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EAN : 9782874231568
Mijade (17/06/2021)
3.76/5   17 notes
Résumé :
Qu'ont-ils ont fait, tous, tous les élèves de 3eB, à cette prof, Stella Godin? Jeune, passionnée, heureuse. C'est ce qu'elle était avant de pénétrer dans leur salle de classe. Ils sont allés trop loin.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Encore un roman étonnant et poignant de Florence Aubry !

Deux voix racontent leur quotidien dans la classe de 3A, celle de Manou, une élève de la classe, trahie par sa meilleure amie et qui cherche sa place dans le groupe, surtout auprès du beau Noé. Et puis, il y a celle de Stella, jeune enseignante, pleine d'enthousiasme. Stella s'est battue pour devenir prof, son rêve, alors que chacun tentait de la décourager, elle y est arrivée et elle prend plaisir à enseigner, surtout aux sixièmes, si spontanés et avides d'apprentissage.

Avec les troisièmes, c'est plus difficile mais Stella y croit, jusqu'au jour où elle se sent dépassée, sans pouvoir cependant réellement expliquer ce qui se passe.
Les élèves de 3A la poussent à bout de manière insidieuse, par de tous petits gestes, paroles, regards. Pris de façon isolée, rien de réellement répréhensible, mais cela crée le malaise petit à petit dans l'esprit de Stella, ce malaise envahit ses pensées, sa manière de penser le cours, la gestion de classe et même sa relation aux autres enseignants. C'est le début de la descente aux enfers pour Stella.
Manou, tout d'abord spectatrice, va suivre le groupe, pour en faire partie, pour les beaux yeux de Noé, un peu leader. Manou a pourtant conscience que ce qui arrive est destructeur...

Ces deux points de vue d'une même situation apportent un éclairage sur le quotidien d'une salle de classe, sur l'"origine" d'une étincelle qui déclenche parfois entre un enseignant et sa classe le chaos.

Florence Aubry, avec son incroyable talent pour décrire les situations "où tout bascule", parvient, sans jugement aucun et surtout sans donner de leçon, à dire l'indicible. Ces situations parleront aux enseignants, car eux seuls savent qu'aucun d'entre eux n'est à l'abri de cela, il suffit de tellement peu de chose pour que tout bascule.

Au final, Florence nous livre un roman poignant qui se lit d'une traite et nous prend aux tripes de bout en bout.
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Avec « Salle de classe », l'auteure de « Biture Express » nous offre à nouveau un roman troublant et fort. Florence Aubry nous plonge dans le quotidien scolaire de deux personnages. D'une part Stella Godin, fraîchement diplômée de l'ENA et qui se voit confier son premier poste en collège et d'autre part, Manou, élève de 3A, une de ses classes.
De septembre à juin, nous suivons l'évolution de la relation entre Florence, prof d'histoire-géo, et ses élèves. de très bons moments vécus en 6e et 5e, des tensions à supporter en 3e.

La force du roman est l'alternance entre les pensées de la prof et celles d'une de ses élèves. Cela permet de comprendre les raisons de l'attitude frondeuse des étudiants, les relations qui sous-tendent la classe… On voit l'enseignante passer de l'enthousiasme du début, au découragement, cherchant ce qu'elle fait mal, ce qui cause leur attitude et ne trouvant pas de sortie possible.

Le récit est très fidèle à la réalité, ne diabolisant rien ni personne, n'accusant personne mais présentant une situation lambda, sans exagération ou angélisme, renvoyant chacun face à ses responsabilités. On ne peut s'empêcher de se dire « et si Stella avait dit… », « Stella devrait faire… », « Manou aurait dû… » et c'est ce qui rend le récit intéressant. Profs et élèves s'y reconnaitront et une discussion riche pourrait s'engager en classe à la suite de cette lecture. Chaque prof a été élève un jour, chaque élève a connu ce genre de situation et peut témoigner du rôle qu'il a joué. Chaque enseignant a connu, personnellement ou autour de lui, de telles attitudes. Comment a-t-il réagi ? Qu'a-t-il fait ?

Un roman jeunesse qui sent la rentrée et présente des thèmes actuels comme le harcèlement, les réseaux sociaux, le milieu scolaire, la manipulation. Un roman à faire lire dès 14 ans.
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Je savais que ce livre allait me toucher car il raconte notre quotidien de profs (même si les 3A vont vraiment loin). le drame monte crescendo dans cette histoire où, pour une fois, c'est l'enseignante la victime de harcèlement. le point de vue alterne entre Stella, nouvellement nommée, et Manou, l'une de ses élèves de 3e. Pourtant on sait assez peu ce qui se passe réellement dans la salle de classe, du moins dans un premier temps.

Au début en effet, c'est "tout un tas de petits riens qui ne justifient pas qu'on donne une punition, un tas de petits riens juste en deçà de la limite". Des attitudes et des paroles qui minent, qui "pourrissent le cours". Dans ces moments-là, il n'y a pas que les élèves qui comptent les minutes jusqu'à la sonnerie!
Au fil des semaines, l'agacement laisse progressivement place à la souffrance. C'est comme "un jeu de stratégie", une partie engagée depuis longtemps "mais Stella ne s'en est pas rendu compte". Les élèves observent, attendent, dans "une intelligence de groupe sournoise". L'enseignante se demande comment réagir aux petites provocations: les ignorer ou bien entrer dans le bras de fer? Répondre calmement ou se fâcher?

