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EAN : 9782266005821
500 pages
Pocket (15/01/1999)
4.29/5   7 notes
Résumé :
Ce monde n'est pas déterminé par des lois physiques intangibles. Des exemples célèbres le prou-vent, Thérèse d'Avila, Bernadette Soubirous, le curé d'Ars, ou, plus proche de nous, Marthe Robin. De tout temps, à travers le monde, les grands mystiques ont éprouvé ces extraordinaires moments de grâce où la matière semble dépassée, ont vécu ces signes inexplicables de la transcendance dans leur chair.
La spiritualité, l'ascèse, l'expérience du sacré, mais aussi l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Moi aussi je me demande comment on peut penser en même temps au salut de son âme et au repas du soir ! »


Et si c'était ça le miracle ? L'irruption brève du divin sur la durée du quotidien ? Cette exclamation de Jean Guitton traduit le ton joueur et pourtant profond du dialogue qu'il entretient avec Jean-Jacques Antier. Tous deux diplômés de philosophie ou d'histoire imposent leurs reconnaissances universitaires pour aborder la foi, ses miracles et ses saints sans prosélytisme : si les exemples miraculeux abondent, leur liste n'est pas déclinée dans l'objectif de servir un matraquage publicitaire destiné à la conversion. Il s'agit surtout de comprendre en quoi ces miracles peuvent être des signes.


Jean Guitton et Jean-Jacques Antier reprennent la catégorisation en vigueur dans le domaine de la parapsychologie pour aborder les miracles en deux temps : les phénomènes mystiques en relation avec la matière et les phénomènes mystiques en relation avec l'esprit. La première partie est particulièrement édifiante car elle ne se contente pas seulement d'aborder des situations hautement improbables telles que les inédies, l'hyperthermie, la combustion spontanée, l'incorruptibilité, le vol mystique, la matérialisation ou les stigmates, mais elle souligne également leur aberration biologique. Irrationnel ou a-rationnel ? Seules des explications transcendantes seraient capables de rénover le regard que nous portons non seulement sur les capacités d'adaptation de notre corps, mais aussi sur la portée de notre influence mentale. Jean Guitton et Jean-Jacques Antier savent très bien qu'il n'est plus recommandé de parler de religion chrétienne à notre époque et c'est la raison pour laquelle ils invoquent souvent des traditions issues d'autres époques ou d'autres lieux. Si le cas des saints chrétiens inédiques, certains ayant jeûné parfois des décennies sous strict contrôle et observation médicaux, ne convainc plus l'athée amateur du nouveau siècle, peut-être sera-t-il amené à nuancer son opinion en se plongeant dans certains fondements du yoga ?


« Selon Patanjali, l'un des fondateurs du yoga, l'homme serait capable de contrôler la matière, donc son corps, grâce aux chakras, sorte de centres nerveux qui correspondent à nos plexus. le chakra vishuddha, cinquième plexus, ou « centre fluidique » (au niveau de la gorge), contrôle l'akasha, principe unique de la matière, ce qui permettrait à quelques adeptes très avancés de puiser l'élément nutritif directement à la source de toute matière. »


Il ne convient pas de nier les acquis des sciences biologique et médicale connues, mais de comprendre qu'elles peuvent parfois ne pas suffire. Dans ces cas-là, la force de la foi peut servir d'explication. Mais comment surgit-elle ? Ne tombe-t-on pas dans le paradoxe lorsqu'on cherche à connaître la foi alors que personne n'est incapable d'en décrire précisément la nature ? Dans ce sens, si la deuxième partie du livre est moins édifiante car elle se concentre sur des phénomènes intérieurs difficilement observables et quantifiables, elle permet toutefois de mieux rendre compte de l'irruption soudaine de la grâce. Les phénomènes de télépathie et de clairvoyance permettent peut-être d'expliquer les prophéties, les consciences dissociées, les visions et apparitions, les conversions miraculeuses ou les extases. Sans surprise, Jean Guitton et Jean-Jacques Antier évoquent les recherches récentes effectuées dans le domaine des sciences quantiques pour tenter d'expliquer comment l'esprit pourrait connaître des superpositions d'états spatiaux ou temporels. Cette explication surtout métaphorique sert surtout d'accroche pour approcher une croyance plus discrète selon laquelle la foi –ici chrétienne- peut constituer un moyen de se détacher de soi et de se connecter à l'univers, et d'amplifier ainsi sa conscience des interconnexions. Les notions d'entropie et la théorie de l'information permettent de rendre compte de ce phénomène en des termes plus clairs :


