AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782213700977
320 pages
Fayard (02/11/2016)
3.61/5   68 notes
Résumé :
Sur un fil, entre deux immeubles, de l'aile d'un avion au toit d'une voiture ou d'un métro, Jean-Paul Belmondo a pris tous les risques. Des années plus tard, il en rit encore, l'oeil brillant. Ces éclats de rire tonitruants, il s'en est toujours servi pour garder ses secrets : sa vie, ses rencontres, sa famille, ses amours, ses joies immenses et ses peines les
plus grandes.
Jean-Paul Belmondo a aujourd'hui décidé de tout raconter. Son enfance marquée p... >Voir plus
Que lire après Mille vies valent mieux qu'uneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
3,61

sur 68 notes
5
5 avis
4
6 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis
A le voir exécuter tant de cascades avec un charme fou ou enlacer les plus belles femmes au cinéma et faire la couverture des magazines durant plusieurs décennies, on pourrait s'imaginer que tout fut aisé pour lui.
Mauvais élève, casse-cou et particulièrement indiscipliné, il connaît pourtant une enfance heureuse « Mes parents nous nourrissent de leurs passions. […] Mon enfance en compagnie de ces parents-là, fût des plus heureuses. Tout m'a été donné d'office, sans que j'aie eu à produire le moindre effort. Je ne me rappelle pas m'être senti une seule fois brimé ou frustré. » Paul, le papa, sculpteur reconnu, enseigne la peinture, la sculpture et les choses de la vie tandis que Madeleine fait découvrir le cinéma et le théâtre à ses enfants. Ses parents sont particulièrement tolérants et accordent une grande confiance à Jean-Paul qui saura garder toute sa vie une âme d'enfant et l'esprit de famille.
Après de cuisants échecs pour rentrer au conservatoire et dix années de galères pour obtenir des rôles au théâtre, son talent est enfin révélé dans A bout de souffle, un film auquel personne ne croyait vraiment ! Lui que l'on trouvait laid croule soudain sous les propositions…
Plus tard, on lui reprochera ses trop nombreux succès populaires. Toujours à faire des blagues de potache, c'est un acteur infatigable, fidèle en amitié (Marielle, Rochefort, Delon), libre de sa parole et de ses choix, persévérant, acteur de cinéma et de théâtre, producteur de cinéma, directeur de théâtre avec la volonté de rester indépendant et de financer des projets qui lui tiennent à coeur, aussi bien L'as des as de Gérard Oury que Stavinsky d'Alain Resnais, démontrant ainsi l'éclectisme de ses choix. Ce sportif accompli (boxe, cascades) démontre à chaque ligne que Mille vies valent mieux qu'une. C'est un récit enthousiaste et sincère, plein de belles anecdotes et de portraits admiratifs d'autres acteurs ou cinéastes (Gabin, Pierre Brasseur, Truffaut, Godard), sans règlements de compte ou croustillantes révélations. Un autoportrait tout en nuance :
« Toute ma vie, j'ai eu en moi une bipolarité non pathologique qui me fait aspirer en même temps à deux modes d'existence parfaitement antagonistes.
Un premier appétit m'entraîne à mener une vie de bamboche, à brûler mes forces comme une cigarette, à faire sauter tous les cadres, y compris horaires, en inversant le jour et la nuit, à consumer les choses et liquider les bouteilles de whisky, à multiplier les canulars, à pousser la vitesse à son maximum, à jouer aux jeux dangereux de l'argent, de l'amour et de l'oisiveté. En cela, je suis un enfant de Saint-Germain-des-Prés, de son époque grandiose, après guerre, de son Flore avant qu'il ne soit fané, et de ses Deux-Magots encore riches d'oiseaux rares et de surprises.
Mais de l'autre côté, je rêve de tranquillité sous un ciel clair, de me retirer du monde et du bitume pour m'étirer en face de quelques vaches. La compagnie de ma famille suffit amplement à mon bonheur et la modestie chaleureuse des petits logis en bois me convient d'avantage que la prétention des palais. Laisser couler les jours me semble être une occupation idéale, parce qu'essentielle. »
Voilà un homme fier de sa carrière durant laquelle il a su se renouveler, il reste discret sur sa vie amoureuse, mais parle avec émotion de ses enfants : » La paternité aurait pu m'inculquer l'inquiétude, l'esprit de conservation, la crainte de l'avenir. J'aurais dû, si j'avais été un père "ordinaire", garder mes enfants sous cloche pour les mettre à l'abri. de quoi ? de la guerre ? de la mort ? Je n'avais pas ce pouvoir là. de l'imprévu ? Certainement pas. Ne pas les priver de ce qui a si bon goût, de ce qui ravive sans cesse, de ce qui anime. Je voulais qu'ils aient une enfance aussi souriante que la mienne ; je voulais être un père aussi indulgent et tendre que mon père l'avait été.
En revanche, je n'avais pas son calme, mais une frénésie à faire le pitre, à être le clown personnel de mes trois enfants chéris, Patricia, Florence et Paul. »
Sans impudeur, quelques jolies tirades et tout le charme d'un homme bourré de talent pour nous murmurer à l'oreille que Mille vies valent mieux qu'une…
Commenter  J’apprécie          280
Il nous a quitté il y a quelques semaines.
Jean-Paul Belmondo, bien souvent appelé Bebel et à la base Pepel. Cet homme qui dégageait un charisme fou avec une gueule qui n'a pas toujours était appréciée et pourtant quel tombeur !

