AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

David F. Hult (Traducteur)
EAN : 9782253082378
926 pages
Le Livre de Poche (02/09/2009)
3.77/5   42 notes
Résumé :

La Mort le roi Arthur conclut le grand cycle romanesque en prose du XIIIe siècle connu sous le nom de Lancelot-Graal. Mais ce roman, dû à un autre auteur que la partie précédente - La Queste del saint Graal - et animé d'un esprit fort différent, constitue une œuvre autonome. Les amours de Lancelot et de Guenièvre finissent par être découvertes. Lancelot enlève la reine, tue un frère de Gauva... >Voir plus
Que lire après La Mort du roi ArthurVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je me rends compte, en couchant ces mots sur mon écran, du paradoxe que va représenter cette critique... Oui, je mets cinq étoiles à "La Mort du Roi Arthur" et j'en mettrai le triple si je le pouvais... et pourtant, j'ai rarement autant souffert à cause d'un livre, j'ai rarement eu autant envie d'un refermer un et de l'oublier à tout jamais... Il n'y a que le Vicomte de Bragelonne qui m'ait fait cet effet, mais ça c'est une autre histoire.
Il n'y a rien de plus triste et de plus tragique que la fin d'un monde. Rien de plus terrible que de voir un héros triste, seul et vulnérable. "La Mort du Roi Arthur", c'est tout cela et cela laisse un gout de cendre et de larmes en bouche.
Grâce au Roi et à ses chevaliers, le royaume était en paix et la concorde régnait entre les clans et les hommes. La fin'amore régnait en maîtresse, à égalité avec l'amitié et la prouesse. le monde d'Arthur était un monde idéal pétri de grandeur. C'était sans doute le rêve des auteurs des différentes branches de la légende et Camelot devait être le reflet de leur désir...
Le roman s'ouvre alors que la quête du Graal, l'ultime quête, s'est achevée: Galaad aurait été emporté au Paradis après avoir trouvé la coupe légendaire de Joseph d'Arimathie, Perceval a trouvé la mort dans son ermitage et Bohort rentre enfin chez lui. Lancelot, le beau Lancelot est toujours déchiré entre son amour fou pour la reine Guenièvre et sa loyauté envers Arthur. Il y a bien des mécontents à la cour mais ils sont encore fidèles et attachés au roi.
Comme souvent en littérature, c'est par l'amour que le malheur fait son entrée: Lancelot ne peut résister à sa passion pour la souveraine et lui qui s'était juré de ne plus jamais la revoir renoue avec elle. Les amants ne sont pas assez discrets (mais quels amants le sont vraiment?) et leur secret est éventé... Arthur ne peut plus ignorer la trahison de sa belle épouse et de son meilleur ami. Lui qui n'était que tempérance, grandeur et grand coeur entre dans une rage folle. Guenièvre est menée au bûcher. Lancelot parviendra pourtant à la sauver...en versant le sang du jeune frère de Gauvain. le point de non retour est atteint... Arthur entre en guerre contre son meilleur ami et quitte la cour, laissant alors la scène au plus perfide des perfides, au plus manipulateur de tous: Mordred. Mordred le serpent qui à force de complots parviendra à prendre la place du roi jusqu'au combat final...
S'il y a quelque chose de pourri au Royaume du Danemark, il y a quelque chose d'empoisonné au Royaume de Logres... L'idéal est cloué au pilori, sacrifié sur l'autel de l'ambition, de la cupidité et de l'orgueil. Les vertus chevaleresques sont jetées en pâture aux traître et à la cruauté des hommes... Tout le roman se fait le témoin de cette atmosphère délétère et de fin du monde; de ces tensions d'autant plus douloureuses qu'elles séparent des amitiés qu'on croyait éternelles. La réalité rattrape l'idéal et ça fait mal, à Arthur et aux lecteurs... Dans cette tragédie toute de sang et de mélancolie, de désespoir même, les personnages changent... Lancelot se laisse consumer par sa passion. Gauvain est un fat et Guenièvre pèche par vanité. Arthur -et c'est ce qui me brise le coeur le plus sûrement- est esseulé, vieilli, trahi... Lui qui a été si grand devient si vulnérable...