« La révolution de la science est d'avoir compris que le « désordre » que l'on trouve dans la matière inerte et qui tend vers l'entropie, le refroidissement et la mort n'est pas inévitable. Il n'est que le stade précédant l'émergence d'un ordre plus élevé. »


Malgré tout, ce livre ne fournira pas de réponse à la question de connaître le but de cette conscience globale ni l'intérêt que nous pouvons lui prodiguer en nous connectant à elle ponctuellement. Cette modestie est louable et ne constitue pas une lacune mais un signe d'humilité. Il ne reste que des mystères cosmiques, ainsi celui de savoir comment l'instantanéité d'un signe peut influencer durablement une communauté parfois composée de millions d'hommes : « Les grandes religions sont des retombées institutionnelles d'un état improbable de la conscience chez un être privilégié ». Les mystères de la foi éclairent notre existence à un autre niveau car nous avons aussi conscience de notre durée et de notre implication à la renouveler sans cesse dans l'instantané. Avoir conscience de son pouvoir d'intervention, c'est peut-être ce que certains appellent la foi…
Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Selon les spécialistes de la mystique, Görres, et plus près de nous le père Thurston et le Dr H. Larcher, les tendances ascétiques et mystiques semblent régressives, donc négatives, puisque la chasteté ramène à l’état d’enfance, l’inédie au nouveau-né, l’apnée et l’anurie au fœtus, l’arrêt du cœur à l’embryon, la biostasie à l’ovule. Mais c’est là une vue purement humaine, liée à l’idée horizontale du « progrès ». En réalité, cette rétro-évolution récapitule à rebours le développement. Elle superpose au cycle progressif et horizontal de la vie biologique un cycle vertical tout intérieur. Dans l’ordre de l’esprit, il apparaît comme profondément progressif. Toute mortification spirituelle, à condition d’être purifiée du dolorisme d’autrefois, est une vivification. Elle accroît l’indépendance du microcosme par rapport au macrocosme.
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Il faut accepter la part du fardeau du médiocre quotidien, qui n’est médiocre que dans son apparence et non dans son essence, que ce soit dans la vie en famille ou dans une communauté religieuse. Alors, on est prêt à tous les dépassements, à tous les héroïsmes. C’est là que se forme, dans l’humilité, le pur amour.
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Le jeûne modifie à l’évidence les fonctions métaboliques. Tout se passe comme si l’organisme s’adaptait pour la survie. N’est-ce pas le jeûne qui provoque les convulsions (attribuées au démon) et le tétanisme (rigidité cataleptique) par la rétention du calcium, ou hypercalcémie ? Le jeûne déclenche-t-il un métabolisme aberrant entraînant les autres manifestations (paralysie, épilepsie, hallucinations) physiques et mentales ? Le jeûne est-il produit par les lésions de la moelle (ou cérébrales), ou est-ce l’inverse ?
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On sait que le jeûne favorise l’émergence des images de l’inconscient : ce qui ne préjuge rien de leur origine, car l’inconscient n’est pas seulement une banque de données à la manière de la mémoire, mais aussi un « ailleurs » hors de l’espace-temps.
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Au premier niveau, on peut vivre d’une manière corporelle, matérielle, somatique (soma=corps) et cosmique. Au deuxième niveau, on vit d’une manière psychique, c’est-à-dire en exerçant ses facultés mentales : intelligence, réflexion, mémoire. Enfin au troisième niveau, on peut vivre selon l’esprit (pneuma), d’une vie spirituelle supérieure, « mystique », comme c’est le cas des créateurs dans l’art, l’invention, la poésie, la spiritualité, et alors on se réfère à « l’âme éternelle ».
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