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Comme un poisson hors de l'eau tome 1 sur 2
EAN : 9791096700011
92 pages
Rooibos éditions (01/05/2017)
3.2/5   5 notes
Résumé :
6 auteurs ont relevé le défi d'écrire une histoire courte dans laquelle les personnages essaient de trouver une issue dans un lieu, un temps ou un monde complètement différent.

Premier des trois recueils à être publié sur la thématique éponyme, "Comme un poisson hors de l'eau" rassemble les nouvelles des cinq premiers lauréats de cet appel à textes qui a reçu près de deux-cents participations. Chaque auteur a répondu à sa manière à la consigne : écrir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce recueil contient six nouvelles toutes très différentes, mais avec le point commun de tourner autour d'un thème très original : Comme un poisson dans l'eau.

Le cheveu blanc, Mickaël Auffray
Théo découvre, un matin comme les autres, une chose pas comme les autres : son premier cheveu blanc. Branle-bas de combat dans sa tête, il est bien déterminé à terrasser l'ennemi !

Découvrir un cheveu blanc quand on a la trentaine n'a rien de surprenant ni de très dramatique. Alors le lecteur assiste médusé et, avouons-le, amusé à la recherche désespérée de Théo pour trouver une pince à épiler avant que sa compagne ne découvre le pot aux roses. Nous le suivons dans son périple le conduisant dans un magasin où il devra affronter son propre Goliath, mais aussi dans les transports où son obsession du cheveu blanc ne passera pas inaperçue, et dans un bar au sein duquel il rencontrera un drôle de type, pour ne pas dire un fou. Seront alors question de temps qui passe et surtout d'apocalypse !

Certains passages m'ont amusée et fait sourire, car Théo est clairement dans l'exagération comme si le temps qui passe lui faisait horriblement peur. Néanmoins, la chute nous permet de nous rendre compte que la situation ne prêtait pas vraiment à sourire… J'ai d'ailleurs apprécié la fin que je n'avais pas anticipée ne sachant pas quelle direction allait prendre l'auteur. J'ai, enfin, aimé la métaphore de l'apocalypse touchant le monde pour représenter celle qui a lieu dans la tête de notre protagoniste à la découverte de son premier cheveu blanc.

Altéa, Régis Goddyn

Altéa est en détresse perdue dans l'espace avec, comme seule compagnie, un robot du nom de Bob…

Je dois reconnaître n'être pas très fan de science-fiction pure et d'histoires se déroulant dans l'espace. Heureusement, le format très court de ce récit m'a quand même permis de le lire sans déplaisir d'autant qu'il ne m'a pas fallu très longtemps pour suivre avec anxiété l'aventure d'Altéa. On ne peut s'empêcher de souhaiter qu'elle survive à cette expédition qui a mal tourné. Altéa, quant à elle, semble plus lucide sur son sort estimant que ses chances de survie sont proches du néant. Cela ne l'empêche pas cependant de prendre les choses en main n'attendant pas les bras ballants sa mort. Elle a définitivement les traits d'une battante ! Mais cela sera-t-il suffisant pour faire pencher la balance du destin ?

A la fin de l'histoire, l'auteur introduit brièvement une nouvelle personne avec sa propre problématique, mais je ne peux pas vous en dire plus sans vous spoiler. J'ajouterai donc seulement que cela introduit un certain questionnement et laisse, à mon sens, deux interprétations possibles à la nouvelle. Ou c'est possible que ce soit juste moi qui ai trop d'imagination et qui aime me poser des questions. Mais peu importe que ce soit une volonté de l'auteur ou de mon esprit puisque c'est un aspect que j'ai apprécié.

Olga, Roger Grange
Olga et Tang n'étaient pas vraiment destinés à se rencontrer ! La première est guide sur un bateau de croisière, « l'Anton Tchekhov », en Russie quand le second est un étudiant chinois fasciné par les créatures marines des plus terrestres aux plus mythiques comme les Selkies et les sirènes. Ils partagent néanmoins tous les deux l'amour de l'eau et des animaux.

J'ai tout de suite été happée par le récit en raison de la plume de l'auteur que j'ai beaucoup aimée. Raffinée avec un petit côté poétique, elle sied à merveille à cette histoire teintée d'onirisme. Ce fut également un plaisir de voyager, même un bref instant dans deux immenses pays que je connais très peu : la Russie et la Chine. La brièveté de l'histoire ne permet pas les épanchements ni les longs développements, mais il n'empêche, je me suis aisément imaginé dans les différents lieux de l'intrigue. le fait, en outre, que l'auteur aborde le mythe des sirènes à travers l'attraction qu'elles exercent sur Tang n'était pas pour me déplaire adorant ces créatures. L'auteur arrive d'ailleurs à tenir en haleine le lecteur en le promenant entre rêve et réalité à travers le personnage d'Olga. Cette femme dont on entrevoit la beauté semble envoûter Tang tout comme le lecteur qui se l'imagine presque sous les traits d'une naïade…

