Casey Duncan s'estime redevable envers son amie Diana, quitte à s'effacer, à ne penser qu'au bien-être de celle-ci, même si cela lui en coûte, d'autant plus que cette dernière est dépositaire d'un lourd secret qui pèse sur Casey depuis de nombreuses années, l'empêchant de vivre pleinement sa vie. Alors, lorsque Diana est victime, une fois de plus, de son ex-mari violent, Casey ne peut qu'accepter de tout laisser derrière elle et… disparaître ! Elles se retrouvent ainsi dans une ville perdue au beau milieu des étendues sauvages du Canada, coupées de leurs vies d'avant, de tout…
Rockton est un endroit particulier, un état policier, qui sert de refuge à tous ceux qui, comme elles, souhaitent fuir leur passé. Ici, tous ont une fonction bien précise et reçoivent des crédits en échange de leur travail dans l'intérêt de la communauté. C'est ainsi que Casey se retrouve à exercer ses fonctions d'inspectrice, venant à faire équipe avec un shérif taiseux et grincheux et son adjoint, un vrai Monsieur Muscles, prêt à nettoyer tout type de surfaces à condition de lui en donner le feu vert (c'est moi ou aujourd'hui je verse dans la pub ?!?).
Cette équipe de choc doit faire vite pour résoudre un crime, puis un autre et encore un autre, avant que l'hystérie collective saisisse les habitants, déterminés, pour nombreux d'entre eux, à faire justice eux-mêmes. Ils devront faire vite, à plus forte raison que les Barbares, d'anciens habitants vivant dans la forêt et livrés à eux-mêmes, rôdent, semant la peur et la terreur. Mais les choses se compliquent lorsque Casey découvre que certains habitants ne sont peut-être pas ce qu'ils disent être et qu'ils se sont terrés ici pour échapper à la justice…
La narration à la première personne donne de l'ampleur aux conflits intérieurs auxquels la protagoniste est confrontée. Les événements se succèdent au rythme de l'enquête, donnant du fil à retordre au duo qu'elle forme avec le shérif – le mot d'ordre étant de ne faire confiance à personne, ni même à Will (Musclor – ah bah si maintenant je verse dans les Maîtres de l'Univers… la faute à Barbie, sûrement, et autres figurines, dont on parle beaucoup en ce moment) ! le nombre de corps découverts, qui révèlent d'atroces souffrances et une grande sauvagerie, vient gonfler le nombre des suspects.
Un plus pour moi, qui, je le conçois, peut être un moins pour certaines et certains d'entre vous, c'est que les rapports entre les personnages (découverte de l'autre, prise de conscience et tout le toutim qui va avec) occupent une grande place dans ce roman – ce qui contribue à une certaine lenteur, surtout en ce qui concerne l'intrigue et a fortiori l'avancée de l'enquête. Ce qui n'est pas pour me déplaire puisqu'il s'agit d'un premier tome (youpi !). Sans oublier que les personnages sont perdus au milieu de nulle part et vivent dans des conditions assez primaires, avec le strict minimum ! Exit donc les portables et autres connexions avec « l'extérieur »… Je pense que ce titre pourrait ainsi plaire aux amatrices et amateurs de romance (si, si, si !), même si l'enquête n'est jamais très loin.
Par ailleurs, il soulève également certaines questions concernant la vie au sein de cette sorte de « collectivité » où les règles et les moeurs ne sont pas (et ne peuvent pas être ?) les mêmes que dans la société telle que nous la concevons. Pour finir, j'ai autant apprécié les personnages principaux que les personnages secondaires, riches de par leur caractère, les questionnements qu'ils soulèvent et leurs apprentissages.
Ah ! J'allais oublier ! Tout comme Casey, j'en suis venue à suspecter les mêmes personnages (pour ça, bravo à l'auteur) pour finalement me dire : « ah ! d'accord ! ». Bref, le suspense est présent jusqu'à la fin.
Bon, vous l'aurez compris, j'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup aimé cette lecture et j'ai hâte de lire le 2ème tome, dont la sortie est prévue pour le mois de décembre.
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