La langue est sobre dans ce roman mais elle décrit parfaitement la décadence du royaume, la fin d'un monde. Elle dénonce aussi et surtout l'éternelle brutalité des hommes, la violence dont ils ne sont pas capable de se départir et leur capacité à salir ce qu'il y a de plus beau.
Roman pessimiste et désespéré, La Mort du Roi Arthur est aussi l'un des plus beaux écrits de la matière de Bretagne, l'un des plus profonds, des plus émouvants, des plus poignants... (et après tout: "les chants les plus désespérés sont aussi les plus beaux (...) a dit le poète). A cet égard, les dernières pages touchent au sublime même si elles mettent en scène le plus insupportable.
Commenter  J’apprécie          151
Qui ne connait pas le Roi Arthur ? C'est le roi médiéval par excellence, le légendaire épéiste d'Excalibur entouré de son conseiller Merlin l'Enchanteur, de sa belle épouse Guenièvre ses preux chevaliers aux noms tout aussi évocateurs : Yvain le chevalier au lion, Perceval, Gauvain le courtois, Lancelot du Lac... réuni dans la Table Ronde, incarnant les valeurs de chevalerie tel que l'honneur, le courage, le respect des faibles et partir à la recherche du mythique Graal ! Que de beaux contes nous avons-été bercé de leurs récits où on croise forêts enchantés, fées, monstres et objets magique ! Ils restent gravés dans notre mémoire et on s'imagine que le règne du roi. Les romans de Chrétien de Troyes l'ont bien relaté avec leurs vers envoûtants, le cycle du Graal aussi...
Mais La Mort du roi Arthur tranche avec tout le reste. Et pour cause, c'est dans ce roman du XIIIeme siécle qu'est raconté la chute des chevaliers de la Table Ronde ainsi que la fin d'Arthur. Une oeuvre très sombre où l"univers arthurien est définitivement ébranlé par les passions humaines et les rivalités entre clans qui prennent le pas sur les quêtes fabuleuses et les moeurs courtoises. Quand on sait qu'elle aurait inspiré la Morte d'Arthur de Malory plus connu et pléthore d'oeuvres, il mérite de s'attarder, après tout c'est la première histoire à aborder entièrement la mort de note empereur bien aimé.
La quête du Graal a été achevé. Bohort, l'un des chevaliers parti à sa recherche, rentre chez lui : Perceval est mort en ermite tandis que Galahad, le seul à avoir réellement trouvé le Graal, aurait été emporté au Paradis. Pour fêter l'accomplissement de cette quête qui leur a pris tant d'année, le roi Arthur décide d'organiser un tournois. Problème : Lancelot a renoué avec Guenièvre, alors qu'un mois plus tôt il avait rompu avec elle ! Et ce qui devait arriver... arrive : Arthur apprend la trahison de sa femme et de son meilleur ami. Guenièvre est condamnée au bûcher mais Lancelot la sauve, tuant au passage le frère de Gauvain. le roi veut se venger, récupérer Guenièvre et part. Cependant, un personnage complote et à force de perfidie et de manipulation parviendra à le supplanter. Son nom : Mordred... les valeurs chevaleresques s'écroulent pour laisser place aux appétits du pouvoir et la cruauté humaine...
Roman dense, très long, La Mort du roi Arthur est un récit désespéré. Les combats sont toujours aussi épiques, Arthur et ses pairs sont toujours aussi braves et il flotte toujours un air de magie mais il y a quelque chose de pourri au royaume de Logres. Les alliances les plus solides se brisent, les amis deviennent les ennemis, la trahison est de mise désormais. La cupidité, la brutalité, l'ambition, l'orgueil et la soif de sang reprennent le dessus, chacun veut désormais sa part et l'harmonie arthurienne n'est plus. La réalité humaine rattrape l'univers idyllique du roi Arthur : la lutte pour le pouvoir dur, démarrant sous le prétexte d'un simple amour, pour détruire tout sur son passage.
