FILM
Aperçu général
Esse est percipi.
Perçu de soi subsiste l'être soustrait à toute perception étrangère, animale, humaine, divine.
La recherche du non-être par suppression de toute perception étrangère achoppe sur l'insupprimable perception de soi.
Proposition naïvement retenue pour ses seules possibilités formelles et dramatiques.
Pour pouvoir figurer cette situation le protagoniste se scinde en deux, objet (O) et œil (œ), le premier en fuite, le second à sa poursuite. Il apparaîtra seulement à la fin du film que l’œil poursuivant est celui, on pas d'un quelconque tiers, mais du soi.
[INTRODUCTION AU FILM QU'IL TOURNA EN 1965 AVEC BUSTER KEATON DANS LE RÔLE PRINCIPAL ]
VOIX : Lumières... de la terre... de l'île... du ciel... il n'a qu'à...lever la tête... les yeux... il les verrait... l'éclairer... mais non... il
(silence)
MUSIQUE (brève) — — — — — — — — — — — — — — — —
(Silence)
OUVREUR : On dit, Ce n'est pas ça sa vie, il ne vit pas de ça.
On ne me voit pas, on ne voit pas ce que c'est ma vie, on ne voit pas de quoi je vis, et on dit, Ce n'est pas ça sa vie, il ne vit pas de ça.
(Un temps)
J'en ai vécu... assez vieux.
Suffisamment.
Écoutez.
VOIX (faiblissant) : cette fois... j'y suis ... Maunu... c'est lui... je l'ai vu... je le tiens... allons...[....]
CASCANDO
ACTE SANS PAROLES I
[...]
Lasso en main il va vers l'arbre, regarde la branche, se retourne, regarde les cubes, regarde de nouveau la branche, lâche le lasso, va vers les cubes, prend le petit et le porte sous la branche, retourne prendre le grand et le porte sous la branche, veut placer le grand sur le petit, se ravise, place le petit sur le grand, en éprouve la stabilité, regarde la branche, se détourne et se baisse pour reprendre le lasso.
La branche se rabat le long du tronc.
Il se redresse, le lasso à la main, se retourne, constate.
Il se détourne, réfléchit.
[...]
[ Tout ceci n'est que de la didascalie (indication de jeux de scène), il faut donc visualiser les mouvements du comédiens]
C'était la Toussaint. On brûlait les feuilles mortes. Je fis un paquet de ses affaires et les jetai au feu. Toute la nuit je les sentis se consumer.
Femme 2 : Elle rappliqua. Entra comme chez elle. Tout miel. Se pourléchant les babines. La pauvre. Je faisais mes ongles, devant la fenêtre ouverte. Il m'a tout dit, dit-elle. Qui il, dis-je, tout en limant de plus belle, et tout quoi ? Je sais quels tourments vous devez endurer, dit-elle, et je suis venue vous dire que je suis sans rancunes. Je sonnai Frontin.
COMÉDIE
Par l'autrice & un musicien mystère
Rim Battal propose une lecture performée de x et excès avec un grand musicien jazz et pop dont le nom sera révélé lors de la soirée. En ouverture Rim Battal invite cinq poétesses, Alix Baume, Camille Pimenta, Charlene Fontana, Esther Haberland, Virginie Sebeoun, qu'elle a accompagnées lors d'un programme de mentorat intitulé « Devenir poète.sse ». Cinq brèves lectures avant de plonger dans x et excès. Rim Battal y explore les zones d'ombre de l'ère numérique où l'industrie du sexe a une place prépondérante. Comment sculpte-t-elle nos corps et notre rapport à l'autre ? Dans une langue inventive, Rim Battal s'attaque au discours dominant sur la sexualité, le couple et l'amour pour mieux en révéler les failles.
Ce faisant, elle ouvre un espace de réflexion sur l'art. de Cabanel à Mia Khalifa, de Samuel Beckett à Grisélidis Réal, elle tisse des liens entre poésie, pornographie et oeuvres plastiques. Et dévoile ce que notre époque a de singulier et d'universel.
À lire – Rim Battal, x et excès, Castor Astral, 2024 – L'eau du bain, coll. « Poche poésie », Castor Astral, 2024.
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