« La lumière est dans le livre » disait
Victor Hugo.
« J'écris sur la douleur du monde et je peins la Lumière qui nous manque. » répond avec ce livre
Tahar Ben Jelloun, l'écrivain et poète marocain, prix Goncourt en 1987.
Imaginez d'abord un très bel objet à la couverture bleue marine, écrin au papier blanc doux au toucher où les
poèmes calligraphiés par l'auteur répondent à ses peintures aux couleurs chaudes et gaies.
Invitation au voyage, à la rêverie immobile !
Glanez ensuite les bouquets de mots, les brassées de phrases, les rumeurs vagabondes, les étoiles, les fleurs, humez les parfums, suivez les arabesques, les labyrinthes…puis traversez les portes orientales, les fenêtres, les dômes, les villes et les jardins de Méditerranée. le soleil, la mer, la liberté sont omniprésentes, un vent d'optimisme bienfaisant traverse ce livre, et c'est assez rare pour être souligné.
Le pinceau témoigne autant que le stylo de la fragilité de l'humanité, de ses blessures, mais aussi de la vie et de la joie.
C'est finalement simple et évident : ce livre trouvé au cours d'une ballade en librairie m'a fait du bien. J'ignorais que
Tahar Ben Jelloun peignait, j'ai découvert qu'il chante en couleurs pour écarter la morosité ambiante, l'intolérance.
Un
poème symbolique…puisqu'il est malheureusement impossible de partager ici quelques peintures :
Ce qui éclate au grand jour dans la peinture
C'est la liberté
Peindre le monde
Deviner l'âme tourmentée de l'homme
La couvrir de formes et de couleurs
Sans suivre un cheval fou
Sans répondre aux injonctions morales
C'est cela l'éclat de la liberté.
L'artiste n'a de compte à rendre qu'à sa propre nuit.