Cette autobiographie m'a permis dans apprendre plus sur lui. L'homme derrière l'acteur.
Le pitre, le clown, l'extravagant, le bout en train, le cascadeur, le séducteur, celui qui a besoin de faire rire pour se sentir vivant. Mais aussi, celui qui a besoin de reconnaissance de ceux qu'il admire.
Il parle de ses débuts loin d'être glorieux. de ses combats pour y arriver. de ses nombreuses cuites. de ses potes et ils ont été nombreux.
De sa manière de gérer un tournage. Quel qu'il soit, c'est toujours sur le ton de la rigolade. Pendant le tournage et en dehors. Les séances de pets avec Blier, m'ont laissé sans voix !
Tout ce mobilier jeté par les fenêtres des hôtels, quitte à se faire embarquer par la police locale !
Il aura rencontré les plus grands Gabin, Ventura, Blier, Bourvil, Brasseur, mais aussi les plus grandes Claudia Cardinale, Ursulla Andress, Sophia Loren, Catherine Deneuve, Jeanne Moreau, Françoise Dorléac, Raquel Welch, Jacqueline Bisset, Sophie Marceau…

Il passait son temps à rire mais pour autant il ne fallait pas lui marcher sur les pieds. Il a tout fait pour protéger sa famille, ses quatre enfants et les femmes de sa vie. Et il a été bouleversé par la mort de l'une de ses filles. Un parent ne devrait jamais partir avant son enfant.
Au milieu de tout ça, il y a les pièces de théâtre et les films tournés. Ils n'y sont pas tous loin de là mais je m'aperçois qu'il y en a beaucoup que je ne connais pas. Pas tous des réussites non plus.

Je ne suis pas fan de l'acteur et un peu moins de l'homme maintenant que je sais que balancer des meubles par une fenêtre lui faisait passer une soirée mémorable ! Mais il avait ce quelque chose qui fait qu'il était L'As des As de sa profession et le Magnifique dans le coeur des Français.
Commenter  J’apprécie          120


L'immense comédien Jean Paul Belmondo, invité spécial de la 5ème édition du Festival Lumière en 2013 qui a notamment contribué à réhabiliter son image , ne cesse depuis de se rappeller à notre bon souvenir, mais c'est la toute première fois qu'il se livre à une autobiographie avec ces mémoires parues en novembre dernier chez Fayard.
Ceux qui ont déjà lu des biographies sur l'acteur fétiche de Pierrot le fou ou Itinéraire d'un enfant gaté ( encore Lelouch) seront peut-être déçus car on n'apprend pas forcément grand chose de nouveau, Bebel restant très pudique et tient à se ne fâcher à personne. Les autres se régaleront de toutes les anecdotes qu'il a bien voulu nous faire partager, en ne gardant que le meilleur, oubliant certaines fâcheries avec les uns ou les autres

le livre est écrit dans un style très populaire, reproduisant un ton à la 'Audiard' qui colle bien avec le personnage Belmondo, d'où respire l'insouciance et la jovialité d'un homme qui renait après son terrible AVC i l ya quelques années.

