Je n’ai jamais compris pourquoi les criminels essaient de cacher leur visage quand ils entrent au palais de justice ou dans une auto de police. De toute façon, leur photo va être dans les journaux et à la télé. Leurs voisins, leurs parents, leurs amis vont les reconnaître. S’ils ont commis des crimes, ils pourraient au moins en être fiers. Ou faire semblant d’être innocents.
Et maintenant, dans le fond d’une auto de police, je m’aperçois que j’ai beau aimer la neige, je lui trouve quand même un défaut. Un seul, mais assez gros pour que je commence à la détester…Elle fond.
Tout le monde déteste la neige. Pas moi, même si je ne fais jamais de ski. Je trouve seulement qu’il n’y a rien de plus parfait, surtout quand elle tombe à gros flocons. Et unchamp tout blanc, c’est bien mieux que le même champ
après les labours du printemps ou quand il est couvert de maïs qui pousse.
Un aveugle pourrait-il conduire un camion dans un chemin comme celui-là ? Ce n’est sûrement pas permis,mais ça a dû arriver au moins une fois dans l’histoire de l’humanité. Tout ce qu’on peut imaginer est arrivé au moins une fois. Pas seulement dans les romans : dans la vraie vie, aussi.
C’est une très belle femme,ma tante Estelle. À mon goût à moi, en tout cas, parce que tout le monde n’a pas les mêmes goûts. C’est comme pour la bière, sinon tout le monde boirait la même marque. Elle a quarante-deux ans et je pense qu’il n’y a pas une femme de trente ans qui soit plus belle qu’elle dans tout le village et dans les rangs des alentours.
Émilie Aubry rencontre l'auteur François Barcelo au Mouton Village