Quand la situation devient incontrôlable, Stella n'ose pas en parler. Elle a honte de demander de l'aide, à ses collègues, à ses proches. Mais son mutisme l'empoisonne. L'incompréhension de son entourage, qui minimise les faits, l'enfonce encore plus dans sa détresse ("Ça ne peut pas être si grave"). Elle croit encore que "ça va passer". Mais la dépression s'installe ("Elle n'a envie de rien. Tout la dégoûte"). L'impuissance la plonge dans un mélange de panique et de haine. La peur ne la quitte plus: peur de ne pas tenir, peur de croiser les élèves en dehors du collège ("Ils ne savent pas où elle habite. Pas encore"). On voit ses élèves de 3e la "détruire lentement et sûrement".

Pourtant Stella était une enseignante pleine d'entrain. Les 6e, "elle a quelque chose à donner et eux, ce quelque chose, ils veulent bien le recevoir". le jeune Roderick, élève en difficulté à qui elle propose une remise à niveau, "elle va l'aider, elle va être vraiment utile", et elle le fait progresser. Mais à cause des autres, Stella se met à douter ("Elle n'a pas su transmettre sa passion", se remet en question ("Il avait raison, je ne suis pas à la hauteur").
La fin de l'histoire confirme l'échec et j'ai trouvé cela démoralisant. Changer de métier, c'est ça la solution proposée par l'autrice?! Car soyons honnêtes: il n'y a pas que les enseignants débutants qui sont sensibles à l'ambiance de classe et qui se sentent démunis quand les élèves entrent en conflit avec l'adulte. Je pense que la seule piste envisageable, qui est d'ailleurs glissée avec l'épisode de l'enveloppe préparée par Manou, c'est de "faire front, ensemble". J'aurais aimé une issue qui aille dans ce sens plutôt que dans celui du renoncement. Cela aurait laissé une note d'espoir.
Lien : https://www.takalirsa.fr/sal..
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Ce petit roman qui se lit très rapidement parlé du harcèlement. Mais du harcèlement des professeurs par des élèves.
Stella Godin, jeune enseignante d'histoire-géo néotitulaire arrivé dans son nouveau collège. Mais voilà, elle a une classe de 3e alors qu' elle aurait préféré n'avoir que des "petits".
Et très vite, les heures de cours dans cette classe deviennent un calvaire.
Stella vit dans l'isolement le plus total car elle a honte. Honte d'avouer qu'elle ne s en sort pas avec cette classe, que les autres enseignants trouvent agréable.
Elle rejette l'aide de sa collègue, de l'équipe de direction et de vie scolaire, de tous les autres enseignants , de son compagnon, de ses parents...
Et c'est l'escalade, jusqu'au drame.
Je ne sais pas trop quel est le public visé. Ados, évidemment. Mais pour faire passer quel message? Qu'ensemble, on est quasi certains d'être impunis, quoiqu'il fasse? Parce que les élèves sont odieux et n'éprouvent aucune empathie pour leur prof alors que ce sont de "gentils élèves . Il y a bien un vague remords tardifs d'une élevé mais ça ne rattrape rien.
Ce qui est tragique c'est le manque de solidarité des adultes quand Stella essaie de dire que va ne va pas avec cette classe, au conseil du premier trimestre.
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Se plonger dans ce roman, c'est entrer dans la tête d'une enseignante en souffrance et d'une adolescente qui se retrouve à suivre un groupe de persécuteurs. Les deux points de vues s'alternent tout au long de la lecture. Nous sommes une fois dans la tête de Stella (la jeune enseignante) et à un autre moment dans celle de Manou (l'adolescente) . Ainsi, nous avons une vision vraiment complète de ce qu'il se passe dans cette salle de classe.

L'histoire m'a prise aux tripes, littéralement. Je ne sais pas si c'est parce que je suis enseignante, mais j'ai été particulièrement touchée par la détresse de la jeune Stella. Cette prof débutante se retrouve en réelle souffrance face une classe de 3ème qui lui fait la misère. Face à la difficulté, Stella se questionne beaucoup. Demander de l'aide? Chercher des solutions par elle-même? Fermer les yeux sur certains comportements? Quel est la bonne stratégie? Face à la violence des mots et des actes, Stella disparaît peu à peu, s'effondrant un peu plus à chaque page. Sa détresse est palpable et m'a mis les larmes aux yeux.

Et puis, il y a Manou, cette adolescente de 15 ans qui va se laisser influencer par Noé. Pour lui plaire, pour ne pas être mise à l'écart, elle décide de suivre ses camarades et d'elle aussi participer au fléau de Stella. Mais, certaines choses la dérangent et finalement, elle se rend compte que son comportement a largement dépassé les bornes, mais un peu trop tard...

Les deux personnages principaux complètent donc une vision rare sur le harcèlement que peuvent subir les enseignants de la part de leurs élèves. J'avais déjà lu des livres sur le harcèlement des élèves mais jamais sur celui des professeurs. Ce point de vue original m'a profondément bouleversée. Florence Aubry a su choisir les mots pour décrire, raconter cette histoire. Les mots sonnent avec force et ont eu un vrai écho en moi.

Ce roman est tout simplement une vraie claque. J'ai été retournée par cette histoire et par les mots de Florence Aubry.
Lien : https://aufildesplumesblog.w..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Elle n'a jamais pleuré devant les 3A, il ne faut pas qu'elle pleure maintenant, face à ce petit con de médecin qui doit avoir son âge.
C'est une intelligence de groupe tellement sournoise, une intelligence à déstabiliser, à faire souffrir. A vrai dire, il ne semasse rien ou presque. Et pourtant chaque heure de cours est un combat.
Garder la tête haute.
Ne pas perdre la face.
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Ne pas montrer jusqu'où on est prêt à aller avant que l'autre ait dévoilé son jeu.
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L'innocence de la jeunesse n'existe pas.
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Video de Florence Aubry (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Florence Aubry

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