J’avoue mal supporter les anathèmes contre notre société qui a « évacué » Dieu ou contre le monde diabolisé comme « incroyant ».
D’abord, c’est souvent l’Église, avec son enseignement contraignant, sa violence passée, ses incohérences actuelles, qui fait qu’on « n’invoque plus Son nom » - parce qu’elle n’est plus crédible.
Ensuite, de quel droit Le prenons-nous en otage, nous qui croyons être les seuls à L’avoir trouvé sous prétexte que nous avons son nom à la bouche ?
(page 57)
… le Tétragramme (YHWH) est un « Nom en mouvement », qui « échappe aux vibrations phonique et refuse de venir s’échouer dans un « dit ». Car « l’absence de voyelles, qui rend le Nom imprononçable, crée une distance infranchissable, supprimant la possibilité de tenir Dieu pour un objet. Une telle « néantisation du savoir » nous fait faire l’expérience du vide. Or « le vide est la source même du questionnement. Le Tétragramme est à la fois question et source de toutes les questions ». C’est jusqu’ici que nous conduit la quête de la Source - au Nom imprononçable, à ce « trou du langage dans le langage, où l’absence de possibilité de verbalisation engage toute la dynamique du questionnement ».
(page 272)
Chercher Dieu peut simplement signifier, parfois, désespérer de le connaître et de le rencontrer mais sans renoncer à lui parler. S'en "contenter" le temps qu'il faudra: "Ô Toi, qui que tu sois !..."
Car comme le dit si justement Raimon Panikkar: "l'unique manière de parler de Dieu est au vocatif (...). La vocation est l'exclamation qui jaillit du fond de l'âme, tellement du tréfonds de l'âme qu'il ne se risque même pas à être entendu par celui qui appelle (...) Dieu...symbole intraduisible (...) Un mot qui veut exprimer ce qui, par sa nature même, est inexprimable et que nous employons pour donner à entendre un mystère, un lieu qui est celui de la liberté et un royaume qui est celui de l'infini."
Dire que la quête de la Source est l’affaire de tous, y compris de ceux qui croient l’avoir trouvée, revient à dire qu’elle est l’affaire de toute une vie.
Les plus grands mystiques en conviennent : ils passent le plus clair de leur temps à chercher la rencontre avec le Vivant.
(page 172)
Voyant qu’il n’y avait plus de roi en Israël et que l’ancienne alliance mosaïque était devenue caduque, le prophète Jérémie eut cette révélation extraordinaire : un jour viendrait où les Israélites trouveraient au fond d’eux-mêmes la Source du bien vivre-ensemble, celle des lois de la vie, et ainsi feraient-ils connaissance avec le Vivant. « Je donnerai ma loi au fond d’eux-mêmes, c’est dans leur cœur que je l’inscrirai : je deviendrai Dieu pour eux et eux ils deviendront un peuple pour moi. »
(page 89) La Source que je cherche
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Cet au-delà qui nous fait signe
Lytta Basset
Éditions Albin Michel
C'est un des livres événement de la rentrée et pour beaucoup, ce sera un livre déroutant. Lytta Basset, théologienne protestante et auteur incontournable de nos librairies religieuses, avait profondément touché avec son livre Ce lien qui ne meurt jamais, dans lequel elle relatait l'épreuve de la perte de son fils Samuel. Avec Cet Au-delà qui nous fait signe, l'auteur propose une sorte de suite en dévoilant un fait personnel troublant, cet « Événement improbable » qui sera le début d'une longue quête personnelle et croyante, aux confins des sources chrétiennes et parapsychologiques. Ce livre, qui pousse la porte de la Vie qui est promise après la mort, est une immersion en eaux profondes, mais toujours vigoureusement attachée à l'Évangile. Un témoignage troublant, unique et très courageux. ©La Procure
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