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EAN : 9782707191229
264 pages
La Découverte (15/09/2016)
3.57/5   7 notes
Résumé :
ENJEUX, QUELLES GUERRES AU XXIe SIECLE ? Aux quatre coins du monde ; panorama des conflits contemporains. (Des) intégration institutionnelles, (des) intégrations sociales : quels facteurs belligènes ? Des guerres «nouvelles» ? Petite généalogie des guerres irrégulières. ACTEURS, INSTITUTIONS, ARMES, VICTIMES. Questions sur le coût de la guerre. Les ventes d'armes comme vecteur d'influence dans les relations Internationales. Prolifération des armes légères : un état ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Demain, la guerre ? Aujourd'hui déjà. Ce livre montre que la guerre ne cesse jamais mais aussi que sa définition évolue. La bonne vieille guerre armées contre armées, nations contre nations, s'estompe au profit de conflits plus complexes. Les Etats se battent contre des groupes armés mouvants. On ne sait jamais trop si les missions sont militaires ou policières. de plus, la guerre se privatise, comme l'ensemble du monde. Et ce n'est pas tout : il faut prendre en compte le dérèglement climatique, le marché de l'armement, le cyberespace, les drones, les ONG, les casques bleus, les Etats qui flanchent, le chantage à la terreur, etc. La guerre, hélas, a encore de longs jours devant elle, comme le montrent, à la fin du livre, quelques exemples qui font froid dans le dos : Congo, Centrafrique, Syrie, j'en passe. Il est des livres qu'on aimerait ne pas avoir à lire.


Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Au début des années 1990, les débats s'articulaient autour des règles d'engagement des soldats de l'ONU et du principe de respect de la souveraineté, limitant de fait leur champ d'action (pensons aux débats entourant l'absence de réponse onusienne face au nettoyage ethnique de Srebenica ou à la fameuse « ligne de Mogadiscio » censée séparer aide salutaire et ingérence partisane). Au début des années 2000, les discussions sont passées de ce principe de souveraineté à la notion d'autorité, comme l'illustrent les cas du Kosovo et du Timor-Leste où les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires furent réunis aux seules mains du Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, allant ainsi à l'encontre de tout principe de séparation des pouvoirs. Ce curieux dispositif institutionnel favorisant une approche extrêmement intrusive de l'ONU conduira certains officiels onusiens, et, dans une plus grande mesure les « partenaires locaux » de l'organisation internationale, à contester et prendre leur distance avec cette paix imposée de l'extérieure.
Ces frustrations, qui prirent la forme d'une résistance active à plusieurs moments de l'administration onusienne au Kosovo ou au Timor-Leste, combinés à la désastreuse expérience américaine en Irak (administration civile de l'Irak entre 2003 et 2004) feront naître de nouveaux débats dans le champ de la consolidation de la paix, cette fois sur les moyens de l'intervention. Empruntant un discours propre au champ du développement international, les débats se portent maintenant sur l'application du principe d'appropriation locale aux missions de paix, principalement défini comme un processus où les solutions apportées aux besoins d'une société particulière sont développées de concert avec la population qui devra vivre avec elles sur le long terme. En théorie, l'application de ce principe aux missions de paix permettrait de limiter le caractère intrusif des interventions internationales, limitant ainsi les « externalités négatives » de ces interventions. Ces conséquences négatives incluent autant les distorsions économiques dues à la présence internationale et à la création d'une bulle économique par l'arrivée de nouveaux capitaux (inflation des biens de consommation, modification des paramètres du marché du travail, impact sur le marché de l'immobilier) que les scandales sexuels qui minent l'autorité des missions de paix depuis plusieurs années.


Primum non nocere : quelle appropriation locale dans la consolidation de la paix de l'ONU ? - Nicolas Lemay-Hébert
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A la suite d'autres auteurs, on sera donc ici tenté d'extrapoler pour affirmer que tout ordre politique prend son origine dans un dispositif légal de régulation de la violence, étant entendu que celui-ci peut être contesté par certains acteurs sociaux et qu'il peut, sous certaines conditions, faire exception à ses propres règles, dans le cadre d'états d'urgence en principe temporaires. L'ordre social instauré par l’État légal-rationnel wébérien, prétendant au monopole de l'exercice de la force sur un territoire donné, ne constitue que l'une des modalités historiques de ces arrangements entre le pouvoir et la violence. Le désordre ordonné et ses variations en constituent une autre, propre à des sociétés où l'attribut ultime du pouvoir souverain – la capacité, de la part d'une autorité publique, à punir, voire à retirer la vie à ses sujets, en toute impunité – n'est pas monopolisé par les détenteurs du pouvoir d’État mais partagé avec des certains représentants de la société (chefs tribaux, personnalités religieuses, leaders politiques, gangsters, miliciens …).