Enfin, si vous aimez la lecture (ce que je suppose être le cas si vous lisez cette chronique), vous apprécierez peut-être, comme moi, la référence à l'un des auteurs russes les plus connus en France et l'un des plus prolixes, Anton Tchekhov.

le goût de l'orange, Laurence Marino
Nejma, de sa tour parisienne, nous offre un petit voyage dans ses souvenirs d'enfance au Maroc : les odeurs d'oranger qui lui manquent, le hammam, sa famille et ses premiers émois amoureux avec d'autres femmes, chose inacceptable dans son pays d'origine.

J'ai apprécié que l'auteure aborde le thème de l'homosexualité féminine ce qui n'est pas courant, a fortiori quand l'intrigue se déroule dans un pays du Maghreb. J'ai cependant regretté un traitement du sujet assez maladroit et qui m'a semblé presque artificiel. Je n'ai d'ailleurs pas réussi à croire à l'homosexualité de la protagoniste ni à celle des deux autres personnes. Tout arrive trop vite et de manière bien trop pratique. Je n'ai, en outre, pas compris cette femme qui fait des études pour rentrer simplement dans sa campagne et ne pas les mettre en application…

Enfin, et c'est évidemment très subjectif, la plume de l'auteure n'a pas su me convaincre ni me séduire. La juxtaposition de phrases courtes sans aucun effort de liaison entre elles donne, pour moi, un air bien trop enfantin au récit. le texte mériterait à mon sens d'être retravaillé pour coller à l'ambiance de la nouvelle. En effet, alors qu'on ressent une certaine langueur qui émane de l'histoire, on se retrouve avec des phrases saccadées et une écriture presque nerveuse. Que cette dichotomie du fond et de la forme soit recherchée ou non par l'auteure, elle m'a simplement rebutée.

En bref, si la nouvelle a le mérite d'aborder un sujet qui est toujours considéré comme tabou dans de nombreux pays, je n'ai pas été séduite par la manière dont il a été traité. Chaque avis restant subjectif, je vous invite à lire la chronique d'Alex qui, contrairement à moi, a beaucoup apprécié ce texte.

Claudius, Fabien Rey
Sasha se réveille à l'hôpital relié à des tuyaux. La tête embrouillée et les souvenirs confus, il ne sait pas ce qu'il fait là et ce qui lui est arrivé. Pourtant, on attend de lui qu'il réponde à une énigmatique question : Claudius a-t-il eu tort de tuer son frère ?

Autant les histoires se déroulant dans l'espace ne me parlent pas beaucoup, autant les récits de science-fiction futuriste comme celui-ci me plaisent énormément. Claudius n'a pas échappé à la règle ! J'ai adoré la manière dont l'auteur introduit dès le début du suspense : pas d'autre choix que de vouloir en apprendre plus sur Sasha et ce fameux Claudius. Certains devineront d'emblée à qui fait référence le personnel médical qui semble obsédé par la fameuse question, mais à ma grande honte, ce ne fut pas mon cas.

J'ai adoré cette nouvelle, mais je préfère rester brève, car le plaisir de la lecture provient vraiment du fait que comme Sasha, le lecteur est dans le brouillard. En peu de pages, on arrive complètement à s'identifier à lui, à ressentir son impatience, ce sentiment désagréable d'être perdu et dépossédé de sa vie. On partage aussi son agacement puis sa colère devant ces personnes qui s'entêtent avec leur stupide question quand ils refusent de répondre aux nôtres. En d'autres termes, le personnage étant presque vierge de souvenirs cohérents, le lecteur arrive sans peine à se l'approprier et à se projeter dans son histoire.

L'écriture est ici nerveuse et parfois saccadée comme pour la nouvelle précédente, mais cela correspond parfaitement à l'ambiance, et permet d'accentuer les émotions de Sasha. En bref, Claudius est certainement le récit du recueil que j'ai préféré.

L'Indéfectible mélancolie du chou, Lucie Troisbé-Baumann
Jill se réveille d'une sieste avant d'entamer son service dans le restaurant où elle travaille. Réveil difficile dans la mesure où il est marqué par l'absence de Nathan, l'amour de sa vie. Son absence se révèlera d'ailleurs de plus en plus oppressante et douloureuse au cours de la journée…

Le gros point fort de cette nouvelle est sans aucun doute la très belle plume de Lucie Troisbé-Baumann. D'une grande poésie, elle vous fait voyager entre rêve et réalité, entre le quotidien de la vie et les errances de la pensée. Il se dégage en outre du texte une grande mélancolie, mais également une certaine douceur à l'image des oiseaux au duvet cotonneux dont la présence en filigrane dans le texte relie subtilement et joliment l'existence de Jill et de Nathanaël.

