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EAN : 9782707125491
119 pages
La Découverte (22/03/1996)
3.6/5   25 notes
Résumé :
Aucun domaine de l'économie culturelle n'échappe à l'emprise de l'économie. Ce livre fait le point sur les analyses économiques du spectacle vivant, des marchés de l'art, du patrimoine et des industries culturelles, en montrant comment se sont développées des grilles de lecture originales, qui empruntent à la théorie économique tout en forgeant de nouveaux outils. L'auteur rend compte des consommations culturelles et des particularités des marchés du travail artisti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Plus on écoute de la musique, et plus on l'apprécie: c'est une des particularités de la culture. Et c'est pareil pour la peinture, ou les autres arts. Contrairement à la fameuse loi des économistes dite de l'utilité marginale: quand on a déjà avalé trois mojitos, le quatrième a moins d'intérêt (et peut même provoquer un certain écoeurement).

Si les économistes sont peu nombreux à s'être penchés sur la culture, certains, des plus célèbres, s'y sont intéressés. A commencer par Adam Smith, notre bon père à tous (vous vous souvenez, la "main invisible" du marché). Lequel Smith voyait dans la culture l'exemple même de l'activité non productive. Alors que Keynes, en 1940, fut chargé de créer et de diriger le conseil d'encouragement à la musique et aux arts, qui deviendra l'Arts Council. le but était d'aider les artistes et de distraire la population britannique, alors en pleine bataille d'Angleterre.

La culture, sujet éminemment politique, est également soumise aux lois de l'économie. Il n'est que de voir les chiffres d'affaires de sociétés comme Disney, Warner, ou en France, Vivendi. Bertelsmann, géant allemand de l'édition, de la presse, et de la musique avec BMG, frôle les 20 milliards d'Euros annuels. C'est comparable à celui de Facebook.

Ce petit livre a le mérite de faire le tour de la question en quelques tableaux - pas trop, et les nombreux encadrés dont est coutume la collection Repères, et qui en rendent la lecture dynamique. Quelques notions économiques ne sont pas expliquées par l'auteure, il faudra donc se référer à Wikipédia pour en savoir plus. Mais même sans cela, on apprendra une foule de choses: stratégies des principaux acteurs, dépenses des ménages, emplois (près d'un million en France, en équivalent temps plein), coût moyen de production des films, subventions,...

Quelques touches de sociologie sont utilement rappelées: par exemple, la corrélation entre le niveau de revenu, l'éducation, et la fréquentation de certains spectacles, l'Opéra en étant l'exemple caricatural (130 Euros de subventions par place, quand même!).

Moins connue sans doute, l'auteure aborde la question du choix du métier d'artiste, périlleux, ainsi que les motivations des mécènes. Elle cite également Gary Becker, qui fut par ailleurs prix Nobel d'économie en 1992. Ce père de la théorie du choix rationnel, qui a cherché à réconcilier économie et sociologie, n'a pas hésité à mettre en équation le plaisir de la consommation musicale!

Ce sont peut-être les aspects politiques qui donnent le plus à réfléchir. La place de la culture dans les sociétés, abordée notamment sous l'angle du financement, mais aussi des retombées indirectes (tourisme culturel, prestige...) L'importance du mécénat aux Etats-Unis est opposée au modèle français centralisé, où le ministère de la Culture gère un important budget. Elle souligne les risques associés au numérique, à la concentration, et les menaces pour le futur : le livre, incontrôlable une fois publié, facile à disséminer, est une barrière au totalitarisme, alors que les majors du multimédia sont plus sensibles à un contrôle centralisé.
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Françoise Benhamou (économiste reconnue) s'intéresse à l'économie de la culture dans ce petit (mais néanmoins dense) ouvrage.

Cinq grande parties sont développées : les consommations et l'emploi ; le spectacle vivant ; les marchés de l'art et le patrimoine ; les industries culturelles – livre, disque, cinéma, jeu vidéo ; et enfin les politiques culturelles. Différentes sphères culturelles sont ainsi abordées, et l'auteur s'applique à faire ressortir la place du créateur, de l'industrie/du producteur, et du consommateur dans chacun des cas. Les théories de grands économistes sont étudiées, comme celle de Gary Becker et Georges Stigler qui cherche à expliquer pourquoi la consommation de biens culturels n'évolue pas positivement lorsque le capital intellectuel augmente. Selon eux, lorsque le niveau d'éducation s'accroît, le salaire ainsi que le travail augmentent également, et le temps qu'il est possible de consacrer aux activités culturelles diminue.

de grandes problématiques sont abordées : les stratégies des institutions et le dilemme entre qualité du spectacle et nombre de spectateurs à venir le voir, ou encore le problème de la non redistribution des subventions qui augmente les inégalités sociales de par la hausse des prix de l'accès à la culture. le souci croissant que pose le phénomène de la concentration des institutions, notamment dans le domaine du livre est abordé. Françoise Benhamou reprend les différents achats de maisons d'édition et de distributeurs. La concentration de la consommation sur un nombre réduit de titres fait aussi partie des phénomènes étudiés.

