Wabi-Sabi : La simplicité

Aujourd'hui nous allons découvrir le wabi-sabi… Non, ce n'est pas une sauce japonaise, mais une façon de voir la vie sous un autre angle, avec simplicité, sagesse.

Eric BAH nous offre des poèmes simples, épurés, un peu comme des haïkus. Pas de suspense, quand vous trouvez un recueil de poésie d'Éric BAH, vous êtes assurés de lire des textes de qualité ; mais là, j'avoue quelle surprise !

Bon, je me suis dis, des poèmes sur la nature, la beauté des paysages, l'amour et j'en passe, Éric sait faire, je vais passer un bon moment ! Eh bien, ce monsieur a encore réussi à m'épater ; il arrive tout simplement à mettre de la beauté quasiment partout ! Je vous laisse juge : il nous fait aimer la fente du carreau qui se transforme en sourire, le jour des poubelles qu'il a raté, le moustique qui s'est fait griller sur la flamme de la bougie !

Éric BAH s'empare d'objets ordinaires, qu'on ne voit même plus, et il les transcende avec ses mots ! C'est un véritable miracle. Ainsi, tout y passe, notamment l'imparfait, le silence, le quotidien, les sons, les odeurs, les traces, la contemplation et bien d'autres que je vous laisse découvrir. Un petit exemple :

- Une montagne froissée
une pile bien pliée
de l'une à l'autre un fer à vapeur

Et là, comme par magie, ça m'a presque donné envie de sortir mon fer (j'ai dis presque…).

La beauté ne suffit pas, les textes sont profonds et invitent à la réflexion, à la méditation. Au gré des mots, il y a des sourires, des émotions, des clins d'oeil :

- Au cinéma sur l'écran
des personnages
de l'émotion
mais tout n'est que lumière

J'avoue qu'il est difficile de choisir des extraits, car tout est magnifique, mais je voulais juste ajouter cette ode à ma poubelle :

-La poubelle
oeuvre utile
musée de l'inutile

Merci Éric BAH d'avoir réussi à me surprendre et à m'enchanter une nouvelle fois, désolée j'étais en panne de superlatifs.

Bref, un recueil extraordinaire, pour voir la vie autrement, en poésie et en toute simplicité ! Bravo, l'artiste…

À lire en écoutant une musique zen, installé(e) sur un futon, en savourant des biscuits à l'anis accompagnés d'un thé vert Bancha Hojicha. Détendez-vous, et bonne lecture !

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« Wabi.Sabi » est un recueil de courts poèmes, rappelant les haïkus japonais. J'aime beaucoup cette forme qui, en seulement quelques mots, réussit à me renvoyer à un moment, à un souvenir et provoque en moi de douces émotions. L'auteur semble être un grand observateur de la vie et nombre de ces poèmes ont fait écho en moi. C'est toujours étonnant de lire des phrases, des idées que l'on a déjà entendu dans sa tête, des questions que l'on s'est posées, des réflexions du quotidien. En moins joli, évidemment. Parce qu'Eric Bah confère une importance à ces instants que l'on oublie parfois de voir et en le lisant, cela donne envie de se balader, s'arrêter et surtout regarder.

Plusieurs thèmes jalonnent ce livre et nous font rentrer à chaque fois dans un petit monde dont le début commence toujours par une jolie illustration. Pour vous citer quelques exemples, il y a le Quotidien, la Lumière, l'Éphémère, les Choses et bien les Paradoxes… le seul petit bémol pour ma part est que certains poèmes sont présents en double, ce qui est un choix délibéré de l'auteur. Pour en avoir discuté avec lui, il a en effet ses raisons que je peux tout à fait comprendre, cependant je n'y ai pas été sensible et cela a freiné ma lecture. Lire un poème déjà lu me donnait la sensation de devoir retourner en arrière alors que je voulais avancer. Mais je pense que chacun le percevra différemment et c'est surtout ça qui fait son charme.

Ceci dit, ce n'est qu'un tout petit point car la lecture de ce recueil a été un grand plaisir, mettant parfois mon coeur au bord des yeux. L'auteur a une écriture délicate, poétique, musicale et nous offre toute la beauté de la simplicité, dans ce qu'elle a de plus doux et bouleversant à la fois.

Ce recueil de poèmes m'a interpellée par sa particularité. D'habitude, les poètes chantent la nature, l'être aimé, l'amour, la souffrance, etc. Ce recueil analyse l'instant présent. le mouvement. le geste furtif. Cet instant où le regard se pose sur quelque chose ou sur quelqu'un avant de se détourner vers autre chose. Il est vrai que d'habitude, tout ce qui est fugace ne nous laisse aucun souvenir. C'est cet instant que saisit l'auteur donnant vie à l'instant. S'extasiant sur la fugacité du geste. Sa beauté. Tout est vie. Les humains comme les choses.

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« Objets inanimés avez-vous donc une âme ? » demande Lamartine. Il faut croire que oui. L'auteur les raconte. Il les humanise. Il les rend sensibles. Rêveurs. Sentimentaux. Ce qui me fait penser à Fatou Diome qui, dans son roman « Kétala » faisait s'exprimer les objets qui se souvenaient de leur défunte propriétaire. Dans ce recueil, l'auteur déclame les rythmes de vie à travers des quatrains, des tercets ou des haïkus. Il juxtapose des idées qui se complètent. Les distiques sont si beaux que le lecteur a l'impression de lire des proverbes. Des adages : « mieux vaut rien que n'importe quoi« . Parfois, il y a une impression de dadaïsme : « mes chaussures bientôt au bout des semelle tant d'histoire aux semelles« . L'auteur se rit aussi du quotidien, voire du fatalisme. Les mots prennent un sens spirituel en fonction du détail qui le fait réagir.

Ce recueil de poèmes est d'une simplicité superbe. Comme les vers, les rimes des poèmes. Les mots aussi sont d'une grande simplicité. Ils invitent le lecteur à rêver, à extrapoler, à se transcender. Un humour très fin rappelle au lecteur les bizarreries du quotidien. de certaines situations. La beauté de l'instant présent. Ces rimes nous rappellent aussi combien nous pouvons nous amuser à nous compliquer la vie au lieu de la laisser couler doucement à son rythme. À nous de nous y adapter. J'ai trouvé ces poèmes beaux. Ils se déclament en toute tranquillité. Wabi-Sabi, la simplicité. Tout est dit. Tout est pensé. Chanté. Récité. En toute simplicité. C'est ce qui attire le lecteur et le fait apprécier chaque mot, chaque son, chaque strophe. Il se délecte, se régale et en demande encore. C'est une ode à la vie. En toute simplicité.