Belmondo dévoile également dans cette autobiographie toute l'admiration qu'il a notamment pour Godard, avec qui il fera "A bout de souffle", "Une femme est une femme et "Pierrot le fou". et avoue qu'il s'est souvent senti mal compris de la critique. "Si je ne fais pas un truc fou dans un film (...), si je n'exécute pas de pirouettes (...) on m'en veut, on m'étrille".Bébel évoque son "amitié fidèle" pour Alain Delon, "faussement interrompue par une brouille montée en épingle dans les médias".
Jean-Paul Belmondo a aujourd'hui décidé de tout raconter. Son enfance marquée par la guerre, sa mère courage, l'atelier de son père, et ses premières amours.
Posté par filou49 à 14:00 - Hommages - Commentaires [0] - Permalien [#]
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          160
Je suis d'une génération manichéenne par excellence. Tout petit, nous avons eu à choisir entre être Beatles ou Stones, Rocheteau ou Platini, Mohammed Ali ou Bruce Lee, Delon ou Belmondo.
Comme l'avoue ce pilier du septième art français (lui n'a jamais eu la prétention de faire carrière aux Etats-Unis), Delon et lui partagent tant de choses en commun… sauf leur enfance.
Car cette vie riche, si riche, commence très bien. Belmondo bouscule les clichés qu'on traine sur les tourments de l'acteur, à commencer par une enfance difficile, des parents se déchirant (ou pas de parents du tout - Delon), une adolescence qui aurait tout aussi bien pu tourner mal - Depardieu, de longues années de vaches maigres et une timidité maladive (vomissements à répétition avant d'entrer en scène, mal-être perpétuel, réclusion sur soi-même que l'on peut prendre pour de l'arrogance ou du mépris ou, à l'inverse, cette provocation tout azimuts qui cache bien souvent une fragilité d'enfant).
Rien de tout ça chez ce fils de bonne famille. Son père, Paul, est un sculpteur renommé. Ses parents ont l'intelligence d'appliquer des méthodes éducatives qui ne feront leur apparition qu'après le doux vent de Mai 68. Ils le laissent libre de faire ses choix, libre de passer une enfance heureuse auprès de parents aimants. Premier cliché qui vole en éclat : l'enfance du petit Jean-Paul n'est pas celle de Cosette.
Vient le moment de choisir un métier. Là encore, le futur Magnifique casse les stéréotypes. Loin du ténébreux mal dans sa peau qui trouve sur scène un exutoire dans ses répliques, on assiste au contraire à un trublion qui poursuit son rôle de Guignolo entamé sur les bancs de classes où il s'ennuyait ferme et qui se poursuivra toute sa vie.
Nous sommes dans les années 50 dans le Saint Germain des Prés où se croisent Cocteau et Sartre. Une époque bénie pour tout apprenti comédien.
Jean-Paul évoque ses maitres à penser, heu à jouer, Pierre Brasseur en tête et nous fait faire la connaissance d'une bande de potes qu'il fera souvent jouer dans les films qu'il finira par produire : Jean Pierre Marielle, Pierre Vernier, Michel Beaune, Charles Gérard, Mario David. Une joyeuse bande dont le passe temps se décline entre canulars et farces en tous genres. Belmondo aurait très bien pu devenir un déménageur hors pair si d'aventure un cinéaste au flegme Suisse et aux idées révolutionnaires ne lui avait pas proposé le rôle de sa vie. Les gérants des hôtels qui voyaient débarquer la joviale bande de potes devaient serrer les fesses. Leur jeu favori : déménager des chambres entières, intervertir le mobilier d'un étage à l'autre ou, plus simplement, tout bazarder par la fenêtre le plus rapidement possible.
Tout au long de sa bio, il sera autant question de ces facéties qui frôlent parfois la correctionnelle, que des rôles majeurs interprétés par celui qui n'était pas suffisamment taciturne pour lui permettre d'être bien noté au conservatoire. Même si on sent bien qu'il souffre de cette exclusion, ne pas être admis parmi le fin du fin (peut-être sa propension à refuser plus tard les récompenses vient elle de là), finalement, Belmondo se consolera avec le seul remerciement qui vaut à ses yeux de saltimbanque : les applaudissements du public, qu'ils se traduisent par le box-office ou lors d'une standing ovation à son retour au théâtre à la fin des années 80 (Kean).
Un véritable itinéraire d'enfant gâté qui court sur toute la seconde moitié du vingtième siècle.
Mais n'allez pas chercher dans ces confidences ce qui ne s'y trouve pas : des révélations croustillantes sur ses petits camarades (tout ce qu'on apprend sur les manies de certains réalisateurs n'est que notoriété publique) et des confidences salaces sur ses nombreuses conquêtes. Ce n'est pas le genre de la maison.
Ces mille vies se dévorent donc d'une traite avec son lot d'images nostalgiques qui les accompagnent. Et, quasiment à toutes les pages, des facéties de cancres.
Comme un gosse.
Commenter  J’apprécie          10
Idée de départ / Accroche du début de livre : 9/10
Développement biographique : 9/10
Style de l'écriture : 9/10
Rendu de la biographie : 9/10
Total 36/40 Babelio 4,5/5