Les personnages changent et cela se voit. le roi Arthur est un être désemparé, se voyant trahi de toute part, par sa femme, son meilleur ami, ses chevaliers ainsi que son fils et qui n'échappe pas au destin. Lancelot du Lac est l'être dont l'amour aveugle littéralement et qui déshonore les codes de la chevalerie juste pour sa dame. Gauvain n'est plus qu'un séducteur sans scrupule et dont l'arrogance perdra. Et Mordred, le chevalier félon qui précipite tout le monde dans la folie d'un carnage, corrompt les nobles, tente de s'emparer de la reine et dans une ultime bataille, blessera à mort le roi Arthur. Gueneviere selon moi bien que reine jalouse et légèrement imbue de sa personne est la victime de l'hystérie des hommes et de leurs désirs. Les femmes d'ailleurs ne sont plus aussi bien traitées qu'auparavant, il n'y a que voir le destin de l'amante de Lancelot...
Dans une écriture sobre, le roman décrit lentement mais sûrement la décadence d'un royaume et les erreurs des hommes. Nombreux sont les passages qui illustrent cet ambiance de fin d'un monde : le sauvetage de la reine au prix de deux valeureux chevaliers, la guerre contre Lancelot, la prise au pouvoir du felon Mordred, la terrible bataille de Salesbiére (où de Camlann) d'où presque tous les chevaliers restant de la Table Ronde trouvent la mort, la disparition d'Excalibur dans le lac où il fut ramassé, enfin le trépas du roi dans la barque... aussi spectaculaires qu'elles soient, elles sont toutes marquées par la mort.
Un grand roman médiévale bien noir, assombrissant le monde arthurien pour proposer sa fin car mêmes les bonnes choses ont une fin.
Commenter  J’apprécie          80
J'ai lu cette oeuvre pour les cours et j'en appréhendais la lecture car je ne savais pas à quoi m'attendre. Eh bien, je tiens à dire que j'ai plutôt aimé ! Pour commencer, sachez que l'histoire se lit très vite. Certes il y a plus de 900 pages mais la page de gauche est en ancien français et celle de droite en français moderne, ce qui divise donc le texte par deux. ^^ Bien que ce roman s'inscrive dans un cycle, il peut être lu indépendamment du reste sans en gêner la lecture, ce qui fut mon cas. Il y a certains petits passages qui font référence à des événements antérieurs mais les notes de bas de pages les expliquent. Au niveau de l'histoire en elle même j'ai trouvé ça très sympa à lire, il y avait de l'aventure, des retournements de situation, des inquiétudes, de l'amour et des combats. On se demandait ce qui allait se passer et il y a certains événements dont je ne vais sûrement jamais me remettre... Ensuite, l'écriture est très médiévale, je trouve ça amusant à lire mais pour la décrire grossièrement disons que ça enchaîne répétitions sur répétitions. Et les titres des chapitres spoilent littéralement le chapitre, en même temps avec un titre de roman comme ça à quoi est-ce que je m'attendais ? Au moins, c'est simple et sans prise de tête (je précise que j'ai lu la traduction en français moderne hein). A présent, je dois vous dire un mot sur les personnages parce qu'ils étaient à mourir de rire ! Ce n'était pas volontaire mais tout ce qui leur arrive est juste trop drôle. Ils étaient tous pleins de paradoxes. Arthur est naïf (mais vraiment, c'est fait exprès à ce point là !), Lancelot aime plus que tout Guenièvre mais il aime aussi Arthur qu'il ne veut pas faire souffrir (mais réfléchis aussi !), Guenièvre est jalouse excessive (sans raison), Gauvain c'est le gentil qui ensuite à une envie de meurtre très violente (à ce niveau il faut se calmer !). Tout le comique de situation les rend vraiment très drôles ! L'histoire se lit vite, je ne m'attendais pas à ça, malgré des scènes parfois un peu longues. Il y a même des passages qui m'ont vraiment fait de la peine. En bref, si vous aimez la légende arthurienne et que vous voulez tenter de lire de la littérature médiévale je vous le conseille !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          10
Le mort du roi Arthur est un roman qui englobe les thèmes, poétiques et topoï de la littérature française du Moyen-âge. Pour ma part j'ai adoré et je me suis surprise à m'attacher aux personnages. Malgré le "spoiler" du titre, j'ai quand même été touchée par la mort du roi.

