Le prix du vent : Des éoliennes, des bêtes et des hommes

Nous l'avons tous constaté, les mâts d'éolienne se multiplient dans le paysage, le long des autoroutes, dans les campagnes, dans les montagnes. Une des formes d'énergie renouvelable qui se présente comme une alternative à l'énergie carbonée. Comment expliquer ce déploiement ? Si l'énergie fossile est amenée à disparaître, nos besoins exigent des solutions alternatives. L'éolien est-il la bonne solution ? Un réel bienfait ? Les voix s'élèvent pour ou contre.

On voit comment les difficultés des agriculteurs ou les besoins financiers des petites mairies rendent tentantes les propositions des promoteurs d'éolien. Mais les compensations sont-elles justes et équilibrées ? Et puisque nous parlons d'énergie verte, qu'en est-il du recyclage des parcs en fin de vie ? Les promoteurs seront-ils toujours là le moment venu ? Pourquoi déboursent-ils jusqu'à 75 fois le prix du terrain en loyer plutôt que de l'acheter ?

Et les conséquences dont se plaignent les personnes qui habitent à proximité de parcs éoliens : effets psychologiques ? Les témoignages s'accumulent : acouphènes, migraine, bruit, décès d'animaux sans explication médicale : les faits semblent parler d'eux-mêmes. On se demande quelle est la proportion de personnes touchées, de décès excessifs dans les zones de déploiement des éoliennes, sans pour autant nier la réalité des témoignages.

À travers des témoignages, des études ou ses propres observations, Sioux Verger met en texte t(avec l'aide de Maxime Poisot) et en images (par le trait de Baptiste Chouët) les effets des éoliennes sur la faune et sur les êtres humains. Les explications sont claires, illustrées d'un dessin moderne, agréable à regarder. Chaque chapitre commence par une situation à laquelle succède une explication étayée par des arguments pratique, scientifiques, économiques. Un panorama qui semble complet sur les questions posées par ces installations.
En lisant ce livre beaucoup de questions nouvelles se posent.

Mes convictions écologistes sont perturbées par cette lecture. Mon désir de partir en province au moment où je prendrai ma retraite doit-il être abandonné tant les champs d'éoliennes se multiplient dans ma région cible (sans parler des minis centrales nucléaires). Les auteurs apportent beaucoup d'informations et le dessin permet de faire passer les messages d'une façon plus agréable qu'un essai scientifique ou un récit documentaire. On a surtout la sensation que les décisions politiques sont prises sans considération pour les écosystèmes, l'environnement (un comble) ou le bien-être, et que ceux qui s'opposent à ces parcs sont traités par le mépris, mis en prison, assignés en justice. La santé publique et les effets sur la faune apparaissent dès lors comme des données qui empêchent la finance de tourner rond.

Alors, quelle est la solution ? Et le solaire dans tout ça ?
L'énergie la plus verte est celle que nous ne consommons pas. Mais avec l'informatique omniprésente dans nos vies, avec nos routes qui vont se couvrir de véhicules électriques, avec nos objets connectés (sont-ils vraiment tous nécessaires ?), nos usines (pour ce qu'il en reste) qui ont besoin d'énergie pour répondre à nos besoins de consommation, quelle est la réponse la plus verte, la plus saine ? Comment consommer moins d'énergie, moins d'électricité ?

En refermant ce livre par ailleurs très intéressant, j'ai le sentiment que la notion de progrès a bien changé. Au 21e siècle il me semble qu'il n'a plus du tout la portée philosophique des siècles précédents qui en donnait la définition suivante : « le progrès est le processus d'évolution de l''espèce humaine dans le sens d'un perfectionnement scientifique, technique, économique et social ». La marche en avant doit-elle se faire à marche forcée ?

Merci à Babelio et aux Editions du Rocher pour cette lecture enrichissante dans le cadre d'une opération Masse Critique.

Dans l'inconscient collectif, l'éolien est une énergie verte et durable. Seulement en plus de dévisager les paysages, les éoliennes sont sources de pollution sonore, tuent chaque année des milliers d'oiseaux et en prime rendent malade les animaux humains et non humains : en cause les champs électromagnétiques qu'elles dégagent mais tout cela est bien mieux expliqué dans ces pages que je ne le fais. En somme cette énergie n'est pas la panacée et n'est pas si anodine que cela... L'autrice mène l'enquête et au fil des témoignages nous fait découvrir les coulisses de cette énergie et l'omerta sur ses multiples effets délétères.

Malgré la technicité du propos et du sujet, Sioux Berger vulgarise ce thème et rend très accessible le fonctionnement de l'éolien au plus grand nombre. Tout y est très fluide et les chapitres défilent. Les dessins sont agréables sans être pour autant renversants. le rythme est là et pour ma part j'ai beaucoup appris de cette lecture.

Merci pour cette dernière masse critique qui m'a permis de découvrir cette autrice et en particulier CETTE documentaire !

Cette bande dessinée documentaire est le résultat d'une enquête à charge menée par la journaliste Sioux Berger sur le "business de l'énergie éolienne".
Chaque chapitre combine des explications sur le fonctionnement des machines, le processus de vente, l'implication de tous les acteurs de ce commerce y compris à l'échelle de l'état ainsi que des observations faites sur la faune, le bétail et des témoignages de victimes.
Je suis assez partagée sur cette lecture. J'ai trouvé l'ensemble assez brouillon, les chapitres se suivant sans réelle logique et n'étant pas toujours pertinents pour certains d'entre eux. Plusieurs comparaisons m'ont semblé maladroites et des exemples discutables pour expliquer quelques concepts.
En outre, les parties concernant les explications scientifiques et techniques sur l'électricité sont truffées de notions approximatives si bien qu'elles donnent l'impression que l'auteur ne maitrise pas totalement son sujet au risque de manquer de crédibilité.
Dommage encore, de n'avoir abordé que très succinctement la destruction et la bétonisation (1500 tonnes de béton coulé pour une seule éolienne) des sols agraires, le saccage de haies, de bocages, de sources souterraines…, le goudronnage et l'élargissements de sentiers (pour dégager le passage des camions grues et autres bulldozers) qui représentent une part très importante de la pollution de cette soi-disant « énergie verte ».
Le travail intéressant de ce documentaire est celui du recueil des témoignages de personnes impactées par l'implantation des éoliennes partout en France, les constats faits sur leur santé et celle des animaux. La nécessité aussi de l'action citoyenne et le travail de nombreux bénévoles dont une trentaine de portraits sont dessinées en fin d'ouvrage.
Les éclaircissements détaillés sur le fonctionnement de la démarche commerciale des promoteurs avec la complicité de l'état sont également très instructifs.
On comprend malgré tout très bien ou l'auteur veut en venir, ce avec quoi je suis d'accord : sensibiliser le plus grand nombre sur ces aérogénérateurs qui ne sont absolument pas une énergie renouvelable, ni rentable, ni propre mais un trafic à grande échelle au seul nom du profit. C'est aussi un futur scandale sanitaire qui se profile. A noter que les illustrations de Baptiste Chouët sont fluides et agréables.