Ni guerre ni paix : guerres sans fin(s) ou désordres ordonnés ? - Laurent Gayer
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L'élaboration par l'Union Européenne d'une politique commune en matière d'immigration et d'asile fournit, depuis la fin des années 1990, un bon exemple de la transformation d'un phénomène naturel – les migrations internationales – en péril dont il faudrait se prémunir. Composante indissociable de la mondialisation, les migrations ont activement participé – et participent encore – au développement des sociétés d'accueil comme à celui des pays de départ : en 2012, le montant des fonds envoyés, au niveau mondial, par les migrants vers leurs pays d'origine était estimé à environ 500 milliards de dollars (à titre comparatif, le total de l'aide publique au développement s'élevait, à la même époque, à 200 milliards de dollars). A travers les mouvements de réfugiés et de personnes déplacées, elles sont aussi l'expression de la prise en charge collective des conséquences des crises (famines, catastrophes environnementales) et des conflits telle qu'elle a été impulsée par les Nations Unies depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Inéluctables, les migrations sont même, selon certains analystes, indispensables à la bonne marche du monde.
En dépit de cette évolution, les États de l'UE, comme beaucoup de pays industrialisés, ont organisé leurs politiques migratoires en forme de filtre. Sans prendre en considération la multiplicité des facteurs de départ, ces politiques visent principalement à attirer les migrants supposés « utiles » pour les pays d'arrivée et à empêcher les autres de franchir les frontières ou à les expulser lorsqu'ils les ont franchies. Pour légitimes ces objectifs malthusiens et les dispositifs mis en œuvre pour les atteindre, les autorités des pays concernés se sont employées à donner de la migration l'image d'une menace dont il convient de se défendre, sans hésiter à pratiquer l'amalgame. En 1997, l'UE a consacré la sanctuarisation d'un « espace de liberté, de sécurité et de justice » destiné à apporter un « degré de protection élevé » aux citoyens européens contre « le crime organisé, le terrorisme et l'immigration irrégulière », placés sur le même plan comme s'il s'agissait de fléaux comparables.


Une guerre qui ne dit pas son nom : la gestion militaro-sécuritaire des migrations (Claire Rodier)
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Le facteur politique apparaît également de manière indirecte, certaines interventions étrangères accentuant la désintégration institutionnelle ou sociale des États visés. Sur le plan militaire, l'intervention occidentale en Libye, en 2011, a entraîné la dissémination de l'arsenal du régime libyen et conduit plusieurs acteurs à se réfugier au Mali, rendant ainsi encore plus épineux le contrôle du territoire par Bamako. Sur le plan économique, les embargos sanitaires, décrétés par l'Arabie Saoudite en 1998 et les autres pays du Golf en 2000, sur l'exportation du bétail ont encore aggravé la désintégration sociale en Somalie. De telles mesures affectent les revenus des éleveurs somaliens, exercent une pression sur les ressources naturelles avec le gonflement des troupeaux tout en accélérant l'exode rural et la dégradation de la situation sociale en milieu urbain. La concurrence déloyale des chalutiers étrangers venant pêcher dans les eaux particulièrement riches de la région a, elle aussi, déstabilisé la Somalie en faisant émerger des phénomènes de piraterie. Avant même que les pirates n'identifient de nouvelles cibles (navires de tourisme) et n'étendent leur rayon d'action (jusqu'aux rives de l'Inde), c'est d'abord en relation avec le « pillage » des ressources halieutiques par des intervenants étrangers que les populations somaliennes interprètent ce phénomène.
Ces facteurs politiques s'inscrivent évidemment dans une histoire longue. Sous l'effet de la colonisation, des modèles européo-centrés ont été imposés à la plupart des États aujourd'hui considérés comme « fragiles ». L'expérience coloniale ayant partiellement désintégré les structures politiques, sociales et culturelles antérieures, l'accès à l'indépendance, souvent bâtie sur des modèles importés, ne favorise pas automatiquement une réconciliation de la société avec l’État ou l'édification d'une structure politique faisant sens pour les populations. A ces influences étrangères, toujours vivaces, s'ajoute une tendance à la confiscation du pouvoir politique par les élites en place.


(Dés)intégration institutionnelle, (dés)intégration sociale : quels facteurs belligènes ? - Frédéric Ramel
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Enfin, la suractivation des moyens politico-militaires s'inscrit en contradiction avec la nature profondément sociales de ces nouvelles guerres. La rareté des issues politiques et l'inefficacité des instruments militaires tiennent à la négligence qu'on s'obstine à opposer à la nature sociale de ces conflits. La guerre de jadis renvoyait à une compétition opposant les États entre eux ; celles qui s'imposent sous les traits des "nouveaux conflits" reflètent des pathologies sociales qu'il convient donc de traiter par priorité. Ce "traitement social" des guerres était déjà sous-entendue dans l'idée émise par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) de donner désormais priorité à la sécurité humaine.
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« Terrorisme », « crimes de guerre », « nettoyage ethnique », « apartheid ». Quels mots utiliser pour décrire la guerre Israël-Hamas, point culminant d'un conflit qui dure depuis des décennies ? « À l'air libre » reçoit le sociologue Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales.
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