Les points négatifs: le tragique à la fin du roman qui est particulièrement amplifié. Il faut dire qu'il ne s'agit pas uniquement de la fin d'un roman, mais c'était plutôt une aventure, un royaume et un monde littéraire entier qui prenaient fin avec les derniers mots de ce roman.
Commenter  J’apprécie          30
Désespoirs et trahisons ?! Quelle surprise dans un univers d'honneur, de fierté et de valeurs sublimées au plus haut.
Toutes choses se doit d'aboutir, et, cet aboutissement se traduit par l'anéantissement de tant de choses, de valeurs si fièrement édictées et combattues.
Emphase et renoncement pour un personnage charismatique d'une littérature d'elfes et de défis.
A suivre jusqu'à ses dernières lignes, dernières volontés d'auteurs et de hérauts.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
De son coté, le roi Arthur, qui était resté dans la grande salle, commanda à ses hommes d'armes de bâtir dans la prairie de Camaalot un bûcher d'une taille extraordinaire où la reine serait placée, disant : "Car, une fois qu'elle a été sacrée et a reçu l'onction, un reine qui a commis une infidélité envers son mari ne doit pas mourir autrement." Alors des cris stridents un vacarme s’élevèrent à travers la cité de Camaalot : tout et toutes manifestèrent une aussi grande douleur que si la reine était leur mère. Et les gens qui en avaient reçu l'ordre firent préparer le feu : et quand il eut atteint la taille telle que ceux du palais pouvaient facilement le voir, le roi ordonna qu'on fit avancer la reine et on l'y conduisit. Elle y arriva tout en pleurs, revêtue d'une tunique et d'un manteau taillés dans une riche étoffe de soie vermeille : elle était d'une telle beauté et d'un tel charme que dans le monde entier on n'aurait pu trouver une dame de son âge aussi attirante.
Commenter  J’apprécie          20
Quant à Lancelot, alors qu'il s'était comporté d'une manière chaste, suivant le conseil du religieux à qui il s'était confessé lorsqu'il participait à la quête du Saint-Graal, et qu'il avait complètement renoncé à la reine Guenièvre, comme la Quête du Saint-Graal l'a déjà raconté, à peine un mois s'était-il écoulé après son retour à la cour qu'il recommença à s'éprendre de la reine et de brûler d'un amour plus fort que jamais pour elle ; aussi retomba-t-il dans ses relations illicites avec elle, exactement comme il l'avait fait par le passé.
Commenter  J’apprécie          20
Ce même soir, Bohort s'entretient avec la reine et lui demande : "Dame, qu'est-ce que vous avez ?
- Je ne suis pas du tout malade, mais je n'ai aucun désir d'entrer dans la grande salle, aussi longtemps que votre cousin Lancelot s'y trouvera, car mes yeux seraient incapables de le regarder et mon cœur ne me permettrait pas de m'entretenir avec lui. [...]"
Commenter  J’apprécie          20
Tout ce jour-là, le roi Arthur fut extrêmement préoccupé et il avait l'air beaucoup plus sombre que d'habitude : on voyait bien à son apparence qu'il était très irrité. A l'heure de none, monseigneur Gauvain entra directement dans la grande salle accompagné par son frère Gaheriet. Aussitôt qu'ils virent le roi, ils comprirent à l'expression de son visage que les autres lui avaient raconté les rumeurs concernant Lancelot du Lac ; c'est pourquoi loin de se diriger vers lui, ils allèrent s'appuyer aux fenêtres du palais. La grande salle était complètement silencieuse et paisible, car il y avait là fort peu de chevaliers qui eussent prononcé une parole à cause de la mauvaise humeur que le roi Arthur manifestait.
Commenter  J’apprécie          00
C'est ainsi que le père tua le fils et que le fils blessa le père à mort.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Anonyme (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Anonyme
Vidéo de Anonyme
autres livres classés : moyen-âgeVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (175) Voir plus



Quiz Voir plus

Que de mystère..!

Dans quelle ville ce déroule l'histoire ?

Santa Mondega
Salvador
Paramaribo

11 questions
289 lecteurs ont répondu
Thème : Bourbon Kid, tome 1 : Le Livre sans nom de AnonymeCréer un quiz sur ce livre

{* *}