Nos mals-aimés. Ces muslmans dont la France ne veut pas

Claude Askolovitch démarre cette grande enquête sur un Islam français par une anecdote personnelle. Alors qu'il est journaliste au Point, on lui demande un reportage sur le halal dans les écoles. La polémique fait rage et l'article qu'il produit est plutôt soft, compréhensif, il dédramatise les choses. Finalement, il est juif, Claude Askolovitch et il voit dans le hala de larges similitudes avec le cachère... Erreur, grossière erreur. Claude Askolovitch, juif français laïc, est classé islamophile...

Le voilà recadré par Franz-Olivier Gisbert, puis foutu à la porte.

Claude Askolovitch pourrait en faire des tonnes sur cette anecdote, il reste sobre. Même... il comprend FOG... Il pardonnerait presque.

Il est comme ça Claude Askolovitch.

Et germe l'idée du livre. Une longue introspection de l'islam en France. du rappeur normand aux fille voilées qui envisagent de bosser dans la City londonienne dans la haute finance, parce que c'est plus facile là-bas. Claude Askolovitch a envie de comprendre le problème. Et il multiplie les témoignages, les rencontres... Tout y passe, la nourriture, l'école, les prières, le voile, son débat avec Tariq Ramadan...

Et la montagne accouche d'une souris... Car même s'il y a des soucis avec certains musulmans, c'est très faible, minime et Claude Askolovitch ne peut s'empêcher de constater que la réponse française est disproportionnée, ostentatoire, énorme... radicale... et souvent cette réaction (publique ou politique) met de l'huile sur le feu.

Claude Askolovitch, juif, laïc, Français, est aussi humaniste. Libre penseur. On a bouclé la boucle. C'est ce que les gens lui reproche... cette libre pensée, cette ouverture, ce mouvement premier qui le pousse à comprendre l'autre avant d'essayer de le juger. Il n'en veut à personne, pas même à ceux qui l'appelle Askoloyoutre sur Youtube.

Claude Askolovitch illustre pleinement une constatation quand les périodes deviennent troublées et complexes. Soit vous allez vers la simplicité, vers le discours dichotomique, vers une classe politique qui simplifie tout (à l'instar de Trump, le Pen, Farage...), soit vous essayer de hausser le niveau et vous cherchez à comprendre cette complexité. Il a choisi la seconde voie... au risque d'être considéré comme islamophile par certains, et comme islamophobe (parce que juif) par les autres.

J'adhère à cette pensée, construite, structurée, subtile, et qui s'exprime dans une langue efficace et bien écrite.