La longueur de certaines phrases, souvent ponctuées de parenthèses ainsi que le nombre important de chercheurs, d'économistes cités peut parfois freiner le lecteur. le livre de Françoise Benhamou est précis et s'intéresse à beaucoup de facettes de l'économie culturelle, tout cela en 115 pages (comme tous les ouvrages de la collection Repère). Cet ouvrage peut être qualifié de référence pour toute personne souhaitant se pencher sur l'économie de la culture.

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Voici un condensé sur l'économie qui régit les champs culturels aujourd'hui que j'ai acheté dans le cadre de mes études, pour une entrée en master.
Je suis issue d'une formation purement littéraire et n'ai étudié que très peu d'économie dans ma vie et je dois dire que certaines notions abordées dans ce livre ne vont pas de soi pour des novices mais ne sont malheureusement pas vraiment expliquée, même succinctement. J'ai été obligée de faire moi-même des recherches complémentaires. Par ailleurs, certains passages ne sont pas très clairs, rédigés de façon un peu alambiquée, et il me semble que d'autres passages développent des exemples peut-être trop nombreux ou précis.
Malgré ces défauts ce livre apporte un bon aperçu des différents domaines culturels en France et ailleurs (Etats-unis, Angleterre en particulier). Il est très intéressent à découvrir selon moi, surtout si l'on a jamais étudié auparavant ce genre de sujets. L'ouvrage en entier d'ailleurs ne m'est pas utile pour mes études mais j'ai quand même été curieuse de lire tous les chapitres. Je comprends un peu mieux ainsi le paysage culturel de la France aujourd'hui, même s'il est difficile d'assimiler toutes les informations et théories de ce livre. C'est un bon début en tout cas pour ensuite mieux approfondir le sujet. A recommander.
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Cet ouvrage publié en 1996 et ré-édité six fois depuis, avec des addendas dont les plus récents semblent dater de 2011, n'a pas répondu à mes attentes car il ne fournit guère de matière à réflexion. (Je précise que, de ce fait, je n'ai pas lu les chapitres sur le spectacle vivant et les politiques culturelles, sujets qui, en outre, ne sont pas dans mon champ actuel).
Il me semble qu'aujourd'hui une approche économique de la culture devrait se focaliser sur l'évolution des "modèles d'affaires" qu'induit l'irruption des techniques digitales. Au lieu de cela, l'ouvrage donne la plus grande place à un inventaire des activités culturelles à la fin du 20ème siècle et ne cite de des réflexions antérieures à la révolution digitale.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les industries culturelles, édition de livres, de films, musique enregistrée, jeux vidéo, affrontent des risques importants, qu'elles gèrent en multipliant les produits offerts, et en tentant d'en maîtriser la distribution. A la merci de marchés peu prévisibles, les plus grandes firmes s'abritent des échecs par des politiques de concentration, et délèguent à quelques passionnés la charge de l'innovation.

D'un côté, le paysages des groupes se compose autour d'alliances internationales pour la maîtrise de marchés dont les possibilités d'extension semblent infinies. D'un autre côté émergent de petites sociétés et des structures "verticalement désintégrées", organisations flexibles qui font appel à des sociétés extérieures pour toutes sortes de prestations.
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" L'économie de la culture n'est pas tant une sous-discipline nouvelle que l'un des domaines féconds de la réflexion sur les frontières de la science économique et sur la légitimité de leur dépassement", page 115.
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Videos de Françoise Benhamou (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Françoise Benhamou
Avec Patrick ARTUS, Françoise BENHAMOU, André CARTAPANIS, Hippolyte D'ALBIS
Dans l'arène où sévissent les populistes, la question économique est au coeur de la dénonciation des élites et de « leur » politique dictée par les intérêts bien compris des banques et des marchés, elle serait favorable à une globalisation tous azimuts, européenne avant d'être française, indifférente aux effets de la désindustrialisation, de la pauvreté, des inégalités. Or l'argumentaire économique des populistes n'est jamais analysé comme tel, jamais confronté non plus aux expériences politiques que ces derniers ont pu soutenir.
Cette session présentera un livre publié par dix-sept économistes, tous reconnus dans leur domaine, visant à analyser et déconstruire toute une palette de thématiques chères aux populistes, du protectionnisme aux migrations. Ainsi se trouvent démontés des « faits », des « données », voire des « analyses », qui relèvent en réalité du storytelling, de la mauvaise foi, d'éléments chiffrés piochés çà et là en fonction de leur capacité à conforter des a priori et des ambitions politiques.
Ce livre intitulé "Des économistes répondent aux populistes" a été publié par les Éditions Odile Jacob.
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