Je suis Fan de Belmondo depuis toujours, j'ai toujours trouvé cet acteur fantastique, car il a toujours fait ses cascades lui-même. Tom Cruise a essayé de suivre ses traces, mais il est loin très loin de l'acteur français. Belmondo a toujours été selon moi une sorte de surhomme

Belmondo a construit sa légende année après année. Mais cette légende ne s'est pas bâtie du jour au lendemain. Cette Autobiographie raconte bien le parcours assez atypique de l'acteur. D'abord détesté par ses professeurs d'art dramatique puis les critiques jaloux de son succès, Belmondo ne renoncera jamais à son rêve. Même s'il est né dans une famille aisée il lui faudra souvent aller à contre-courant pour se faire accepter.

Au milieu de cela Belmondo est un enfant de la guerre, il a vu l'horreur dont l'homme est capable et côtoyé la mort de près. Aussi après c'est moment d'horreur il est normal qu'il a voulut vivre mille vies en faisant des films (plus de 90).

Entouré d'une famille aimante il va parvenir à atteindre ses butes. S'était un homme qui adorait faire de nombreuses farces à ses nombreux amis. Je savais que c'était un bon vivant, mais pas à ce point. J'ai souri à de nombreuses reprises en lisant cette bio, un peu courte selon moi, mais très agréable à lire. La prose de l'acteur est agréable et on plonge dans cette vie fantastique avec beaucoup de bonheur. On rit quand il rit et on pleure quand il pleure.

Ce livre m'a permis de redécouvrir la filmographie de l'acteur et redécouvrir des vieux films à l'époque où on savait encore faire de vrais films.


Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
LePoint
27 octobre 2016
Un ouvrage de plus de 300 pages dans lequel Bebel n'esquive rien de ses origines, de ses débuts, de ses rôles, des femmes de sa vie, de ses enfants, de ses copains de cinéma, de son amitié avec Alain Delon et des rôles de sa vie.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Toute ma vie, j'ai eu en moi une bipolarité non pathologique qui me fait aspirer en même temps à deux modes d'existence parfaitement antagonistes.
Un premier appétit m'entraîne à mener une vie de bamboche, à brûler mes forces comme une cigarette, à faire sauter tous les cadres, y compris horaires, en inversant le jour et la nuit, à consumer les choses et liquider les bouteilles de whisky, à multiplier les canulars, à pousser la vitesse à son maximum, à jouer aux jeux dangereux de l'argent, de l'amour et de l'oisiveté. En cela, je suis un enfant de Saint-Germain-des-Prés, de son époque grandiose, après guerre, de son Flore avant qu'il ne soit fané, et de ses Deux-Magots encore riches d'oiseaux rares et de surprises.
Mais de l'autre côté, je rêve de tranquillité sous un ciel clair, de me retirer du monde et du bitume pour m'étirer en face de quelques vaches. La compagnie de ma famille suffit amplement à mon bonheur et la modestie chaleureuse des petits logis en bois me convient d'avantage que la prétention des palais. Laisser couler les jours me semble être une occupation idéale, parce qu'essentielle.
Commenter  J’apprécie          230
La journée se déroule comme elle a démarré, dans le vagabondage. Ça me convient. Je ne réfléchis pas à ce qui veut Godad, qui n'a pas l'air de la savoir lui-même. Je joue, j'improvise, je lance des phrases. [...]
A nouveau je suis un môme qu'on ne grondera pas, un délinquant qu'on ne peut pas condamner, un criminel sans crime, un meurtrier aux mains propres, un enfant prodigue. Godard est en train de m'accorder une formidable impunité à être moi-même. Je détiens les pleins pouvoirs sur mon être, l'authentique, celui qu'une caméra peut saisir sans emprisonner. Je suis dédouané du réel ; je peux pisser dans un lavabo, fumer torse nu au lit, faire l'amour sous les draps et injurier les spectateurs : "Si vous n'aimez pas la mer, si vous n'aimez pas la montagne, allez vous faire foutre ! "
[...]
Jean Seberg et moi nous nous entendons assez bien pour nous amuser comme des gamins. Je dois bien avouer aussi que nous sommes dubitatifs quant au destin de ce film cinglé. Nous avons conscience de toutes les transgressions cumulées par A bout de souffle et imaginons qu'il va se planter. Alors nous en ajoutons à la folie - nous n'avons plus rien à perdre.
L'équipe technique, réduite au minimum avec un cameraman, Raoul Coutard, armé d'une Caméflex, peut nous suivre en toute légèreté dans nos turpitudes.
Commenter  J’apprécie          150
La paternité aurait pu m'inculquer l'inquiétude, l'esprit de conservation, la crainte de l'avenir. J'aurais dû, si j'avais été un père "ordinaire", garder mes enfants sous cloche pour les mettre à l'abri. De quoi ? De la guerre ? De la mort ? Je n'avais pas ce pouvoir là. De l'imprévu ? Certainement pas. Ne pas les priver de ce qui a si bon goût, de ce qui ravive sans cesse, de ce qui anime. Je voulais qu'ils aient une enfance aussi souriante que la mienne ; je voulais être un père aussi indulgent et tendre que mon père l'avait été.
En revanche, je n'avais pas son calme, mais une frénésie à faire le pitre, à être le clown personnel de mes trois enfants chéris, Patricia, Florence et Paul.
Commenter  J’apprécie          220
[...] "Que pensez-vous de votre physique ?" Depuis le conservatoire, on me gratifie d'épithètes non homériques : "jeune premier laid", "débutant aux traits ingrats", "drôle de gueule". Ces incessants commentaires ne me blessent pas, mais continuent de m'étonner. Les comparaisons - en ma défaveur - avec Alain Delon n'ont pas encore commencé ; je suis encore un laid non relatif. Edith Piaf n'a pas encore dit : "Je sors avec Delon, mais je rentre avec Belmondo." Mais le rôle fort romantique que j'occupe dans A bout de souffle vient de me placer dans la catégorie "séducteur avec physique grossier". Ma laideur prend un nouveau crédit. Et moi des rougeurs dues à la honte de ma réponse à la fameuse question : "Je crois que j'ai du charme."
Commenter  J’apprécie          181
J'ai levé mon stylo encore une fois, à défaut de mon poing, pour répondre à cette cohorte d'ahuris, et anéantir une logique purement rhétorique dont ils usaient pour me nuire "En parcourant le manifeste dénonçant comme suspect mon film L'as des as, coupable d'avoir volé les "spectateurs potentiels" d'Une chambre en ville, en examinant la liste des signataires, je me pris soudain à baisser la tête... Un mot de Jean Cocteau me revenait à l'esprit : " En France, l'égalité consiste à trancher les têtes qui dépassent."
Ainsi L'as des as, que j'ai coproduit et interprété en y laissant intégralement mon cachet, parce que j'avais le désir de stigmatiser sur le ton léger de la comédie l'antisémitisme et l’intolérance, n'est pas toléré par ceux qui font profession de tolérance, n'est pas toléré par ceux qui font profession de tolérance, et Gérard Oury doit rougir de honte d'avoir "préconçu son film pour le succès" ! Jacques Demy a-t-il préconçu le sien pour l'échec ?
Lorsque, en 1974, j'ai produit et "sorti" Stavinsky d'Alain Resnais et que le film n'a fait que 375 000 entrées, je n'ai pas pleurniché en accusant James Bond de m'avoir volé des spectateurs. Ce remue-ménage est grotesque.
Commenter  J’apprécie          70

Videos de Jean-Paul Belmondo (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Paul Belmondo
Jean-Paul Belmondo. Documentaire.
autres livres classés : autobiographieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (153) Voir plus



Quiz Voir plus

Les bouquins de Belmondo

Laszlo Kovacs est le héros improbable de ce film de 1959, réalisé par Claude Chabrol dans lequel Laszlo/Belmondo joue le trouble-fête dans la famille Marcoux, incitant Henri à quitter sa femme pour la belle Leda Mortoni... Inspiré du roman La Clef de la rue Saint-Nicolas de Stanley Ellin dont les parutions portent désormais le même titre que le film de Chabrol. Aux côtés de Belmondo on retrouve Madelein Robinson et Antonella Lualdi, sans oublier Bernadette Laffont...

La clef sur la porte
A double tour
Fermé le dimanche
Le serririer de la rue Montorgueil

10 questions
13 lecteurs ont répondu
Thème : Jean-Paul BelmondoCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..