Les dames du méditerranée-express, tome 2 : La fière américaine

Alexandra est une belle américaine, fière de son mariage qui a renforcé sa position sociale dans la bonne société New-Yorkaise. Manque de bol, le monsieur est ennuyeux à mourir et casanier comme un ours, bon il est riche donc ça fait pencher la balance. Malgré tout, chassez le naturel, il revient au galop et la demoiselle éprouve une furieuse envie de bouger, le mari ne l'entend pas de cette oreille mais après moult arguments il finit par donner son accord. Seule condition, qu'Alexandra soit accompagnée. A chaque problème sa solution, il est temps de sortir du placard sa vieille tante qu'elle adore.
Notre jeune héroine embarque donc destination Paris à bord d'un paquebot de luxe. Arrivée sur place, elle fréquente le beau monde Parisien et passe son temps à courir les couturiers jusqu'au jour ou son destin va basculer, sa rencontre avec le comte de Fontsomes qui tombe amoureux d'elle va lui faire éprouver des émois qu'elle n'a jamais connu dans sa courte vie de femme mariée. Notre fière américaine n'ayant jamais eu l'intention de tromper son mari, va apprendre qu'entre la raison ou la passion, cruel est le dilemme...

Ce deuxième tome de la saga des Dames du méditerranée-express se révèle avant tout être un bon intermédiaire avant le dénouement final. Une fois n'est pas coutume, il s'avère qu'Alexandra n'est pas le personnage le plus intéressant ni le plus attachant de l'histoire. Elle a déjà tout donc c'est vrai que ses envies de voyage peuvent passer pour un caprice. Par contre les intrigues concernant les protagonistes annexes sont bien plus captivantes et relèvent le niveau déjà très bon de ce roman. Car oui, Madame Benzoni fait toujours bien les choses et on ne s'ennuie pas une seule seconde pendant la lecture d'une de ses oeuvres. Ce qui me plaît le plus, ce sont les descriptions détaillées du Paris des années 1900, l'auteur nous fournit tant de détails que l'on s'y croirait et rien que pour ça, ses livres sont de vrais moments de bonheur.
En ce qui concerne celui-ci, sa lecture s'avère utile pour être informé de faits qui vont être de nouveau mentionnés dans le troisième tome mais comme je l'ai dit, il a plutôt un rôle d'intermédiaire donc il peut être lu indépendamment des deux autres. A découvrir pour se faire plaisir si on aime la littérature sentimentale.

Ce 2e tome dans la haute société du début du XXe siècle est surtout descriptif (à Paris, à Venise : les belles toilettes, les bijoux, les hôtels et les réceptions) et psychologique, avec un final plus aventureux sur fond historique : la guerre des Boxers contre les légations européennes en Chine.
La fière américaine qui croise le chemin d'Antoine le peintre (et un peu plus) et Pierre le conducteur de wagon-lit pour leur intranquillité totale, est une jeune femme sublime et richissime, sûre de ses qualités d'américaine, qui se frotte à l'aristocratie européenne, accompagnée d'une tante vieille fille qui ne manque pas de sel, parce que son mari ne veut pas suivre son envie de voyage. L'orgueil et les certitudes face au désir, à la passion... le danger séducteur du vieux monde.
En bref, c'est du conte de fées historique avec de la beauté, de la richesse, des gens biens et quelques méchants, des blessures réparables et de jolis amours, et un soupçon de mystère. Et ça fait du bien si c'est ce dont on a besoin.

C'est une lecture agréable. La reconstitution historique très bien écrite nous permet de nous immerger dans cette époque mais l'héroïne n'est pas assez attachante pour que je sois complètement sous le charme du récit.

Ce qui est intéressant dans « La fière américaine » c'est cette ambiance que sait recréer Juliette Benzoni. On plonge dans un autre monde, même si ce monde nous est peu sympathique. Un monde de nantis, qui sortent, qui se cultivent, qui voyagent, mais qui demeurent inexorablement à la surface de la réalité sans jamais porter un regard objectif sur eux-mêmes et sur les autres. Alexandra, le personnage central de l'histoire, est peu attachante et le peu d'humanité qu'elle tirera de l'aventure semble bien maigre. Mais tout de même, la plume de l'auteur est toujours un régal.

Benzoni utilise toutes ses connaissances d'historienne et ses astuces d'écrivain avec expérience pour recréer une époque et des lieux. C'est toujours réussi de ce point de vue. Côté intrigue, on est toujours dans les histoires d'amour, et elle gère très bien ce type de récit.