Avril blanc

Tout m'attirait dans ce livre, avant même de l'avoir lu. La couverture fait penser aux vieux dortoirs des années 1950 et lorsque j'ai lu le résumé, je savais que ce roman allait me plaire. Il est question de secrets, de souvenirs, de choses cachées, j'aime ces histoires là, qui mettent un peu de suspense. En plus, je ne connaissais pas du tout Christian Vialle, c'était donc un bon moyen de le découvrir.

L'histoire se passe pendant le second confinement dû à la COVID, surtout que cela ne vous repousse pas, ce n'est pas le sujet du livre, c'est juste un prétexte pour marquer l'isolement des personnages. J'ai donc fait la connaissance de Dina et Judith, deux soeurs qui approchent la soixantaine. Elles ne se voient pas beaucoup, prises chacune dans leurs vies respectives. Dina est l'aînée, célibataire, sans enfant, elle aime sortir, faire la fête. Judith est l'inverse, elle est plus discrète, aime la solitude et surtout ses livres, elle est séparée et a un fils. Elles ne se sont pas vues depuis 10 ans. Juste avant l'annonce du second confinement, elles vont se retrouver dans leur maison d'enfance, "La Sauvage". Elles se remémorent leurs souvenirs. Elles se promènent dans le coin et retrouvent leurs chemins d'enfance. Notamment celui qui conduisait au château en ruine. Un violent orage éclate et les oblige à trouver refuge dans la cave de cette vieille bâtisse. Un éboulement va les tenir prisonnières. Ce confinement forcé dans une petite pièce noire va faire remonter d'autres souvenirs, beaucoup plus douloureux, qui datent du temps où elles étaient en cure dans une colonie sanitaire. Dina va se confier, raconter ce qu'elle a toujours tu. Sorties de là, les deux soeurs vont mener l'enquête pour avoir des réponses à leurs questions. 

Je me suis très vite attachée aux deux soeurs. Leur histoire m'a beaucoup touchée. J'ai été agréablement surprise de la teneur de leur secret. Je m'étais faite une autre idée, j'ai aimé le chemin qu'a pris l'auteur. Les deux soeurs traînent ces secrets depuis trop longtemps, elles se sont enfoncées dans leur secret, n'osant même pas en parler entre elles. Et on sait tous combien les non-dits peuvent faire mal et détruire une personne. le thème de la famille est très bien abordée par l'auteur, avec beaucoup de sensibilité et de tact. Judith va découvrir ce que sa soeur cache, lui faisant se rappeler des souvenirs enfouis. Un nouveau lien très fort et puissant va les unir alors. Leur quête de la vérité va les mener à rencontrer des personnes qui elles aussi, gardent ce drame bien caché. Je me suis retrouvée par certains côtés et j'avais très envie de les aider. 

La lecture commence doucement, au rythme du confinement, et donc de l'arrêt de tout dans la société. Cela permet à l'auteur de poser les personnages, décrire les lieux, connaître les informations de base. le rythme va s'accélérer à partir de l'orage. Je me suis demandé si tout le reste du roman se passait dans la cave, mais non, les deux soeurs sont secourues, et on passe alors dans une phase de recherche et d'enquête sur les évènements du passé. J'ai beaucoup aimé cette construction, qui devient de plus en plus palpitante et prenante. Les révélations arrivent petit à petit jusqu'à la toute fin. Et ce, raconté toujours avec beaucoup de tact et de sensibilité de la part de l'auteur.

Je le découvre avec ce livre et j'ai beaucoup aimé son style, sa façon de raconter une histoire. Beaucoup de fluidité, des chapitres pas très longs, qui amènent encore plus de rythme à la lecture. La narration à la troisième personne permet de garder une certaine distance avec les personnages qui n'est pas négligeable. J'ai tout de même réussi à ressentir toutes les émotions qui traversent les deux femmes. Une toute petite chose m'a perturbée un peu au début, c'est qu'il n'y a pas de tiret pour les conversations comme on a l'habitude de voir. Je m'y suis vite habituée et finalement j'ai trouvé que cela alourdissait bien moins le texte lorsqu'on regarde une page. 

J'ai beaucoup aimé cette lecture, qui s'est faite avec fluidité, et rapidement, tellement j'étais prise dans l'histoire et surtout, j'avais très envie de savoir ce qu'il s'était passé et ce que cela pouvait causer dans leurs vies présentes. Il y a d'autres personnages, beaucoup plus secondaires, mais qui apportent encore plus de profondeur au secret et à sa vérité. C'est un roman qui se lit facilement, les deux soeurs sont vite devenues des amies que je n'avais pas envie de quitter. Je ne m'attendais pas à certaines révélations, ce qui a encore plus piqué mon intérêt. 

Je découvre Christian Vialle avec ce roman, et je suis tombée sous le charme de sa plume et de sa façon de mettre les personnages en valeur. En regardant sa bibliographie, ses deux autres romans ont l'air très intéressants également. Je les note pour plus tard. Une chose est sûre, je vais suivre cet auteur et le lirai à nouveau avec plaisir. 

