Aurélien Bellanger, Blandine Rinkel, Yannick Haenel, Eric Reinhardt et d’autres écrivain·es interrogent le désir dans Les Désirs comme désordre. Un recueil de textes à mettre entre toutes les mains.
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Je suis de la génération Fight Club. Ce film a fait beaucoup de dégâts dans certaines éducations bourgeoises.
[P. Adrian]
François Bégaudeau: L'affaire Pauline
Là vraiment on s'inquiéterait, on se sentirait impuissant, on n'aurait pas les clés, on la ferait consulter, expliquant qu'on n'a rien vu venir, qu'on ne comprend pas ce qu'on a mal fait, que ce désir de physique quantique n'était pas dans le programme qui menait tranquillement Pauline du célibat non diplômé à une installation en couple avec en poche un BTS métiers du tourisme.
Kaoutar Harchi: Hijab running
Ce désir sexuel hégémonique trouve en ce que l'on nomme la séduction à la française l'une de ses manifestations les plus certaines. Fondée sur un double standard sexuel qui vaut aux hommes désirants le nom d'hommes et aux femmes désirantes le nom de salopes, cette forme de séduction - que la littérature et le cinéma ont souvent portée au rang d'art de vivre - suggère une spécialisation ordonnée des conduites. Ainsi, aux premiers revient la tâche d'engager la relation sexuelle et aux secondes de se rendre disponibles pour consentir à celle-ci.
Sarah Haidar: Une utopie sans armes
Plus loin, un torrent de "to-do lists" s'abat sur le monde confiné: nous sommes certes obligés de rester à la maison, mettre en suspens cette névrose hyperactive collective, mais il est hors de question que le temps ennemi nous traverse sans que l'ayons marqué de notre intelligence et de notre pouvoir; alors remplissons la cruche, faisons un programme quotidien, rejouons entre quatre murs la tragédie de nos claustrations à l'air libre, ne restons surtout pas inactifs, n'écoutons pas ce désir primal de léthargie et de flottement...
Hooligans, Pierre Adrian citant John King :
Trois gars normaux qui s'intéressent au foot, parce que ça fait partie de leur vie. Certains entrent dans l'armée, d'autres chez les flics. D'autres encore décident de tuer les gens par la politique ou par la finance.
Laurent Binet, écrivain et ancien professeur de français revient sur le poids de l'administration et la façon dont on traite les "profs" aujourd'hui qui relève de "la maltraitance". Il évoque les choix politiques qui pèsent sur l'école et altèrent la qualité de l'enseignement. Il déplore le fait que l'école privée bénéficie de "sommes énormes" en comparaison à ce qui est donné à l'enseignement public. Dans le public, il décrit un système de mutation "atroce", des profs "mal payés". Cet enseignement, alors qu'il devrait être une priorité dans un pays républicain, "le vaisseau amiral de notre société" est mis à mal par toutes ces politiques qui se succèdent depuis des années. Une situation qui malheureusement a pour conséquence terrible d'altérer le poids symbolique de l'enseignant et le rend plus vulnérable aux yeux de la société.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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