Vogue la galère

"La liberté est un rêve d'esclave."
Nicolás Gómez Dávila

Disons les choses comme elles sont: c'est une pièce clairement réactionnaire. Ou pessimiste. Ou réaliste. Chacun choisira, à moins de n'y voir que des synonymes. A travers l'histoire d'une mutinerie, Marcel Aymé aborde le thème de la liberté, de l'idéal, face au réel. Dans cette confrontation nécessairement tragique, incarnée par deux amis, Lazare et Simon, c'est évidement le réel qui va s'imposer naturellement, impitoyablement, jusqu'au cynisme brutal. La thèse de la pièce est que tous les hommes ne sont pas capable d'être libre, porté par des idéaux nobles et chevaleresques. La liberté généralisée, c'est la perte de tout repère et donc l'affrontement permanent, le chaos, le règne de l'animalité, de la cruauté, de la démagogie. Les hommes ne peuvent être libre et au fond ils ne le désirent pas, perdus, ne sachant que faire de cette liberté trop grande pour eux : il leur faut un maître.
Une grande pièce de Marcel Aymé, subtile, profonde, tragique, loin de son habituelle ironie indulgente et compréhensive.

Un jeune noble, Lazare de Barrals, prend la tête d'une mutinerie à bord d'une galère royale, après que les forçats aient fait prisonnier le capitaine et le lieutenant en criant ''Liberté ! Liberté ! Liberté ! Il prend le commandement en faisant appel à la raison des insurgés mais il sera trahi par celui-même qui est son ami... C'est une pièce intelligente sur l'amitié et sur la force des valeurs humaines.
A partir de cette pièce Marcel Aymé se fera plus dramaturge que romancier et connaîtra un grand succès avec par exemple ''clérembard'' ou ''Lucienne et le boucher''.

Un de ces livres oublies qui se revelent etre un petit tresor à la relecture des années plus tard.Cette histoire de forcats qui s'autogerent est superbement ecrite et structuree et se révele etre un excellent roman qui a bien traverse le temps et se revele tres agreable encore aujourd'hui.