Je ne peux que vous conseiller ce livre si vous aimez les belles histoires, qui sonnent vraies, avec de belles valeurs, de belles personnes. Si vous aimez ce genre, je vous conseille également les autres livres de cette maison d'édition qui publient de très belles histoires du terroir avec de beaux personnages et une petite pointe historique qui ancre encore mieux dans la réalité. 

Tout d'abord, je remercie Babelio et les éditions De Borée pour l'envoi du roman de Christian Vialle "Avril blanc".

Dina et Judith, deux soeurs, sexagénaire, se retrouvent à la Sauvage, la maison familiale dans laquelle elles ont grandi. Profitant du temps libre qu'elles ont, vu que le roman se passe pendant le 2ème confinement, elles grimpent jusqu'à une ruine d'un château où elles avaient l'habitude de s'y rendre pour jouer lorsqu'elles étaient enfant. C'est alors qu'un orage éclate. Elles vont trouver refuge dans la cave de la ruine mais elles vont se retrouvés emmurées à cause d'une coulée de boue.

Coupées du monde, elles vont évoquer leur passé et les souvenirs d'un tragique événement de l'été 1967 lorsqu'elles étaient en colonie sanitaire va resurgir.

J'ai trouvé le début du roman assez lent mais une fois l'orage éclaté, je me suis laissée entraîner par l'histoire. Je voulais en savoir plus sur cet été 67 et mener l'enquête qui va en découler avec les deux soeurs car elles veulent faire la lumière sur les souvenirs qu'elles ont.

J'ai passé un agréable moment lecture avec Dina et Judith en les accompagnant dans leur passé pour faire ressurgir le drame de leur enfance.

🌺Avril blanc🌺 de Christian Vialle
-189 pages. - 19,40€

Judith et Dina, 2 soeurs que tout différencie.

Judith, l'ainée est solitaire et aime se réfugier dans ses lectures.

Dina, elle, aime sortir avec ses amis, faire la fête.

Elles ne se voient pas souvent, se téléphonent peu.

Judith aime se retrouver dans leur maison d'enfance, « La sauvage », alors que Dina n'y va jamais.

Après 10 ans d'absence, les deux soeurs se retrouvent dans la maison où elles ont grandi.

Alors qu'un énorme orage éclate, elles se réfugient dans une cave « du château », lieu où les enfants du village s'amusaient.

Elles ne s'attendent pas à se retrouver emmurées.

Isolées, seules, elles se confient et repensent à un accident survenu en 1967 alors qu'elles étaient en colonie sanitaire.

Que s'est-il réellement passé ? La vérité va t'elle enfin apparaître ?

Une lecture addictive comme je les aime, des personnages attachants, des secrets, des mensonges.

J'ai découvert l'auteur avec Fuir les chemins perdus que j'avais adoré.

« Elle me regardait fixement, les yeux démesurément ouverts. J'étais son seul recours, son seul espoir…et je ne bougeait pas, j'en étais incapable… »

La période du confinement est une période étrange, comme une bulle en dehors de l'agitation du monde. Elle aura permis à Dina et Judith de se retrouver sur les lieux de leur enfance. Elles sont proches de la soixantaine et revenir comme en pèlerinage dans la maison familiale va avoir plusieurs conséquences. En se promenant dans les ruines du « château » où elles jouaient autrefois, elles vont rester prises au piège par un orage qui provoque un éboulement. Dans le silence, dans le noir elles vont tour à tour revenir sur un événement traumatique qui a eu lieu bien des années auparavant. Elles étaient alors en colonie sanitaire à Morleix. Petit à petit nous suivons le déroulement du drame dont elles ont été témoins.

En lisant ce roman j'ai eu le sentiment de tirer sur le fil d'une pelote et de remonter le temps avec Dina et Judith. Deux soeurs aux caractères bien différents mais qui toutes les deux ont gardé en leur coeur une blessure secrète jamais partagée. Avec une écriture intimiste, l'auteur nous livre une énigme non résolue, un cold case de plus de 50 ans. Suivre les deux soeurs et plus particulièrement Dina l'aînée reste une expérience touchante où l'on comprend les retentissements que ce drame a eu sur toutes leurs vies d'adultes et sur leurs rapports familiaux. Un thème qui aborde la famille, les liens qui se tissent ou au contraire les liens que l'on n'a pas su tisser. Beaucoup de finesse et de psychologie dans cette belle histoire. On revient aussi sur la façon dont étaient gérées les « colonies sanitaires » dans les années soixante. Entre colonies de vacances et instituts médicaux, qui ne donnent pas du tout envie d'y placer nos enfants. Un livre empreint de nostalgie, des événements terribles qui s'y sont déroulés. Les protagonistes ont disparu et reviennent « à la vie » dans la parole libérée des deux soeurs. Une belle découverte. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..

Alors que le deuxième confinement vient de commencer, deux soeurs Dîna et Judith se retrouvent dans la maison où elles ont grandi. Si la vie les a éloignée, cet isolement est l'occasion d'échanger sur la famille et un drame qui les a marqué lorsque elles étaient enfants. Elles décident de mener une enquête pour découvrir ce qui s'est passé.
Un roman riche en émotions, une belle plume.
Je remercie Babelio et les éditions De Borée pour la découverte de cet auteur.