L'indéfectible mélancolie du chou fait partie de ces récits qui n'ont de valeur que s'ils sont lus. L'histoire ne vous offre ainsi pas de suspense ou une tension qui vous poussent à tourner les pages, mais une expérience de lecture, qu'en fonction de votre vécu et de votre personnalité, vous vivrez différemment. Ce qui est certain c'est que l'auteure vous propose ici un très joli texte qui ravira les amateurs de poésie et de récit teinté d'onirisme. A cet égard, j'ai particulièrement apprécié la fin.

En conclusion, Comme un poisson hors de l'eau est un recueil de nouvelles fort sympathique qui nous permet de voir qu'à partir d'un même thème, des auteurs peuvent nous offrir des histoires très différentes. Excepté un récit qui ne m'a pas vraiment convaincue, mais qui plaira certainement à d'autres, j'ai trouvé chaque récit intéressant et très plaisant à lire. La seule chose qui m'a un peu décontenancée est la brièveté de l'ouvrage, celui-ci mériterait ainsi d'être un peu plus étoffé pour satisfaire mon appétit de lectrice. Pour ma part, je suis contente d'avoir découvert six auteurs que je ne connaissais pas, et d'avoir rencontré, à travers ces petits textes, des plumes que je prendrai plaisir à suivre. Alors si vous avez envie d'une lecture rapide vous permettant de faire de nouvelles découvertes en matière d'auteurs, ce petit recueil devrait vous ravir.






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Tout d'abord, merci à Rooibos Editions et à Babelio pour ce livre reçu grâce à Masse critique.
Je ne connaissais ni les auteurs (normal vu que ce sont les lauréats d'un concours), ni la maison d'éditions de ce recueil de nouvelles et j'ai commencé ma lecture avec curiosité.
De par sa couverture et son titre, ce livre me semblait gai avec des nouvelles drôles, voire humoristiques. En fait il ne l'est pas, non qu'il soit triste à mourir, mais le fil directeur de ces nouvelles est comment se sortir d'une situation inhabituelle. Comme le poisson hors de l'eau les personnages de ces 5 histoires doivent trouver une solution pour ,non pas survivre , mais se sortir d'une situation qui perturbe leur quotidien et parfois même leur vie.
C'est bien écrit, mais je n'ai pas été happée par ces histoires. Comme tous les recueils de nouvelles, l'avantage c'est que ça se lit très vite et comme on en a envie , je pense que l'on peut même conseiller ce recueil à des lecteurs ados.
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J'ai reçu ce petit livre dans ma boîte aux lettres grâce à l'opération Masse Critique. Un grand merci à Babelio et Rooibos Éditions pour cet envoi.

Ce recueil est né suite à un appel aux textes lancé par la jeune maison d'édition Roobois. L'idée était de créer un ensemble de récits mettant en scène un personnage prisonnier d'une situation, qu'elle soit physique, culturelle ou psychologique, et tentant de s'y soustraire. Grâce à cette thématique très riche, le spectre des prisons imaginées par les auteurs est assez large. Malheureusement, la qualité de ce recueil est terriblement inégale, et assez décevante dans l'ensemble.

Deux textes sortent du lot, dont Le Goût de l'orange, une nouvelle qui m'a fait voyager jusqu'au Maroc. Je l'ai trouvée poétique, sensuelle, terriblement actuelle et touchante. Une vraie pépite, à la fois cruelle et savoureuse. Tous les sens sont sollicités : on sent rouler sur nos épaules les massages au savon noir, on goûte les dattes fraîches et on s'enivre du parfum des orangers. J'ai apprécié suivre l'histoire de cette jeune fille qui s'émancipe peu à peu des schémas traditionnels de son village grâce à l'éducation et au travail. L'épineuse question de l'homosexualité féminine dans un pays du Maghreb est abordée avec finesse et sans fard.

Dans un autre registre, Le Cheveu blanc a également su piquer ma curiosité, avant de me perdre totalement dans une fin grandiloquente un poil indigeste. Pourtant, cette nouvelle partait bien : on y suit l'histoire de Théo, trentenaire en couple qui découvre avec horreur son premier cheveu blanc un samedi matin. Panique générale et affolement immédiat. Il va tout mettre en œuvre pour cacher cette terrible déchéance à Sharleyne, la femme qui partage sa vie. J'ai aimé suivre ce personnage tomber dans une obsession de plus en plus absurde pour un détail futile, mais la fin m'a terriblement déçue, noyant tous les éléments positifs.

Je ne recommanderai pas cet ouvrage autour de moi car de nombreuses faiblesses stylistiques et rythmiques rendent l'ensemble laborieux.

Dommage.

Mon avis complet, par ici :
Lien : https://alexbouquineenprada...
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