêché de dormir. Si vous ne le lisez pas vous ne raterez rien et vous économiserez 15 euros.
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