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EAN : 9782363080493
134 pages
Arléa (27/03/2014)
3.5/5   6 notes
Résumé :
Au XIXe siècle, certains vagabonds occidentaux voyageaient seuls, à pied, et cherchaient à exister hors désir, hors identité, pour vivre le moment présent.
Voici le journal d’un vagabond d’aujourd’hui qui ressemble au Pasolini de L’Odeur de l’Inde. Il voudrait voyager mais il ne se passe rien de l’ordre du voyage. « Il n’y a rien à visiter ou si peu. Je lave ce qui me reste d’Europe. »
C’est la vie qui se saisit de lui, confus, effrayé, ensorcelé – com... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Partir en voyage au fil des mots d'Alexandre Bergamini, c'est choisir de vagabonder autrement, d'ouvrir les yeux à d'autres détails, d'autres couleurs, c'est tout autant un voyage intérieur, le sien mais forcément aussi par la suite, par osmose des pensées, un peu celui du lecteur. Cela devient aussi une pérégrination avec ceux qui ne sont plus et qui nous accompagnent toujours.


Un texte d'Alexandre Bergamini ne se raconte pas, il se lit, il se vit, il se partagera aussi. Tout juste peut-on essayer de donner l'envie de s'immerger dans l'écriture poétique et parfois scandée de l'auteur, au rythme des phrases qui deviennent comme un ressac.
Alexandre Bergamini ne part pas en "touriste" : il erre, vagabonde, avance de rencontre en partage, de sensations en désir.
Il ne visite pas, ni ne laisse de trace de son voyage. le suivre, c'est poser un autre regard sur ce qu'il y a autour de soi, un regard qui va au-delà du perceptible, qui s'intériorise en chaque être croisé, qui s'incarne en l'autre : altérité, connivence mais aussi compréhension et une certaine compassion exempte de misérabilisme. Par dessus tout, on partage sa sensibilité exacerbée dans les rapports humains.
L'attitude de ce voyageur-écrivain rejoint finalement très bien un précepte qui résumerait bien ce pays et qu'il garde toujours à l'esprit selon lequel "le réel n'est pas ce qui est vu".
De cette Inde qu'il choisit d'embrasser, de cette pauvreté qu'il choisit de vivre, il ressort plus riche, comme si ces vies côtoyées l'avaient ensemencé d'une nouvelle vision de l'existence.


Le ton du récit est direct, l'écriture se fait prose, l'encre devient sensualité, le tout fait des récits de cet écrivain trop rare et trop confidentiel, un moment précieux de lecture, comme un temps offert à la réflexion et à la méditation.
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J'ai découvert ce livre grâce à un trésor, une librairie lisboète dédiée aux voyages : Palavra de Viajante tenue par Ana, une Portugaise qui propose des livres en portugais, anglais et français. Ce livre, j'aurais aimé l'écrire. Il n'est pas parfait : des coquilles parsèment la lecture et le premier chapitre ne nous épargne aucun détail (bruits, saleté, misère), comme s'il fallait contenter le lecteur. C'est un très court récit, cher (16 euros) au point que seuls les inconditionnels d'Amélie Nothomb accepteraient de dépenser autant.

Mais pourquoi j'ai dévoré ce livre en deux heures ?

Le vécu d'Alexandre Bergamini est fascinant. Ni touriste (il a résidé dans un hôtel miteux, près d'une plage sale du Kerala) ni travailleur, il semble avoir séjourné là-bas pour oublier qui il était. Il a parfaitement observé tout ce qui se présentait à lui. Il a su décrire les attitudes indiennes, percé quelques-uns de leurs secrets. Les Indiens sont magnifiés, sauf ceux qui augmentent les prix à sa vue. Rétrospectivement, moi qui abhorrais ce système, je commence à le comprendre. Est-ce si malhonnête de changer les prix en fonction du client ?

Sans le savoir lors de l'achat, je viens de lire un livre LGBT. L'auteur y décrit parfaitement les regards concupiscents, la sensualité de jeunes hommes prêts à franchir le pas avec un Occidental. Bien avancé dans la quarantaine, il a pu déceler le désir qui s'exprime autrement que par internet ou dans un bar gay.


Le style de l'auteur se révèle agréable, poétique, parvenant à accrocher le lecteur alors qu'il n'y a pas de dialogue. Il écrit comme un impressionniste donnerait des coups de pinceau, les scènes sont précises, sans être trop détaillées.

Amoureux de l'Inde, gays ou personnes à la recherche d'une lecture différente, je vous en recommande la lecture. Les premiers ne manqueront pas de se dire « Oui, j'ai vécu ceci et c'est très bien décrit » et les seconds réfléchiront sur l'amour. Les derniers n'apprécieront peut-être pas ce journal, mais en seront marqués. Alexandre Bergamini, si vous lisez ces lignes, j'aimerais que vous me contactiez, votre livre m'a encouragé à réfléchir, c'est si rare aujourd'hui. Je serais honoré que vous lisiez le mien, un livre qui ne manquera pas de vous agacer, mais si complémentaire. À chacun son Inde !
Lien : https://benjaminaudoye.com/2..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Rien ne peut être ce qu'il est, ce qu'il est seulement. Cela ne suffit pas à la vie, cela ne suffit à personne. Seules la bonté et la poésie de l'existence nous comblent. Le manque délimite notre être. Ici, je le reconnais, en chacun.
Je me considérais comme un héros sacré et intouchable ; j'étais aimé des dieux. Depuis la mort de mon frère, je crois que la vie me doit quelque chose. Comme si la vie me devait ce que je n'ai plus, ce que j'ai perdu. Comme si la vie me devait la vie.
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Cette odeur est l'odeur de l'Inde dont j'ai rêvé ; celle que décrivaient Pasolini et Moravia. Leurs deux récits indiens dans ma mémoire. Impossible qu'Elsa Morante qui voyageait avec eux n'ait rien écrit, il manque un récit au trio d'amis. Cette odeur, une seconde peau de littérature, et un voile de puanteur réelle, de moiteur poisseuse qui colle à la peau.
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Je me rendais l'existence impossible à vouloir agir, devenir, penser. Plus j'abandonne sans résistance à "être" et plus je me nourris et me ressource sans effort. Mes peurs sont un carcan d'oppression, un joug de hantises. Que puis-je réellement craindre, la perte ?

Comment exprimer ce sentiment étrange et absurde que la source de la vie pure se trouve ici ?
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Videos de Alexandre Bergamini (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexandre Bergamini
Gay-Marseille a réalisé l'interview de Alexandre Bergamini écrivain de plusieurs romans : Cargo mélancolie, Retourner l'infâme, et le dernier livre Sang Damné. Alexandre Bergamini a voulu partager sa vie Avant et après avoir eu le Sida.
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